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Les tireuses d'élite de l'Armée rouge
Larissa Clarinard (traduit par), Polina Petrouchina (traduit par)
Date de parution : 18/10/2018
Éditeurs :
Editions Héloïse D'Ormesson

Les tireuses d'élite de l'Armée rouge

Larissa Clarinard (traduit par), Polina Petrouchina (traduit par)
Date de parution : 18/10/2018
Ce document passionnant nous fait découvrir ces héroïnes qui ont combattues les nazis et ont affronté l’horreur de la Seconde guerre mondiale. À la fois essai méticuleusement documenté et récit romanesque, Les Femmes tireurs d’élite de l’Armée rouge permet de redonner la parole à ces oubliées de l’histoire.
 
À partir de 1942, l’Armée rouge décide de faire appel à de plus en plus de femmes pour compenser ses pertes catastrophiques. Si certaines sont volontaires, la plupart sont en... À partir de 1942, l’Armée rouge décide de faire appel à de plus en plus de femmes pour compenser ses pertes catastrophiques. Si certaines sont volontaires, la plupart sont en réalité mobilisée d’office. Majoritairement très jeunes, elles se retrouvent auxiliaires dans les états-majors, infirmières, assistantes mitrailleuses et, pour beaucoup, tireuses... À partir de 1942, l’Armée rouge décide de faire appel à de plus en plus de femmes pour compenser ses pertes catastrophiques. Si certaines sont volontaires, la plupart sont en réalité mobilisée d’office. Majoritairement très jeunes, elles se retrouvent auxiliaires dans les états-majors, infirmières, assistantes mitrailleuses et, pour beaucoup, tireuses d’élite. Soumises à un entrainement brutal et intensif d’à peine quelques mois, elles sont ensuite envoyées directement sur le front. Grâce à des archives inédites ainsi que de nombreux entretiens, Liouba Vinogradova retrace leur histoire et nous entraîne à leur côté  dans leurs vies quotidiennes au sein des unités, à côtoyer la mort, confrontées non seulement à la violence de la guerre mais également aux discriminations liées à leur sexe.
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EAN : 9782350874838
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 320
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782350874838
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 320
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • zenzibar 21/09/2021
    « Je vais offrir ma gorge avec vaillance. Et vous, au nom du Ciel, laissez mon corps, en le tuant, libre-pour que je puisse mourir en âme libre ! (…) « Agamemnon : Comment veux-tu que des femmes aient le dessus, contre des hommes ? Hécube : Le nombre est une force redoutable, invincible, quand la ruse s’en mêle » (Euripide « Hecube » trad Victor Henri Débidour p. 1 026 et 1 035) « On pourrait penser que seuls des gens extraordinaires ou anormaux ont pu endurer toutes ces épreuves, mais non, c’étaient des écolières de la veille, des étudiantes, des fillettes, qui n’avaient encore jamais quitté leur maison. Comment ont-elles fait ? Comment ? » (Svetlana Alexievitch « La guerre n’a pas un visage de femme » p.56) Lors de la guerre qui opposa les forces allemandes et soviétiques entre 1941 et 1945, la victoire de l’armée rouge a été rendue possible par les talents de chefs militaires soviétiques, enfin ceux qui avaient miraculeusement survécu à la terreur stalinienne des années 30 (Joukov, Rokossowski, Tchouikov…), grâce aussi à l’aide alliée matérielle massive, le tout cimenté par l’héroïsme et le courage des soldats de tout grade et de la population civile mobilisée dans l’effort de guerre. Cette bravoure inouïe s’incarne tout particulièrement dans l’engagement et le sacrifice de milliers de femmes qui ont combattu dans les rangs de l’armée soviétique. Toutes les armées ont eu recours aux femmes. Mais exception faite du cas particulier et limité du renseignement, ces femmes soldats furent incorporées dans des services support. Il s’agit par conséquent d’un phénomène unique, de surcroît à cette échelle. Sans sous-estimer les prouesses, l’héroïsme extraordinaire de toutes ces femmes soldats de l’armée rouge, sapeurs, médecins, mécaniciennes, servantes de DCA...deux corps ont tout particulièrement cristallisé cet engagement singulier, les aviatrices et les tireuses d’élite. Leurs épopées respectives ont fait l’objet d’un travail minutieux de recherche de l’auteure, Liouba Vinogradova. Là, il s’agit de l’essai dédié aux tireuses d’élite. Les actions de ces unités exclusivement féminines ont été d’autant plus extraordinaires qu’elles ont été accomplies alors que rien n’était prévu pour les missions de ces femmes. Ainsi, les tenues de combat sont celles taillées pour les hommes, une jeune femme de 1,50 m et chaussant du 35 se voit dotée de chaussures à la pointure 43 et sa veste peut faire office de robe…. Le contenu du paquetage était masculin jusque dans les sous-vêtements. Cela peut prêter à sourire mais la mission du sniper, très isolée avec son binôme, comprenait principalement des phases statiques, à guetter l’ennemi, immobile, dissimulée dans des conditions souvent extrêmes, pendant des heures. Dans ce contexte, chaque élément matériel inadapté pouvait mettre au supplice la combattante et l’exposer au pire, notamment en fragilisant sa résistance physique et sa concentration. A ces délicats problèmes d’équipement, se sont fatalement ajoutés les risques inhérents à la promiscuité avec les hommes sur le front. Même si, les témoignages semblent faire état d’un esprit de solidarité et de respect de la part des hommes, une fois surmontés les préjugés, le « naturel » pouvait revenir… nombre d’entre elles ont du subir et être contraintes de céder aux sollicitations. Il y eu cette pratique connue et quasi institutionnalisée de l’« épouse de campagne », au demeurant pas spécifique au(x) corps des tireuses d’élite. Si les sentiments n’étaient pas toujours absents, la réalité du consentement était à tout le moins très relative… nombre d’entre elles y cherchaient le bénéfice de la protection d’un officier dans un contexte où les impératifs de la survie, si peu assurée, pouvaient balayer les normes ayant cours avant cette épouvantable guerre. Précisément, toutes ces contraintes s’insèrent dans le contexte effroyable de la barbarie indicible de cette guerre germano-soviétique. Le livre n’est pas un « manuel » de plus sur ce conflit, si les chapitres suivent à peu près l’ordre chronologique de la guerre jusqu’à 1945, il ne s’agit pas d’un récit linéaire qui relaterait le vécu de ces femmes au fil des principales batailles. Il ne « suit » pas davantage une ou des unités de combat dans leurs péripéties. L’auteure a choisi de s’arrêter sur certaines séquences pour illustrer ce que furent la vie et la mort au front de ces tireuses d’élite. De même, régulièrement certaines femmes font l’objet de développements particuliers. Dans cette galerie en mouvement d’héroïnes, l’une se détache, Roza Chanina, très jeune institutrice d’école maternelle engagée volontaire depuis son port d’attache Arkhangelsk, dans le grand Nord (Non ce n’est pas elle sur la couverture il s’agit de Ziba Ganevia sniper/actrice lyrique...). Cette « starisation », comme celle de l’aviatrice Lilli Litvvak, ont été portées par la propagande ; d’autres combattantes auraient mérité autant de lumière. Il n’en demeure pas moins que ces deux jeunes femmes étaient surdouées dans leur spécialité, avec une prise de risques extrême face à l’ennemi. Toutes les deux sont mortes au combat, à l’aube de leur vie, vingt printemps pour Roza, vingt-deux pour Lilli..., Roza Chanina était habitée par la fièvre du combat, à la limite de la rupture. Elle fuyait sa célébrité, toujours en première ligne. La question se pose de savoir si elle n’avait pas développé une forme d’addiction à l’adrénaline. Entre deux combats, une autre fièvre prenait le relai, elle écrivait dans son journal, ses émotions mais aussi beaucoup de poésie. Malheureusement seule la période décembre 1944-janvier 1945 a été publiée, les écrits relatifs aux autres périodes ayant disparu ( ?). Dans ces mots, la souffrance, les doutes s’y expriment, ceux d’une jeune femme qui est « désarmée », loin de cette combattante intrépide et si maîtresse de son art. Nous ne sommes pas dans du théâtre, mais l’ombre de l’Iliade et du spectre d’Achille hantent ce livre. « Achille aux pieds légers » toujours sur la brèche à fendre l’ennemi, mais avec la conscience aiguë que ses jours sont comptés… Peut-être également l’expression de cet amor fati partagée entre Achille et Roza.... Naturellement, Roza Chanina et ses camarades dans la tourmente, veulent croire en la vie, que la vie « après » sera belle et que la société soviétique sera plus humaine, plus douce… Mais une terrible intuition taraude les esprits, s’il y a un « après », il n’y aura pas de place pour une femme comme Roza Chanina, qui ne saurait accepter un quotidien sordide, stalinien ; de surcroît comment accepter de courber l’échine devant les petits tyrans de l’usine, de la bureaucratie, de la délation professionnelle, après tant de souffrances pour la liberté et lorsqu’on est passé maître dans l’art de tuer ? Ce désespoir indicible du héros traumatisé et tourmenté par la perspective d’un retour dans « le monde d’avant », fait écho au puissant et bouleversant récit « Frères d’armes », d’Eugène Sledge. La férocité et les horreurs de la guerre en Asie constituèrent malheureusement la symétrie parfaite à celles qui ravagèrent le conflit germano-soviétique. Ce sens du tragique, même si à partir de 1943 la perspective d’une issue favorable au conflit n’était plus une chimère, comment ne pas considérer que le seul horizon de la condition humaine étaient la guerre, la souffrance ? Impossible de ne pas revenir à l’Iliade et sa lecture par Simone Weil : «  Ainsi la guerre efface toute idée de but, même l‘idée des buts de la guerre. Elle efface la pensée même de mettre fin à la guerre. La possibilité d’une situation si violente est inconcevable tant qu’on y est pas ; la fin en est inconcevable tant quand on y est. (…) « Toujours parmi les hommes, qu’il s’agisse de servitude ou de guerre, les malheurs intolérables durent par leur propre poids et semblent ainsi du dehors faciles à porter ; ils durent parce qu’ils ôtent les ressources nécessaires pour s’en sortir. » (« L’Iliade ou le poème de la force » Simone Weil Œuvres p. 543) Ce livre de Liouba Vinogradova, comme son frère jumeau, de la même auteure, « Les combattantes », ne sont pas des œuvres de propagande et encore moins des apologies de la guerre ; il est par conséquent infiniment regrettable qu’il(s) soi(en)t manifestement confiné(s) à un cercle très étroit de lecteurs (deux critiques et une citation pour les « Tireuses… » !). Alors que l’époque actuelle a mis sur le devant de la scène la cause de la femme et glorifie les femmes exemplaires, l’invisibilité de ces héroïnes est incompréhensible. Dans notre société contemporaine, personne, à commencer par les hommes (moi le premier), ne pourrait survivre trois jours dans les conditions qui furent celles de ces snipers. S’intéresser à ces jeunes femmes qui s’opposèrent à la barbarie alors que la mort, ou pire, être fait prisonnière, étaient des destins plus que probables, c’est un peu une forme d’hommage ô combien mérité. « Je vais offrir ma gorge avec vaillance. Et vous, au nom du Ciel, laissez mon corps, en le tuant, libre-pour que je puisse mourir en âme libre ! (…) « Agamemnon : Comment veux-tu que des femmes aient le dessus, contre des hommes ? Hécube : Le nombre est une force redoutable, invincible, quand la ruse s’en mêle » (Euripide « Hecube » trad Victor Henri Débidour p. 1 026 et 1 035) « On pourrait penser que seuls des gens extraordinaires ou anormaux ont pu endurer toutes ces épreuves, mais non, c’étaient des écolières de la veille, des étudiantes, des fillettes, qui n’avaient encore jamais quitté leur maison. Comment ont-elles fait ? Comment ? » (Svetlana Alexievitch « La guerre n’a pas un visage de femme » p.56) Lors de la guerre qui opposa les forces allemandes et soviétiques entre 1941 et 1945, la victoire de l’armée rouge a été rendue possible par les talents de chefs militaires soviétiques, enfin ceux qui avaient miraculeusement survécu à la terreur stalinienne des années 30 (Joukov, Rokossowski, Tchouikov…), grâce aussi à l’aide alliée matérielle massive, le tout cimenté par l’héroïsme et le courage des soldats de tout grade et de la population civile mobilisée dans l’effort de guerre. Cette bravoure inouïe s’incarne tout particulièrement dans l’engagement et le sacrifice de milliers...
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