La Cour des Ouragans (Vampyria : le cycle de Jeanne) - 3 : Le livre de Victor Dixen

Toujours aussi palpitant ! L’entrée en scène de nouveaux personnages dont on essaie de deviner l’identité tient bien en haleine. Le personnage de Pâle Phoebus (j’ai écouté la version audio donc j’espère ne pas écorcher le nom) est vraiment bien travaillé. Tout au long du roman on alterne entre horreur et pitié. A la fin de l’opus, on n’a qu'une seule envie, très vite retrouver les différents personnages pour connaître la suite de leurs aventures respectives, car l’univers commence à prendre son ampleur et l’on sent bien que Jeanne n’est qu’un maillon parmi d’autres tout aussi intéressants. Victor Dixen a réussi à construire un véritable univers dont tous les personnages éveillent l’intérêt. Mention spéciale pour la version audio où Marie du Bled réalise une très belle prestation d’actrice, mise en valeur par une bande son très travaillée.

Et de trois. Si je devais comparer avec les deux premiers volumes, je dirais que celui-ci est le plus palpitant à mes yeux. Loin de la cour de Versailles, dans un environnement confiné avec de nombreux rebondissements. Les retournements de situation sont légion et notre Jeanne a fort à faire entre débusquer le diamant tant convoité par l'Immuable, essayer de recruter le capitaine de l'Ouranos pour la fronde et rester en vie. Il y a de quoi faire. Comme d'habitude avec cette série, on ne s'ennuie pas une seule minute. Il faut s'attendre à des pertes malheureusement. Cependant, l'histoire apporte d'autres personnages intéressants comme Madame M dont on devine assez rapidement l'identité si l'on connaît son histoire de France. J'avoue, j'ai été très intrigué par la "fabrication" des aurorus. C'est à la fois horrible et captivant. En conclusion, de mon ressenti personnel, ce tome 3 est pour le moment le meilleur de la saga. Et j'espère mettre la main sur le 4ème tome assez rapidement.

Il m'a fallu un petit temps pour replacer tous les personnages et l'intrigue au début de ma lecture, mais l'auteur nous aide avec différents rappels. Une fois ces retrouvailles faites, j'ai dévoré les 800 pages sans m'en rendre compte ! Je me demandais d'ailleurs bien comment l'héroïne allait se retrouver mêlée aux pirates (n'oublions pas qu'à la base, il s'agit d'une uchronie très surprenante dans laquelle Louis XIV est devenu le Roi des Ténèbres dans un monde peuplé de vampyres). L'auteur a réussi le pari fou de proposer une histoire convaincante, avec une immersion très réussie dans un monde de pirates, des références à l'esclavage et au Versailles du 17è siècle, mais aussi dans sa dimension fantastique, avec des personnages secondaires, créatures et des décors incroyables. J'admire vraiment les auteurs qui ont une telle imagination. Le tout, dans une intrigue riche en rebondissements, un vrai page turner dans lequel on en apprendra plus sur le passé de Jeanne et où les relations entre les différents personnages vont évoluer. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde malgré le nombre assez conséquent de pages. Hâte de lire la suite et fin de la série ! Un petit mot également pour les couvertures qui sont toutes plus belles que les autres.

#129499;#127999;#8205;#9794;#65039;Chronique#129499;#127999;#8205;#9794;#65039; « Asseyons nous un instant, et voyons ce que disent les arcanes. » Ô Jeanne, Les Ténèbres t’entourent, mais comment pourrait-il en être autrement en plein régime de la Magna Vampyria? Les Ténèbres, ce n’est pas plus toi que ceux qui t’entourent et t’imposent leurs lois, leurs directives et leurs ambitions. Bien sûr que Le Roy a besoin de toi pour contrecarrer ce pirate dans ces contrées lointaines, mais en acceptant, cette mission de mariage arrangé, c’est toi-même que tu condamnes à ces liens subis, et il est presque logique que ce soit précisément cette lame qui apparaissent dans ce tirage du Tarot Interdit. Mais comme ça fait un moment qu’on te suit, on sait que la Lumière est ton vrai cap. Et ça tombe plutôt bien, car le cap, c’est ce qu’il va te falloir à bord de ce navire car les tempêtes, l’amour et autres dynamiques vont s’acharner sur ta tête! Mettons aussi dans les cales, la Mort qui te colle aux trousses et autres joyeusetés comme des fous furieux d’amour et d’ambitions ou encore des pirates sanguinaires et avides de trésors, sans compter les surprises cauchemardesques de la mer, le voyage vers les Amériques n’est décidément pas d’une belle tranquillité…On dirait bien que tous les éléments se déchaînent contre toi…Mais bon, Le Roy compte sur toi, La Fronde compte sur toi, et ce n’est pas une carte, aussi terrifiante soit-elle, qui va t’arrêter! En avant toute donc, on va voir l’ampleur de ton adaptabilité dans ce dernier tome, et ce n’est pas pour nous déplaire! « Pas d’avenir…je répète. No future. Encore ta satanée devise. » Jeanne, je crois qu’il a raison, on ne veut pas d’un futur teinté de sexisme, de colonisation, d’intolérance. Quel futur ça serait cette violence permanente sur les femmes, les peuples opprimés, les marginaux? C’est quelle réalité ça, où des femmes doivent lutter jusqu’à la mort pour l’attention d’un homme qui les ignore? C’est quelle réalité, cette loi du plus fort, où l’esclavage est omniprésent? C’est quelle réalité, cet égocentrisme meurtrier et vampyrisant? Même toi, tu n’en veux pas de ce futur car tu sais combien il peut être ténébreux. Donc c’est sûr, que mes poils se sont hérissés quand j’ai vu la tournure que prenait cette nouvelle mission d’écuyère du Roy. L’amour ne devrait en aucun cas être une compétition, encore moins matière à marchander, mais on est dans une réalité d’hommes, de pirates et de puissants imbus de leurs personnes, qu’est-ce que tu espérais? Moi, juste de te voir t’en sortir victorieuse, même si j’ai bien compris que mon idéal de sororité allait en prendre un coup…Mais encore une fois, et pour ce final grandiose, tu nous prouves ta bravoure et ce non-conformisme que j’adore chez toi, et sincèrement, te dire au revoir maintenant, m’est très difficile. C’est qu’on s’attache en mille et une pages et autant de rebondissements…Ce futur sans toi va me paraître bien fade, comme les tenues que tu étais obligée de porter pour Phoebus…Mais l’aventure fut belle et incroyable! Tu vas me manquer, Jeanne… « Je laisse le Ballet royal de la nuit me faire sombrer dans le puits des Ténèbres. » J’ai navigué, j’ai sombré, je me suis réveillée, j’ai tout adoré….On est à la fin d’un cycle avec ce que apporte de fureurs et de révélations. On se prend en pleine face, un ouragan de ténèbres, un tourbillon d’amour et le cataclysme d’une alchimie, rien que ça! Autant vous dire que c’est mon tome préféré de cette saga pour la profondeur des dynamiques et ce mélange des genres et des mythes, la musique qui amplifie cette atmosphère très baroque et inquiétante, et ces personnages tous plus intéressants les uns que les autres! Tout valse au gré des vents et des tempêtes, en dépit du feu et du sang, cap sur les amours et les libertés qui sont au final, les seuls trésors qui vaillent vraiment la peine de s’engager, et nous avons une si belle héroïne pour nous accompagner dans ces imbroglios palpitants! Bref, vous l’aurez compris, cette évasion vers les Caraïbes est l’apothéose de cette trilogie et le coup de cœur de ma rentrée!