De cendres et de flammes : Le livre de Kate Mosse

Une lecture rapide, assez joliment écrite dans la fabuleuse île qu’est Tenerife, 1706. Il est agréable à lire, les personnages sont bien construits et l’intrigue est intéressante. J’aurais presque préféré un livre plus long pour faire découvrir l’intrigue plus lentement et plus en détails !

Le nom de Kate Mosse m’a toujours été familier, mais jusqu’à présent, je n’avais jamais pris le temps de découvrir ses œuvres. Peut-être parce que les polars historiques ne figurent pas forcément parmi mes genres de prédication. Pourtant, ces dernières semaines, lassée par mes lectures habituelles, j’ai eu envie de nouveauté. Ce court roman que j’avais repéré sur le blog de Frédéric – La culture dans tous ses états m’a semblé être l’occasion parfaite : suffisamment bref pour se lire d’une traite, il m’a offert une immersion totale dans l’univers de l’autrice. Et j’en sors a agréablement surprise ! Nous voici plongés en 1706, à Tenerife. La jeune Ana vient d’enterrer son père sur les terres familiales, car le curé de son village lui a refusé l’honneur d’un enterrement chrétien, arguant que le suicide était un péché. Sauf qu’Ana en est sûre, son père ne s’est pas suicidé. Il a été assassiné. Mais Ana a maintenant la responsabilité de préserver sa famille : sa mère, vulnérable, ses frères, trop jeunes et peu enclins à cultiver la terre, ce qu’elle aime tant. Pour cette courageuse jeune femme, le devoir familial se heurte à son envie de réhabiliter le nom de son père. Mais, rapidement, des préoccupations plus urgentes viennent court-circuiter ses pensées : la Montagne Noire gronde. Pour elle, qui a appris à interpréter les signes, ceux qu’elles constatent ne laissent planer aucun doute : le volcan se réveille… Il semblerait que, de tout temps, les humains se soient montrés bien incapables d’être à l’écoute de la nature. Et si déjà personne n’a cru Pierce Brosnan quand, avec tous ses petits gadgets, il criait que le Pic de Dante allait se réveiller, qui, en 1706, aurait pris au sérieux Ana, ou le vieil Antonio, l’ermite qui vit reclus dans les montagnes et dont personne ne sait rien, juste parce qu’ils ont su entendre la Terre ? En à peine quelques pages, Kate Mosse parvient à nous plonger dans l’atmosphère de cette île sauvage des Canaries. On ressent la chaleur, on entend le grondement de la Montagne Noire, on partage les doutes et la détermination d’Ana. Si la brièveté du texte ne permet pas de creuser en profondeur la psychologie de tous les personnages, on s’attache malgré tout rapidement à cette héroïne forte et touchante, accablée par le deuil, mais prête à tout pour protéger les siens. Le récit ne connaît aucun temps mort, condensé sur les quelques jours qui précèdent le cri puissant de la Montagne Noire, et, avec lui, l’écho de la colère d’Ana face au meurtre odieux de son père. La tension est constante. Ce roman court s’achève sur le cri dévastateur du volcan, qui résonne comme un écho puissant de la détermination d’Ana. Avec De cendres et de flammes, Kate Mosse m’a conquise par sa plume vive et immersive, capable de capturer en quelques mots la beauté brutale de Tenerife et la force intérieure de son héroïne. Une lecture brève, mais intense, qui donne envie de découvrir d’autres facettes de l’univers de cette autrice.

1706. Le corps d’un homme est retrouvé au pied de la Montagne Noire, dans une petite ile côtière proche de Ténérife. Ana, sa fille, refuse la thèse du suicide et mène ses propres recherches alors que le volcan de l’ile menace de rentrer en éruption. C’est le premier roman je lis de cette auteure et j’ai bien aimé. Je l’ai trouvé beaucoup trop court et j’étais un peu déçue que les personnages ne soient pas plus creusés, que la résolution de l’énigme aille si vite. Jusqu’à ce que je me rende compte que c’était une nouvelle et pas un roman. C’était donc normal que ça aille si vite. Je n’avais pas bien lu la présentation du livre quand je l’ai sollicité chez NetGalley. Après coup, en ayant cette information, je trouve que l’auteure a réussi à produire en aussi peu de pages, beaucoup d’informations sur les éruptions volcaniques, les conditions des femmes en 1706 et tout ce qu’elles n’avaient pas le droit de faire, les hommes puissants et tout ce qu’ils peuvent faire pour être encore plus puissants et riches. Pour tout cela, je félicite l’auteure, car cela n’a pas dû être évident de tout caser en si peu de pages. Le personnage d’Ana est très intéressant et mériterait d’être l’héroïne d’un autre roman. Les descriptions de la vie à cette époque et de l’éruption volcanique sont très bien documentées. J’ai été très heureuse de découvrir Kate Mosse et je serais ravie de lire d’autres romans de cette auteure. Merci à NetGalley et aux Éditions Sonatine. À lire sans modération.

Nous sommes en 1706, aux pieds de la Montagne Noire, près de Ténérife. Pendant quelques jours, nous suivons Ana Pérez, une jeune viticultrice de seize ans, ainsi que sa famille, qui se débat entre le chagrin causé par la perte de leur père et des forces déchaînées de la nature. Convaincue que son père ne s'est pas suicidé, Ana est déterminée à découvrir la vérité sur sa mort. Le récit, qui compte moins de 200 pages, se lit rapidement et constitue ma première rencontre avec l'œuvre de Kate Mosse. Si j’ai aimé le sujet, et la plume de l’autrice, je lui ai trouvé un bémol : sa brièveté. Bien que l'immersion soit immédiate, le rythme s'avère, à mon sens, trop rapide. Les événements s’enchaînent ce qui laisse peu de place aux émotions. Les protagonistes sont intéressants, mais leur psychologie reste finalement peu développée. J'ai apprécié la tension constante qui se dégage de l'intrigue, notamment avec la menace omniprésente du volcan, personnage à part entière, mais j'aurais souhaité que l'enquête, qui finit par passer au second plan, soit davantage approfondie. Retour en demi-teinte mais cette expérience m'a donné envie d'explorer les œuvres plus volumineuses de Kate Mosse, qui pourraient offrir une plus grande profondeur et une immersion plus riche dans ses récits.