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Braves gens du Purgatoire
Date de parution : 10/01/2019
Éditeurs :
Editions Héloïse D'Ormesson

Braves gens du Purgatoire

Date de parution : 10/01/2019
Que s’est-il passé cette nuit-là à Purgatoire ? Dans ce petit village niché à la croisée des sommets vosgiens, les habitants s’interrogent et la rumeur enfle. Maxime aurait assassiné sa femme avant de se suicider. Mais Lorena, leur petite-fille, n’y croit pas un instant et entend bien le prouver. Auprès de Simon, dépositaire de la mémoire des lieux, elle espère lever le voile sur l’histoire de la famille Bansher et les sombres secrets qui hantent leur vallée depuis près de cent ans.
Braves gens du Purgatoire nous embarque sur les sentiers sinueux d’une enquête envoûtante, où le lecteur découvre le portrait brut de ceux dont ne nous parviennent que de lointains échos. Ultime roman de Pierre Pelot, on se laisse traverser, égarer et bousculer par son écriture charnelle, vibrante et profondément humaine.
EAN : 9782350874845
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 507
Format : 141 x 206 mm
EAN : 9782350874845
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 507
Format : 141 x 206 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jfponge 01/10/2021
    Pierre Pelot fait partie de ces écrivains qui se doivent d'avoir un style, bien à eux et parfaitement identifiable. Le pari est réussi, mais ce qui faisait le charme d'un Jean Giono, lui aussi chantre d'un pays où hommes et bêtes, en proie aux forces vives de la nature, finissent par se ressembler, semble ici étrangement lourd et encombré. L'auteur multiplie les tournures désuètes, agrémentant sa prose de nombre de "vosgianismes" et termes de métier qui auraient mérité au mieux un lexique en fin d'ouvrage, au pire quelques notes en bas de page. Il ose également des envolées lyriques à la Marcel Proust, enfilant comme des perles les propositions subordonnées relatives et autres finesses grammaticales de la langue française, rendant la lecture particulièrement scabreuse. Pourtant, l'histoire qu'il nous raconte est passionnante. Situé dans les Vosges du Sud, dans une vallée reculée du pays des Ballons, aux confins de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, le récit part d'un double assassinat, celui de Maxime et sa compagne Anne-Lisa, maquillé en un crime (Anne-Lisa tirée à bout portant d'un coup de Luger Parabellum) suivi du suicide par pendaison de Maxime. Les gendarmes ont vite fait de classer l'affaire, le soi-disant coupable et sa victime rejoignant au plus vite le cimetière. Mais les gens du pays n'en pensent pas moins, chacun sachant ce qu'il sait sans en dire plus, et encore moins à la maréchaussée. La vérité, chère lectrice, cher lecteur, il va vous falloir attendre quelques 500 pages pour la voir apparaître, à condition de ne pas rater les indices donnés avec parcimonie par l'auteur, habile à multiplier les fausses pistes. Un lourd passé, partagé par tout un chacun, a su faire taire les langues dans ce village isolé où s'est retiré dans sa "Vôge" natale un célèbre auteur de romans policiers, vieil homme acariâtre fuyant les mondanités parisiennes. Pierre Pelot se met en scène lui-même, ce qui est assez réjouissant, même si l'humour n'est pas au programme dans ce roman noir, très noir. Son roman, on aimerait le voir réécrit pour un lecteur d'aujourd'hui. Hélas, seul l'auteur en aurait la capacité, s'il voulait bien se laisser inspirer par l'auteur de "Madame Bovary", qui savait condenser quatre pages en dix lignes. Et j'entends d'ici les fans de Pierre Pelot crier au sacrilège… Pierre Pelot fait partie de ces écrivains qui se doivent d'avoir un style, bien à eux et parfaitement identifiable. Le pari est réussi, mais ce qui faisait le charme d'un Jean Giono, lui aussi chantre d'un pays où hommes et bêtes, en proie aux forces vives de la nature, finissent par se ressembler, semble ici étrangement lourd et encombré. L'auteur multiplie les tournures désuètes, agrémentant sa prose de nombre de "vosgianismes" et termes de métier qui auraient mérité au mieux un lexique en fin d'ouvrage, au pire quelques notes en bas de page. Il ose également des envolées lyriques à la Marcel Proust, enfilant comme des perles les propositions subordonnées relatives et autres finesses grammaticales de la langue française, rendant la lecture particulièrement scabreuse. Pourtant, l'histoire qu'il nous raconte est passionnante. Situé dans les Vosges du Sud, dans une vallée reculée du pays des Ballons, aux confins de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, le récit part d'un double assassinat, celui de Maxime et sa compagne Anne-Lisa, maquillé en un crime (Anne-Lisa tirée à bout portant d'un coup de Luger Parabellum) suivi du suicide par pendaison de Maxime. Les gendarmes ont vite fait de classer l'affaire, le soi-disant coupable...
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  • mimichri 07/04/2021
    Il est des livres dont on sait avec certitude, dès la première page voire dés la première phrase, qu'ils vont nous plaire, que l'on va se régaler. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti en commençant ce grand roman qu'est "Braves gens du Purgatoire". De Pierre Pelot, j'avais gardé en mémoire "C'est ainsi que les hommes vivent". Roman magistral. Car Pierre Pelot est un orfèvre de la langue Française. Il maîtrise à la perfection un style travaillé où les longues phrases obligent une attention particulière et de la concentration, certes, mais procurent un plaisir de lecture à nul autre pareil. Une lecture exigeante donc, qui peut demander un petit temps d'adaptation mais qui plaira aux nombreux amateurs de belle littérature que nous sommes. L'histoire se déroule dans les Vosges. Un couple de personnes âgées est retrouvé mort, la scène laissant penser à un meurtre sur conjoint suivi d'un suicide. Sauf que personne n' y croit et surtout pas Lorena, la petite fille du "suicidé". A partir de là, c'est toute l'histoire d'une famille qui va se dérouler. Une famille avec de nombreuses ramifications, des liens de parenté parfois tenus, il faut être attentif. Cousins, oncles, épouses...ce sur quatre générations. Des secrets sont dévoilés...ont ils un lien avec le double meurtre ? Plusieurs pistes possibles... Et c'est passionnant. Ajouté à cela une ambiance montagnarde et une description de la nature très imaginée. Une ambiance qui me fait penser aux romans noirs de Franck Bouysse. Magistral ! Il est des livres dont on sait avec certitude, dès la première page voire dés la première phrase, qu'ils vont nous plaire, que l'on va se régaler. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti en commençant ce grand roman qu'est "Braves gens du Purgatoire". De Pierre Pelot, j'avais gardé en mémoire "C'est ainsi que les hommes vivent". Roman magistral. Car Pierre Pelot est un orfèvre de la langue Française. Il maîtrise à la perfection un style travaillé où les longues phrases obligent une attention particulière et de la concentration, certes, mais procurent un plaisir de lecture à nul autre pareil. Une lecture exigeante donc, qui peut demander un petit temps d'adaptation mais qui plaira aux nombreux amateurs de belle littérature que nous sommes. L'histoire se déroule dans les Vosges. Un couple de personnes âgées est retrouvé mort, la scène laissant penser à un meurtre sur conjoint suivi d'un suicide. Sauf que personne n' y croit et surtout pas Lorena, la petite fille du "suicidé". A partir de là, c'est toute l'histoire d'une famille qui va se dérouler. Une famille avec de nombreuses ramifications, des liens de parenté parfois tenus, il faut être attentif. Cousins, oncles, épouses...ce sur quatre générations. Des secrets sont dévoilés...ont ils...
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  • Melcleon 22/06/2020
    Que de secrets, plus ou moins tardivement divulgués, dans ce roman ! Il faut dire que la région où se déroule l'action s'y prête : Purgatoire est une ville imaginaire aux confins de la Lorraine, de la Franche-Comté et de l'Alsace, au cœur d'un territoire où la forêt règne en maîtresse et où les habitants passent pour des "taiseux" congénitaux. Le vieux Maxime et sa compagne Anne-Lisa sont découverts sans vie, la seconde tuée d'un coup de fusil, le premier pendu à un fil électrique. Personne ne croit réellement qu'ils se sont donné la mort. Beaucoup pensent au contraire qu'ils ont été assassinés et que les deux inconnus aperçus dans une fourgonnette, rôdant aux alentours, ne sont pas étrangers à ces meurtres. Pourquoi ces exécutions ? Lorena, la petite-fille de Maxime, cherche à en savoir plus sur son grand-père, "l'homme des loups", et sur son histoire familiale en général dont elle ne connaît que des bribes. Mais même Simon, l'écrivain, qu'elle considère comme son oncle, dont elle se doute que les romans contiennent une part de vérité, rechigne à révéler la ou les clés des mystères qu'il est censé connaître. Quant à Zébulon, le rejeton un peu simplet des propriétaires de l'usine de tissage locale, il est trop fantasque pour qu'on accorde un quelconque crédit à ses propos. Et pourtant... Elle-même, Lorena, au bout du compte, ajoutera un secret à la liste en mettant fin à la menace représentée par les deux individus venus d'ailleurs. Dans l'écriture souvent tarabiscotée de Pierre Pelot, certains trouveront de la poésie là où d'autres ne verront qu'approximation, barbarismes, ellipses difficiles à suivre. L'histoire, les histoires qu'il raconte dans ce livre sont néanmoins bien documentées et tiennent la route.Que de secrets, plus ou moins tardivement divulgués, dans ce roman ! Il faut dire que la région où se déroule l'action s'y prête : Purgatoire est une ville imaginaire aux confins de la Lorraine, de la Franche-Comté et de l'Alsace, au cœur d'un territoire où la forêt règne en maîtresse et où les habitants passent pour des "taiseux" congénitaux. Le vieux Maxime et sa compagne Anne-Lisa sont découverts sans vie, la seconde tuée d'un coup de fusil, le premier pendu à un fil électrique. Personne ne croit réellement qu'ils se sont donné la mort. Beaucoup pensent au contraire qu'ils ont été assassinés et que les deux inconnus aperçus dans une fourgonnette, rôdant aux alentours, ne sont pas étrangers à ces meurtres. Pourquoi ces exécutions ? Lorena, la petite-fille de Maxime, cherche à en savoir plus sur son grand-père, "l'homme des loups", et sur son histoire familiale en général dont elle ne connaît que des bribes. Mais même Simon, l'écrivain, qu'elle considère comme son oncle, dont elle se doute que les romans contiennent une part de vérité, rechigne à révéler la ou les clés des mystères qu'il est censé connaître. Quant à Zébulon, le rejeton un peu simplet des propriétaires de...
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  • stephalivres 26/04/2020
    Il est des livres que l’on avale sans même sans rendre compte, juste pour l’histoire. Il est des livres dont on déguste les mots, mais sans aucun égard pour l’histoire qui ne raconte rien. Ce livre n’est pas de ceux-là. Ce livre se déguste, mot par mot, phrase par phrase, et l’on avance lentement, attiré par l’histoire, tiré par les fils que l’auteur tisse, petit à petit. Les mots sont beaux, les phrases sont belles, mais elles sont longues, arides parfois. Oui parfois on se perd un peu, on relit plusieurs fois, on cherche un mot dans le dictionnaire, et parfois même, il n’y est pas, parce que ses mots sont mâtinés de patois vosgien. Mais on y plonge à pieds joints et on ne le lâche plus. Passé les quelques premières pages où l’on se dit qu’on n’y comprendra rien, on commence à déguster chaque mot. Comme la mirabelle en fin de repas, un petit godet à ne pas avaler trop vite sous peine de rouler sous la table. Mais comme je le disais, ce livre ne recèle pas que de jolis mots. Le récit vous emmène dans une enquête digne d’un polar, on veut savoir ce qu’il en est, on veut comprendre, et parfois, grands dieux, on est totalement perdus, entre les taiseux et ceux qui parlent trop, entre ce que l’on montre ostensiblement pour cacher tout le reste. On croit savoir, on ne sait rien, on croit que c’est trop, et c’est pourtant si peu. Une franche réussite qui permet de tenir tout au long des 500 pages du roman… Et enfin, il y a les personnages. Les Vosges d’abord. Celles avec les petits villages de montagne entrecoupés de forêt de sapin, avec son petit centre, et ses maisons dispersées. Celles où tu penses passer inaperçu mais où tout le monde te connait. Ces villages des Vosges, où 80% des habitants sont reliés par le sang, et même si tu y habites depuis 50 ans, tu seras toujours l’étranger. Ces affaires de familles, ah on parle des Corses parfois pour rire, mais venez écouter au bistrot d’un petit village vosgien ce qui se dit, vous serez bien surpris. Et pourtant, quand il faut cacher, défendre un secret, rien ne sort. Rien n’est mieux garder qu’un secret par là-bas, même si ça signifie être garder par les 50 habitants du hameau. S’il ne faut pas parler, personne ne parlera. Même pas contre ses ennemis. Vous y retrouverez aussi une grande famille, avec un portrait tiré au couteau de chacun, et tellement réaliste. Ce livre vous parle des villages de chez nous. Des hommes, des familles, des secrets. Mais surtout, il vous parle des hommes de là-bas. Et vous allez adorer.Il est des livres que l’on avale sans même sans rendre compte, juste pour l’histoire. Il est des livres dont on déguste les mots, mais sans aucun égard pour l’histoire qui ne raconte rien. Ce livre n’est pas de ceux-là. Ce livre se déguste, mot par mot, phrase par phrase, et l’on avance lentement, attiré par l’histoire, tiré par les fils que l’auteur tisse, petit à petit. Les mots sont beaux, les phrases sont belles, mais elles sont longues, arides parfois. Oui parfois on se perd un peu, on relit plusieurs fois, on cherche un mot dans le dictionnaire, et parfois même, il n’y est pas, parce que ses mots sont mâtinés de patois vosgien. Mais on y plonge à pieds joints et on ne le lâche plus. Passé les quelques premières pages où l’on se dit qu’on n’y comprendra rien, on commence à déguster chaque mot. Comme la mirabelle en fin de repas, un petit godet à ne pas avaler trop vite sous peine de rouler sous la table. Mais comme je le disais, ce livre ne recèle pas que de jolis mots. Le récit vous emmène dans une enquête digne d’un polar, on veut savoir ce qu’il en est,...
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  • fuji 25/04/2020
    Le bonheur de retrouver l’écriture, flamboyante comme un coucher de soleil, de Pierre Pelot ne se boude pas. Le lecteur se délecte d’un vocabulaire riche, de phrases longues mais nécessaires, car ce diable d’homme sait où il veut nous emmener. L’intrigue de ce roman noir est touffue mais jamais confuse. Nous prenons connaissance d’un drame la mort d’un couple Maxime Dansher et sa compagne Anne-Lisa. A priori Maxime aurait tué Anne-Lisa et se serait pendu. L’enquête est close et le curé interdit les obsèques religieuses. Lorena, petite-fille de Maxime, ne croit en rien à cette thèse. Pour cela elle interroge celui qui… Simon Clavin, ami du défunt, vivant lui aussi à part, car il suit son bonhomme de chemin. Le chapitre 3 est juste, à mon avis le modèle absolu, de ce qu’il faudrait faire pour installer une atmosphère et renforcer l’impression de mystère. Par l’attitude de chacun, d’un côté la famille Dansher, de l’autre le clan Derandier, le lecteur sent immédiatement les non-dits, les secrets, qu’il peut y avoir. C’est d’un réalisme, que seul un œil avisé peut livrer, pour montrer à la fois ce que chacun peut avoir à cacher, ce que sont les diktats sociétaux et comment chacun va se dépatouiller de tout cela. Lorena décrit sa famille ainsi : « Ça se réduit à ça, en fait, la famille Bansher, le tronc et les branches. Un gros tas de cousins-cousines. Même si c’est pas toujours l’appellation, à la lecture des fiches d’état civil, ou sur les réseaux sanguins… je sais pas. On arrange, c’est la manière, et c’est comme ça que ça marche. Tout ce qui descend des deux Américains : des cousins… La tribu. Des fois, on se dit qu’il n’y a que cette engeance, dans Purgatoire… dans Purgatoire, et même que ça en déborde… » Peu à peu on découvre la vie et ses habitants. Les mœurs du coin, les vérités et les « on dit ». Lorena arrivera-t-elle a percé le secret et à faire éclater la vérité. « Quelques personnes descendaient la rue à pied, des habitants de Purgatoire étrangers à l’enterrement de l’Homme des loups, qui ne faisaient qu’aller à leurs propres occupations. Une grosse dame à vélo, un cabas de paille tressé arrimé sur son porte-bagages, pédalant comme une forcenée dans la montée de la route et qui devait avancer deux fois moins vite en zigzaguant un peu que si elle s’était contentée de marcher. » La lectrice que je suis aime les beaux textes, ceux qui sont ciselés par l’auteur qui pense que le lecteur est un être intelligent et qu’il sait lire. J’aime lorsque chaque phrase me fait sentir que je vis, le temps de l’histoire, à Purgatoire ce village des Vosges, et que je vais découvrir l’histoire de cette famille. Car Lorena ne lâchera rien, elle sera l’ongle qui gratte la peau écorchée. Pour cela elle n’aura de cesse que de mettre à contribution Simon Clavin, écrivain, misanthrope, peu loquace mais qui sait beaucoup. L’histoire est si finement construite que j’ai l’impression d’ouvrir un vieux meuble remisé dans un grenier, d’ouvrir ses multiples tiroirs et de sentir que je vais découvrir des fonds secrets. Un peu de cocasserie ne nuit pas dans le noir, et le personnage de Henri Rouy alias Zébulon est inénarrable sur son vélo, criant à se faire péter les cordes vocales. « — Il m’a dit, et c’est pour ça qu’il est venu, il m’a dit avoir vu des gars rôder dans la forêt. Des gens armés. C’est de ça qu’il est allé avertir ton père, je pense. — C’est Zébulon, dit Lorena. — C’est Zébulon mais c’est Henri Rouy, aussi. D’abord. » L’art subtile de créer un tableau de la ruralité, d’une justesse incontestable, tant dans la gestuelle que dans les dialogues. Des dialogues tellement vrais, qui sous une simplicité apparente implique mille choses. Alors non, il n’y a pas de longueurs ni d’égarements au fil des pages. Chaque mot donne à voir, à penser, induit des situations, des morceaux de voile qui se déchire sur le mystère. Très savoureuse la façon dont Simon joue au chat et à la souris avec Lorena. Chaque face à face déroule l’histoire sur un credo : « —C’est sûr qu’il y a beaucoup à savoir, que tu ne sais pas, mais la plupart ne savent pas non plus. Ou ne veulent plus savoir. Sauf certains. » Et soudain, comme un orage qui tonne dans un ciel noir, le lecteur perçoit que Simon est le double de l’auteur, un portrait du duo père-fils. La véracité même transposée saute au cœur. Des images emplies de tendresse, d’amour désespéré voilées de pudeur. L’amour filiale éclate comme un produit révélateur met au jour un négatif argentique. Absolue subtilité est de savoir que Simon a écrit un livre qui lui a valu une notoriété et que son titre est Braves gens du Purgatoire. Cette mise en abyme du livre qui est entre les mains du lecteur est juste géniale. Pierre Pelot joue avec nos nerfs, mais pas seulement, c’est comme s’il voulait à travers le mystère de ce meurtre nous faire vivre dans ses Vosges, terre dure où le paysage n’est pas seul à pouvoir inquiéter. C’est dense comme une forêt peut l’être, le vocabulaire est d’une richesse à servir d’exemple, la construction si subtile que le lecteur ralentit sa lecture pour mieux savourer ce bel ouvrage. Pas de précipitation il faut savourer la beauté de l’écriture, la majesté des métaphores, cette poésie et l’humanité qui se dégage du tout. Il est si rare l’écrivain, celui qui sait raconter une histoire qui a du fond et de la forme, en plus de cinq cents pages sans redondances, sans surenchères. De beaux portraits particulièrement ceux des femmes. Au mitan du livre se trouve un passage sur le travail de l’écrivain qui est aussi savoureux que désespérant, car d’une justesse qui broie le cœur du lecteur, celui que les mots attirent comme le miel pour les abeilles. L’ensemble est d’une densité éblouissante. Un livre rare qui m’a donné envie de relire C’est ainsi que les hommes vivent, lu en 2003 à sa sortie. ©Chantal Lafon-Litteratum Amor 25 avril 2020. Le bonheur de retrouver l’écriture, flamboyante comme un coucher de soleil, de Pierre Pelot ne se boude pas. Le lecteur se délecte d’un vocabulaire riche, de phrases longues mais nécessaires, car ce diable d’homme sait où il veut nous emmener. L’intrigue de ce roman noir est touffue mais jamais confuse. Nous prenons connaissance d’un drame la mort d’un couple Maxime Dansher et sa compagne Anne-Lisa. A priori Maxime aurait tué Anne-Lisa et se serait pendu. L’enquête est close et le curé interdit les obsèques religieuses. Lorena, petite-fille de Maxime, ne croit en rien à cette thèse. Pour cela elle interroge celui qui… Simon Clavin, ami du défunt, vivant lui aussi à part, car il suit son bonhomme de chemin. Le chapitre 3 est juste, à mon avis le modèle absolu, de ce qu’il faudrait faire pour installer une atmosphère et renforcer l’impression de mystère. Par l’attitude de chacun, d’un côté la famille Dansher, de l’autre le clan Derandier, le lecteur sent immédiatement les non-dits, les secrets, qu’il peut y avoir. C’est d’un réalisme, que seul un œil avisé peut livrer, pour montrer à la fois ce que chacun peut avoir à cacher, ce que sont les diktats sociétaux et comment chacun va se dépatouiller...
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