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Hêtre pourpre
Rose Labourie (traduit par)
Date de parution : 31/08/2023
Éditeurs :
Julliard

Hêtre pourpre

Rose Labourie (traduit par)
Date de parution : 31/08/2023
Lorsque sa grand-mère commence à perdre la mémoire, Kim tente de combler les silences en invoquant ses souvenirs d’enfance, dans une remémoration d’une infinie et terrible tendresse.
S’ouvre alors une tourbillonnante...
Lorsque sa grand-mère commence à perdre la mémoire, Kim tente de combler les silences en invoquant ses souvenirs d’enfance, dans une remémoration d’une infinie et terrible tendresse.
S’ouvre alors une tourbillonnante quête familiale sur les figures féminines qui constituent sa lignée maternelle : un arbre généalogique de sorcières entretenant un puissant lien...
Lorsque sa grand-mère commence à perdre la mémoire, Kim tente de combler les silences en invoquant ses souvenirs d’enfance, dans une remémoration d’une infinie et terrible tendresse.
S’ouvre alors une tourbillonnante quête familiale sur les figures féminines qui constituent sa lignée maternelle : un arbre généalogique de sorcières entretenant un puissant lien avec la nature, de femmes subversives en recherche permanente de liberté, parmi lesquelles Kim se crée une place.
Prodigieux roman de formation du XXIe siècle, récit de libération – des traumatismes familiaux, de l’identité de genre et de classe –, Hêtre pourpre invente sa propre langue magique pour dire l’indicible. Bruissant de corps et de formes diverses, ce premier roman, lauréat des Prix du livre allemand et Prix suisse du livre, est un feu de joie qui embrase tout sur son passage.

Cet ouvrage est publié avec le soutien de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia.
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EAN : 9782260055938
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 432
Format : 140 x 205 mm
EAN : 9782260055938
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 432
Format : 140 x 205 mm

Ils en parlent

Brulôt d'ultra poésie, l'un des textes les plus libres de la rentrée.
Thomas Jean / Marie-Claire

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JeanOtto 11/03/2024
    Anti-woke s'abstenir ! Un livre audacieux dont la véritable occupation est d'esquisser le bordel cérébral d'être non binaire. Éclos sous nos yeux biberonnés à l'identité de genre, façon lait ultra enrichi, la difficulté de se construire dans un monde hétéronormatif où le déterminisme biologique est maître. C'est comme jouer au Monopoly sans avoir une thune de la partie. Douloureux et pas drôle. La violence d'une société qui te méprise, te crache dessus et te renvoie dans les marges en te déniant jusqu'à ton droit d'exister. Et flirter en déjouant les codes de féminité et de masculinité, dépasser cette altérité identifiable, ça n'est guère apprécié dans les milieux conservateurs ou extrémistes. Le livre illustre parfaitement cette difficulté, voire l'impossibilité, de vivre une fluidité de genre sereine. S'y essayer, c'est déguster comme un cochon. Des mecs qui se mettent du fard à paupière, moulent leur fessier à coup de jupes courtes ou se peinturlurent les ongles.... et puis quoi encore ? L'écartèlement identitaire de Kim ne m'a pas laissé insensible, cette souffrance inextinguible liée avec brio à cette quête de généalogie est déroutante mais non moins prenante. Le destin de ces femmes brutalisées dans un système intolérant à leur émancipation est déprimant mais précieux.Anti-woke s'abstenir ! Un livre audacieux dont la véritable occupation est d'esquisser le bordel cérébral d'être non binaire. Éclos sous nos yeux biberonnés à l'identité de genre, façon lait ultra enrichi, la difficulté de se construire dans un monde hétéronormatif où le déterminisme biologique est maître. C'est comme jouer au Monopoly sans avoir une thune de la partie. Douloureux et pas drôle. La violence d'une société qui te méprise, te crache dessus et te renvoie dans les marges en te déniant jusqu'à ton droit d'exister. Et flirter en déjouant les codes de féminité et de masculinité, dépasser cette altérité identifiable, ça n'est guère apprécié dans les milieux conservateurs ou extrémistes. Le livre illustre parfaitement cette difficulté, voire l'impossibilité, de vivre une fluidité de genre sereine. S'y essayer, c'est déguster comme un cochon. Des mecs qui se mettent du fard à paupière, moulent leur fessier à coup de jupes courtes ou se peinturlurent les ongles.... et puis quoi encore ? L'écartèlement identitaire de Kim ne m'a pas laissé insensible, cette souffrance inextinguible liée avec brio à cette quête de généalogie est déroutante mais non moins prenante. Le destin de ces femmes brutalisées dans un système intolérant à leur émancipation est déprimant mais...
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  • LibertyBojangles 11/02/2024
    Enchevêtrement de trajectoires, de spirales concentriques. Comprendre l’histoire du hêtre pourpre planté par l’arrière-grand-père, retrouver la lignée des femmes de la famille pour contrecarrer la généalogie des hommes, utiliser l’écrit comme exutoire de la peur, comme affirmation de soi. Ce livre est tout ceci à la fois, comme une danse, un pas en avant, quelques pas en arrière, une pirouette et ça repart. Le texte est magnifique, un peu décousu parfois, mais magnifique. Le texte change de langue et de police et, lu dans la traduction française, l’écriture est soigneusement non genrée, et de façon originale. Une belle prouesse pour une auto-fiction prodigieuse.
  • Adelphilege 30/01/2024
    Hêtre pourpre de Kim de l’Horizon récompensé par le prix littéraire le plus prestigieux de la littérature germanophone, le Deutscher Buchpreis, est une autofiction dans un style qui ne m’a jamais été donné de lire auparavant, j’ai vécu ce livre comme une expérimentation. J’ai ressenti dans cette œuvre une dimension expérimentale, où les mots semblent être le reflet brut des pensées, des imaginations et des récits qui traversent l’esprit de l’auteur.e. Il émane de ce livre une sensation d’intimité, comme si l’acte d’écrire était une exploration personnelle, sans nécessairement avoir pour dessein premier d’être partagé avec un public. Kim de l’Horizon nous ouvre les portes de son monde intérieur, dévoilant sa vision d’enfant, sa perspective queer, ses interrogations sur son identité aussi bien que ses expériences sexuelles, l’accompagnement de sa grand-mer en fin de vie et se perdant peu à peu dans les méandres de la mémoire, jusqu’à ne plus læ reconnaître. Le hêtre tient une place centrale, trait d’union entre la vie de l’enfant et l’adulte, témoin silencieux de l’histoire familiale et des générations de femmes en particulier. Il représente les racines dans lesquelles on puise pour s’ancrer aussi bien dans notre imaginaire que dans le monde réel, il est le fil rouge des lettres à sa grand-mer, le fil de sang, le livre de sang (Blutbuch, nom du livre en allemand). Parfois les styles sont si variés que l’on a la sensation d’accéder à différentes personnalités de l’auteur.e. et je dois dire honnêtement qu’il y a des personnalités qui m’ont touchée à la fois par la sincérité de ce qui était partagé que par les mots méticuleusement sélectionnés. A d’autres moments j’étais profondément agacée, parce que je ne comprenais rien au style et à ce que je devais en retirer. Par exemple, la liste de verbes sur deux pages m’a profondément ennuyée alors qu’il y a des passages d’une poésie envoûtante : « Je t'écris ces lignes avec le hêtre sous les yeux, et le hêtre pourpre me revient, un de mes premiers souvenirs me revient, je suis allongæ dans l'herbe, tu te penches sur moi, et derrière toi, le ciel est en feuilles de hêtre pourpre ». Je n’avais jamais lu un livre écrit avec cette écriture inclusive (le e à l’envers notamment, même s’il est difficile à reproduire), je connaissais le point, la parenthèse, et j’avoue que cette forme me semble être une des plus appropriées. J’ai beaucoup apprécié ce choix de la traductrice pour rendre compte du neutre grammatical allemand, une subtilité linguistique qui aurait pu être difficile à transposer autrement. En revanche, je ne sais pas si c’est dû fait de ma liseuse mais la mise en page était étrange, coupée par des notes en plein milieu d’une phrase et j’ai aussi repéré un grand nombre de fautes ou de mots manquants qui perturbent légèrement la lecture. Je ne sais finalement pas si j’ai aimé ce livre foisonnant, inventif et qui sort des normes, qui m’a sorti de ma zone de confort. Malgré cela, je ne peux ignorer les nombreux passages qui m'ont captivé, et c'est en cela que l'aventure de sa lecture mérite le détour.Hêtre pourpre de Kim de l’Horizon récompensé par le prix littéraire le plus prestigieux de la littérature germanophone, le Deutscher Buchpreis, est une autofiction dans un style qui ne m’a jamais été donné de lire auparavant, j’ai vécu ce livre comme une expérimentation. J’ai ressenti dans cette œuvre une dimension expérimentale, où les mots semblent être le reflet brut des pensées, des imaginations et des récits qui traversent l’esprit de l’auteur.e. Il émane de ce livre une sensation d’intimité, comme si l’acte d’écrire était une exploration personnelle, sans nécessairement avoir pour dessein premier d’être partagé avec un public. Kim de l’Horizon nous ouvre les portes de son monde intérieur, dévoilant sa vision d’enfant, sa perspective queer, ses interrogations sur son identité aussi bien que ses expériences sexuelles, l’accompagnement de sa grand-mer en fin de vie et se perdant peu à peu dans les méandres de la mémoire, jusqu’à ne plus læ reconnaître. Le hêtre tient une place centrale, trait d’union entre la vie de l’enfant et l’adulte, témoin silencieux de l’histoire familiale et des générations de femmes en particulier. Il représente les racines dans lesquelles on puise pour s’ancrer aussi bien dans notre imaginaire que dans le monde réel, il est...
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  • HordeDuContrevent 18/12/2023
    Entre féminité et masculinité, (en)quête non-binaire expérimentée à travers la langue que Kim de L'Horizon tord, tourne, enfonce, défonce, réinvente…Un texte incandescent d'une poésie renversante, à la fonction exutoire parfois gênante, souvent bouleversante, à l'inventivité rafraichissante ! Pour (h)être, envers et contre tout , le chemin de la liberté se profilant en écrivant! Ce livre qui écorche la bien-pensance et ensanglante les normes, ce livre de sang (le titre en allemand est Blutbuch qui signifie littéralement Livre de sang), a occupé Kim de L'Horizon (nom de plume inspiré d'une anagramme de ses prénom (masculin) et nom légaux, imaginée pendant son adolescence) pendant dix ans. De nationalité suisse, l'artiste a obtenu en 2022 le prix littéraire le plus prestigieux de la littérature germanophone, le Deutscher Buchpreis, l'équivalent du Goncourt. Auparavant, il (je devrais écrire iel, j'ai hésité j'avoue après la lecture d'un tel livre mais je me décide à garder ma façon d'écrire habituelle) s'était intéressé au théâtre, avait écrit plusieurs pièces et s'était déjà fait remarquer en participant à des concours littéraires suisses. Dès la cérémonie officielle à Frankfurt, ce fut un flot de réactions extrêmes depuis l'admiration jusqu'à la haine et aux menaces de mort, réactions qui sont souvent à l'oeuvre face aux personnes non binaires qui se revendiquent comme telles tant l'ignorance à leur encontre est source de méfiance et de rejet. Il faut dire aussi que l'artiste a fait parler de lui en recevant son prix, moulé dans son incroyable tenue sylvestre (n'hésitez pas à aller voir), se rasant en direct les cheveux et dédiant son prix aux femmes iraniennes. Désireuse de comprendre la non-binarité qui singularise chaque année une poignée de mes étudiant.e.s, je me suis plongée avec curiosité dans ce texte sur la non-binarité certes, mais qui plus est, écrit par une personne non-binaire. Alors produit promotionnel dans l'air du temps éminemment éphémère ou réel marqueur de la société actuelle en passe de devenir une référence de la littérature du 21ème siècle ? « Je suis un banc de sable qui se fait passer pour une île. Les marées m'érodent, la houle m'emporte, me défait. Les vagues arrivent chargées de nouveauté ». Déjà, il me semble que ce livre devrait être lu dans sa langue d'origine, l'allemand, même si la traductrice, Rose Labourie, a fait un travail absolument remarquable et a opéré des choix, choix qu'elle explique dans la préface du livre. Elle a utilisé les « #477; », « æ » et « ille » et « iel » afin de marquer la revendication non-binaire (genderfluid) de Kim de L'Horizon. L'autre prouesse fut de transposer l'inventivité d'une langue qui mélange et imbrique l'une dans l'autre, passant de l'allemand au suisse-allemand, au dialecte, à l'anglais et est truffée de néologismes propres au langage queer et trans. Dans cette préface, nous ressentons tout le plaisir que la traductrice a pris, l'artiste lui autorisant une certaine liberté pour inventer, elle évoque en effet un « fleuve qui emporte tout sur son passage », une « matière incandescente brûlant les doigts et la langue ». Malgré ce remarquable travail à souligner, qui fait ici de la traduction non seulement un challenge mais surtout un art créatif, je pense que je vais tâcher quand même de me procurer ce livre en allemand pour connaitre le texte d'origine et éventuellement pouvoir le comparer à sa version française. L'enquête de Kim de L'Horizon, ce sont des lettres adressées à sa « grand-mer » et à sa « mer ». La traduction fidèle du dialecte bernois, GRAND MEER et MEER respectives, permet en allemand comme en français des glissements aquatiques, océaniques et ataviques, centraux dans le livre comme est central cet arbre, hêtre pourpre. Les objectifs sont multiples : narrer les souvenirs alors que sa grand-mère commence à perdre la mémoire, remonter l'arbre généalogique des femmes de la famille et enfin trouver une langue qui ne soit pas influencée par la langue maternelle, cette fameuse « langue de mer » et qui tente de déconstruire la binarité de genre véhiculé par le langage. « Dans la langue que tu m'as donnée en héritage, dans la langue maternelle donc, « mère » se dit MEER, qui en allemand signifie MER. On dit LA MER ou MA MER, en pompant sur le français. Pour « père », PER. Pour grand-mère, GRAND MER. Les femmes de mon enfance sont un élément, un océan. Je me souviens des jambes de ma mère, je me souviens de les enlacer, de lever les yeux vers elle et de dire : TU ES LA MER. Je me souviens d'avoir le sentiment d'être chez moi et d'être enveloppæ de la tête aux pieds. L'amour des mers était immense, on n'y échappait pas, on n'y échappe pas, on nage toute une vie pour sortir des mers. » Une première partie est consacrée à l'enfance. Cette partie contient des fulgurances poétiques absolument magnifiques lorsque sont évoquées les relations avec la grand-mère et les ressentis de l'enfant teintés de réalisme magique surtout lorsqu'il se blottit dans l'hêtre pourpre du jardin. Nous voyons déjà en filigrane les interrogations de l'enfant quant à devoir un jour choisir son genre. Cette partie est incroyable car nous sentons combien Kim de L'Horizon a retraduit ses impressions d'enfance avec une justesse et une innocence déconcertante. C'est touchant, beau, simple, j'ai vraiment beaucoup aimé cette partie que je trouve particulièrement réussie. « Je t'écris ces lignes avec le hêtre sous les yeux, et le hêtre pourpre me revient, un de mes premiers souvenirs me revient, je suis allongæ dans l'herbe, tu te penches sur moi, et derrière toi, le ciel est en feuilles de hêtre pourpre ». Une autre partie, entrelacée à la première, montre l'auteur.e, adulte, en train d'écrire le livre, construction littéraire marquée par une boulimie de connaissances et de recherches fébriles tant biologiques, botaniques, sociologiques, historiques sur cet hêtre rouge du jardin dans lequel il allait se cacher enfant. De boulimie de sexe, signe à la fois de désespoir, de quête, d'extrême, de violence et de libération, ce déferlement animal de fluides, à la fois eau, sueur, sperme, sang peut déranger mais elle n'est que l'image de la soif de reconnaissance et de la tentative pour être tout simplement alors qu'il a la sensation d'avoir un corps si transparent, un corps sans limite et qui s'effrite au moindre contact. De boulimie de recherches sur l'héritage familial à la fois pour le comprendre et s'en libérer. Enfin, le livre est marqué par ses domaines de prédilection à savoir la sorcellerie et le féminisme (comme le montrent aussi ses nouvelles et ses pièces de théâtre parues avant ce premier roman). D'ailleurs le titre est en lien avec cet éco-féminisme puisque en allemand « Buch » signifie livre mais aussi « ventre » et « hêtre »…Ainsi Kim de L'Horizon relate-t-il toutes les biographies des multiples ancêtres féminines de la grand-mère depuis le Moyen-Âge, sur la base d'un long travail effectué par sa propre mer. Ce sont des passages étonnants, flous mais poétiques, où nous croisons des femmes ensorceleuses, guérisseuses, prostituées, fugueuses, des femmes violées, usurpées, au destin tragique. Je me suis demandé si ces éléments étaient authentiques ou inventés…Ces biographies pittoresques reflètent dans tous les cas l'écoféminisme de l'auteur et traduit la sororité dont il a hérité. Alors que penser de ce livre hors norme ? Il a le mérite d'explorer de nombreuses problématiques contemporaines à savoir l'identité de genre et la sexualité consécutive, les traumatismes, la transmission intergénérationnelle, la santé mentale… Il est à la fois déstabilisant, beau à tomber par fulgurances intermittentes (à l'image de la couverture du livre que je trouve si belle), flou à certains moments, gênant et agaçant à d'autres, créatif assurément, ensorcelant pour celles et ceux qui acceptent de se laisser porter. Surtout il permet d'approcher une réalité sociale, la non binarité, qui interpelle lorsque nous sommes loin d'elle : des personnes dont le genre déclaré est à la fois masculin et féminin, ou bien ni l'un ni l'autre, ou encore l'un ou l'autre en plus d'un autre genre…complexe comme ce texte foisonnant qui vaut le détour ne serait-ce que pour mieux comprendre, ne serait-ce que pour son inventivité, pour sa poésie et pour sortir de sa zone de confort. « Ma langue maternelle est la parole. Ma langue paternelle est le silence. Et ma langue à moi, ce sont des langues et mes langues perlent, gouttent, estompent, ruissellent, enracinent, coulent ». Entre féminité et masculinité, (en)quête non-binaire expérimentée à travers la langue que Kim de L'Horizon tord, tourne, enfonce, défonce, réinvente…Un texte incandescent d'une poésie renversante, à la fonction exutoire parfois gênante, souvent bouleversante, à l'inventivité rafraichissante ! Pour (h)être, envers et contre tout , le chemin de la liberté se profilant en écrivant! Ce livre qui écorche la bien-pensance et ensanglante les normes, ce livre de sang (le titre en allemand est Blutbuch qui signifie littéralement Livre de sang), a occupé Kim de L'Horizon (nom de plume inspiré d'une anagramme de ses prénom (masculin) et nom légaux, imaginée pendant son adolescence) pendant dix ans. De nationalité suisse, l'artiste a obtenu en 2022 le prix littéraire le plus prestigieux de la littérature germanophone, le Deutscher Buchpreis, l'équivalent du Goncourt. Auparavant, il (je devrais écrire iel, j'ai hésité j'avoue après la lecture d'un tel livre mais je me décide à garder ma façon d'écrire habituelle) s'était intéressé au théâtre, avait écrit plusieurs pièces et s'était déjà fait remarquer en participant à des concours littéraires suisses. Dès la cérémonie officielle à Frankfurt, ce fut un flot de réactions extrêmes depuis l'admiration jusqu'à la haine et aux menaces de mort, réactions qui sont souvent...
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  • Kirzy 06/12/2023
    °°° Rentrée littéraire 2023 # 49 °°° De façon générale, je suis peu férue d’autofiction. J’en lis, tout de même, et suis souvent agacée par leur tendance au nombrilisme pour dire du vain et du rien, tout en reconnaissant que parfois, certains textes parviennent à dépasser cet écueil pour toucher à l’universel en célébrant liberté et autodétermination. Hêtre pourpre est tout cela à la fois. Souvent agaçant voire exaspérant. L’auteur raconte sa queerness, ses interrogations depuis tout petit sur son identité sexuelle, en déversant sur le lecteur une avalanche de sexe homosexuel très explicite rempli de fluides en tout genre. Trop, c’est répétitif et donne au texte un côté « vidange » exhibitionniste qui n'apporte pas une compréhension supplémentaire de la psyché de l’auteur. Souvent épuisant. Les phrases de Kim de l’Horizon sont une déferlante, un flux narratif sinueux. Un flot de dialogues et de scènes éclectiques dans lequel il n’est pas aisé de se retrouver tant les styles et registres sont variés. Agaçant, épuisant mais aussi fascinant par l’inventivité de ce chaudron littéraire magique. A sa propre non-binarité, l’auteur propose une non-binarité de la langue, possible en allemand par le recours au neutre grammatical appliqué hors des standards habituels. La traductrice Rose Labourie a choisi des terminaisons inclusives en « #477; » et « æ » pour éviter les accords genrés. C’est une expérience assez bizarre au départ, mais une fois qu’on s’y habitue, sa pertinence saute aux yeux pour accompagner un auteur en quête d’identité qui mélange tout aussi allégrement allemand classique à un dialecte bernois. Cela donne une écriture pleine de sève, de vitalité, en totale liberté pour proposer une licence poétique explosive. Et au final, j’ai refermé le livre vraiment touchée. Car même si l’auteur peut sembler exhibitionnisme dans l’étalage de ses sentiments et de sasexualité, il le fait avec une sincérité évidente. Lorsqu’il évoque le petit enfant qu’il était, qui se questionne face à son miroir pour savoir quand il faut décider d’être un garçon ou une fille, ça touche. Lorsque l’auteur remonte à ses racines maternelles jusqu’au XIIIème siècle, déterrant tout un tas de secrets pouvant expliquer beaucoup de choses du présent, ça touche. Lorsque Kim de l’Horizon raconte l’histoire du hêtre pourpre planté à la naissance de sa grand-mère maternelle, on est ému des connexions qu’il établit avec cet arbre-miroir, un arbre qui perd ses feuilles mais reste planté là, persiste avec de nouvelles feuilles, se transforme. Et lorsqu’il parle de sa grand-mère ( en bernois, la grand-mer ) en train de devenir sénile, des objets de sa maison, des parties de son corps, c’est juste sublime : « Les mains de grand-mer étaient des bêtes. Elles étaient perpétuellement en mouvement. Leur agitation fébrile en faisait des souris, des souris sans poil, avec de la peau, de la peau rugueuse comme de l'asphalte craquelé. Leur forme en faisait des araignées, de petites créatures pleines de pattes au dos rond ; prisonnières de leur corne, elles cherchaient sans relâche à sortir de grand-mer, tâtonnant comme des aveugles qui viennent de perdre la vue. Elles attrapent des patates qu'elles épluchent avec avidité. Empoignant la petite cuillère à moka pour pelleter du sucre dans la tasse de café – oui, ce mouvement étranger à la petite cuillère relève du coup de pelle. » Un texte vraiment singulier, que j'ai ressenti de façon très inégale, incontestablement déroutant mais qui vaut par ses passages vraiment exceptionnels de vérité cherchée et de vérité retrouvée.°°° Rentrée littéraire 2023 # 49 °°° De façon générale, je suis peu férue d’autofiction. J’en lis, tout de même, et suis souvent agacée par leur tendance au nombrilisme pour dire du vain et du rien, tout en reconnaissant que parfois, certains textes parviennent à dépasser cet écueil pour toucher à l’universel en célébrant liberté et autodétermination. Hêtre pourpre est tout cela à la fois. Souvent agaçant voire exaspérant. L’auteur raconte sa queerness, ses interrogations depuis tout petit sur son identité sexuelle, en déversant sur le lecteur une avalanche de sexe homosexuel très explicite rempli de fluides en tout genre. Trop, c’est répétitif et donne au texte un côté « vidange » exhibitionniste qui n'apporte pas une compréhension supplémentaire de la psyché de l’auteur. Souvent épuisant. Les phrases de Kim de l’Horizon sont une déferlante, un flux narratif sinueux. Un flot de dialogues et de scènes éclectiques dans lequel il n’est pas aisé de se retrouver tant les styles et registres sont variés. Agaçant, épuisant mais aussi fascinant par l’inventivité de ce chaudron littéraire magique. A sa propre non-binarité, l’auteur propose une non-binarité de la langue, possible en allemand par le recours au neutre grammatical appliqué hors des standards habituels. La traductrice Rose Labourie a choisi...
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