La vie brève et les grands chemins : Le livre de Carine Fernandez

Le définir uniquement comme un roman historique serait réducteur car il s'agit bien avant tout d'un roman d'aventures ! Nous sommes en 1800 à Minorque, Léandro Urbina de Piedraescrita de retour d'un long voyage se retrouve confiné, c'est ainsi qu'il va rencontrer la belle Zenobia, jeune syrienne chrétienne dont il tombe immédiatement amoureux ! Déjà promise, il va tenter de la séduire en lui racontant ses voyages débutés 20 ans plus tôt. De Madrid à Anvers, Léandro, noble  castillan, s'est vu confier pour mission par sa tante de retrouver le frère jumeau de son Père décédé récemment. Accompagné de son fidèle serviteur Zolio, il va parcourir les routes pour retrouver ses origines. Un roman au style enlevé ne manquant pas d'humour pour conter les aventures de ce jeune noble élevé dans un milieu privilégié qui va se révéler tel un voyage initiatique.  Les anecdotes ne manquent pas et son périple va être l'occasion de rencontrer bien des personnages étonnants ! Une époque en plein bouleversement qui décrit la vie et les caprices de cette noble société bien loin des violences qui vont secouer la France prête à sombrer dans les heures noires de la révolution! L'histoire ne m'a pas pour autant complètement convaincue et quelques longueurs m'ont fait perdre le fil de l'histoire... Peut-être pas le bon moment pour en apprécier toute sa richesse.  Dans son ensemble j'ai quand même passé un agréable moment de lecture. Seriez-vous tenté par ce roman d'aventures ?

Parce qu’il veut séduire la belle syrienne Zenobia, Léandro Urbina de Piedaescrita, tel Shéhérazade, se lance dans le récit de sa vie que la jeune femme lui donne sept nuits pour raconter. Issu de la noblesse espagnole, à tout juste 20 ans, il prend en 1780, la route des Flandres pour retrouver le jumeau de son père décédé et découvrir ses réelles origines. Dans un style picaresque, ce roman nous glisse dans la peau de cet aristocrate castillan qui, préférant les lettres aux armes, va explorer la France, les Flandres, l’Angleterre et finalement l’Egypte par les « grands chemins », à cheval, en carrosse et en bateau. Des palais aux auberges, des théâtres aux salles de jeux, Léandro occupera ses voyages à rencontrer tout ce que la bonne société a d’esprits éclairés et de personnalités fortunées puis se lancera dans l’écriture de pièces de théâtre orientales. Carine Fernandez nous offre une succession d’aventures et de découvertes étonnantes sur la vie des privilégiés de la fin du 18ème siècle, que l’oisiveté et l’argent autorise à tous les excès. Avec les périples de ce vagabond de haute lignée, elle nous fait découvrir à quel point les aristocrates espagnols comme anglais se soucient peu de cette Révolution qui, à leur porte, ensanglante la France. Car si Léandro a sur le fond, une âme de libéral, sa passion pour l’orientalisme lui donne une vision du monde en décalage avec les problèmes de son temps. Un roman d’aventure plus qu’un roman historique qui foisonne de détails sur le mode de vie d’une haute société évoluant en marge du peuple et de ses doléances. Un autre regard sur une époque charnière de notre Histoire que j’ai trouvé enrichissant et distrayant.