Les Années Solex : Le livre de Emmanuelle de Boysson

Numérique

Héloïse d'Ormesson

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Le charme discret de la bourgeoisie

Alsace, 1969. Juliette passe les vacances de la Toussaint chez ses grands-parents, avec Camille, sa cousine délurée, qui lui présente Patrice, dont elle tombe follement amoureuse. Les vacances riment avec insouciance et innocence, s'y mêlent les goûts et les senteurs des derniers moments de l'enfance, notes sucrées qu'on voudrait ne jamais oublier.
Pourtant les revendications sociales issues de mai 68 grondent encore. Les parents de Juliette tentent de la préserver du climat d'insurrection qui s'empare de Mulhouse. Elle en profite malgré tout pour s'évader du cocon avec sa cousine, tandis que son petit ami s'engage politiquement et sombre dans la drogue et l'autodestruction. Si Juliette flirte avec la provocation et ose défier son milieu, elle finira par suivre, en jeune fille de bonne famille, la voie qu'on lui a tracée et ne transgressera pas les limites, à l'inverse de Patrice...

Le souvenir d'un parfum de Schiaparelli, le velours orange d'un pantalon pat d'eph, autant d'évocations des années 70 que Les Années Solex nous invite à partager. Hymne à la fureur de vivre adolescente et aux premières amours, ce roman plonge dans l'âge de toutes les transgressions et de tous les possibles. Délicieusement nostalgique.

De (auteur) : Emmanuelle de Boysson

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Expérience de lecture

Avis Babelio

TontonJacques

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ce n'est pas sans une certaine réticence que je me suis engagé dans ce bouquin, écrit par une « bourge » se revendiquant comme telle, et présidente du prix de la Closerie des Lilas... Effectivement, le début a semblé conforter mes appréhensions, l'écriture y est proche de ce que je redoutais. Et l'argument principal (amour de jeunesse d'une ado pour un jeune « rebelle » dont l'attrait essentiel semble avoir été de porter des jeans rouges et de se « parfumer légèrement ») ne paraît pas de nature à bouleverser les foules – surtout masculines. Mais en fait, la lecture de ce livre a été pour moi un véritable choc. Non pas pour l'histoire ni pour les qualités littéraires – lesquelles semblent toutefois s'affirmer au fur et à mesure du récit, ni certes pour la « profondeur » (cela reste bien superficiel), mais pour le témoignage, et le point de vue sur un lieu et une époque donnés : Mulhouse, les années 1969 à 1972 environ. Si vous avez été jeune à Mulhouse à ce moment-là – vous me direz que ça ne représente pas un lectorat considérable – , mais quelle que soit votre classe sociale, alors ce livre a toutes les chances de vous remuer profondément. Si en plus vous avez connu l'auteure à cette époque, même de loin, alors... Revivre cette période vue par les yeux d'Emmanuelle (devenue) de Boysson, qui avait donc tenu un journal intime détaillé, et le réutilise plus de 45 ans plus tard, la durée de toute une vie active, il y a de quoi vous secouer. Certes, Mulhouse n'aura été pour elle qu'une étape, légèrement « plouc », sur la trajectoire qui l'a ramenée de la villa du Maroc au « triangle d'or » (Neuilly – Auteuil – Passy), son point d'aboutissement naturel, et elle le fait discrètement, et plutôt gentiment, sentir. Mais elle ne semble pas l'avoir détesté : elle l'a finalement plutôt heureusement vécu, grâce au prisme de son milieu, aux relations et aux avantages qu'il lui a procurés. Une villa sur les hauteurs du Rebberg, ce n'était sans doute pas l'enfer... Milieu archétypique, sinon caricatural, dont on a peine à admettre qu'il était réel, même si cela semble bien avoir été le cas, et personnalité encore bien hésitante, touchante aussi, de l'héroïne qui se cherche... (qu'a-t-elle gommé, qu'a-t-elle accentué dans le livre ?) Le nombre de détails, toponymiques et autres, que donne l'auteure (malgré quelques petites approximations concernant l'alsacien), et qui chacun réveillent une foule de souvenirs, est incroyable. On se dit : j'ai connu tout cela ; donc, c'est ainsi qu'elle voyait les choses, et qu'elle nous voyait, nous (les garçons du Lycée Schweitzer, « mal dégrossis », et tellement étrangers à son monde)... Elle a tout ressorti, sans réel cynisme ni mépris, ni véritable mélancolie d'ailleurs. Mais c'est avec émotion qu'on revit, au fil des pages, sa propre jeunesse, qui a côtoyé celle de l'auteure. Comme tout était différent alors... L'héroïne finit par quitter l'Alsace pour Passy, apparemment sans grand état d'âme ; l'Apollon a mal tourné et a achevé de manière fort improbable son existence tourmentée sur le trottoir de la gare de Mulhouse. Juliette-Emmanuelle rejoint le destin qui était – forcément – le sien (sa petite sœur, Marthe dans le livre, connaîtra elle aussi une certaine célébrité, même si elle n'est ici évoquée que très passagèrement). Sur la 4ème de couverture, l'auteure vous regarde et sourit. Le livre est fini, la vie a passé. On essuie une larme. Merci Emmanuelle.

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SabrinaTrublet

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Les années solex. Emmanuelle de BOYSSON Camille et Juliette. Deux cousines aux caractères opposés mais qui vivent les mêmes émois. Sauf que dans les années 70 de cette Alsace là, la famille catholique conservatrice très bien élevée n’aime pas l’influence qu’à Camille l’affranchie sur la polie petite Juliette. Et bien tant pis car Juliette au guidon de son solex orange rejoint Patrice son bien aimé à qui elle rêve de se donner. Pour lui elle est prête à mentir, désobéir à ses parents et s’affranchir de leurs règles trop strictes. Prête à attendre près du téléphone (a cordon en spirale) aussi. Prête à changer de tenue (patte d’eph contre jupe très mini) dans le dos de ses parents. Bref Camille est prête à vivre ses premiers émois d’adolescente et nous emmène avec elle dans ce tourbillon d’émotion et de rébellion. Si l’ adolescence des années 90 (la mienne) n’avait déjà plus grand chose à voir avec celle des années 70, il n’en reste pas moins commun ces moments volés, ces papillons dans le ventre, ces cachoteries et ces sentiments de grande injustice. Ce roman d’apprentissage est agréable à lire par son côté flashback et introspectif pour le lecteur. Il manque cependant de profondeur à mon goût. Juliette nous livrant ses aventures dans une sorte de journal intime, j’aurai bien aimé qu’elle se livre avec un peu plus de réflexion. Mais rien que pour le côté retour dans le passé j’ai bien aimé.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782350873947
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Emmanuelle de Boysson

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14,99 € Numérique 180 pages