La ballerine de Kiev : Le livre de Stéphanie Perez

L'histoire se déroule lors l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Svitlana et Dmytro, danseurs étoiles du ballet de l'Opéra national de Kiev, voient leur vie bouleversée comme celles de leurs compatriotes le 22 février 2022 lorsque la Russie envahit l’Ukraine. Dmytro s'engage dans l'armée pour défendre son pays, tandis que Svitlana restée à Kiev, devient secouriste, tout en continuant à danser pour résister à l'oppression et affirmer son identité culturelle. Le roman met en lumière comment l'art, en particulier la danse, peut-être une forme de résistance et de protestation contre l'oppression. Svitlana et Dmytro utilisent leur talent pour affirmer leur identité et leur culture, même dans les moments les plus sombres. Nathalie Perez, grand reporter, décrit avec réalisme les horreurs de la guerre et son impact sur les vies des civils. Le conflit est montré non seulement comme une bataille physique, mais aussi comme une lutte pour la préservation de l'identité et de la culture. À travers les personnages de Svitlana et Dmytro, le roman explore la résilience humaine et la capacité à trouver de l'espoir et de la beauté même dans les situations les plus désespérées. "La Ballerine de Kiev", vibrant hommage à la culture ukrainienne et à la résilience humaine, montre combien l'art peut être une arme puissante contre l'oppression et la violence.

Ce livre raconte, comme on s'en doute, l'histoire d'une danseuse étoile durant la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Pour commencer, j'ai adoré ce roman. Il est poignant, touchant, bouleversant. J'ai été très ému et j'ai versé des larmes à la fin. Le récit raconte l'insupportable : la guerre en 2025, le désespoir, l'incompréhension, la terreur, l'angoisse, les mutilations, la mort. Mais aussi le courage des personnes ordinaires qui veulent se battre pour leur pays et partent au front. La détermination, l'ambition, l'acceptation, l'amitié et bien sûr l'amour. J'ai admiré ces personnages ; ils sont incroyablement courageux. Malgré les doutes, la peur, l'insécurité, la guerre, ils font face, chacun à leur manière, ils se relèvent et affrontent leur destin. Le jugement est inutile, je pense, dans ce genre de lecture. On ne sait pas comment on réagirait face à l'innacceptable. Personne ne peut dire : « Je ferai ci, je ferai ça, je serai comme cela et jamais je ne ferai comme ceci. » On ne sait pas tant qu'on ne le vit pas. Je porte tout mon soutien à ces personnes qui n'ont rien demandé de plus que de vivre et pleurent encore chaque jour aujourd'hui.

Svihtlana et Dmytro sont un couple uni à la ville comme sur scène. Il forme le couple de danseurs étoile de l'Opéra de Kiev. Leur vie semble leur sourire, les projets communs se profilent aussi après de longues années de travail acharné. Mais l'histoire se déroule en 2022 et l'invasion russe va venir bouleverser leur quotidien et celui de tout un peuple. Dmytro s'engage dans l'armée, Svihtlana vient en aide aux blessés. Mais que devient la vie, le futur lorsque le présent n'est que peur, survie et incompréhension ? Comment tenir quand le monde et ses repères s'effondrent et lorsque les amis et famille meurent ou fuient a l'étranger pour se protéger et retrouver un semblant de sérénité? Ce roman lumineux et grave parle de résilience, de survie dans un pays en guerre , mais aussi de solidarité et de résistance, par l'art, par la surprise de rencontres et par le travail de mémoire.. Une très belle découverte, qui m'a semblé très juste dans la description des différentes émotions et étapes que traversent les différents personnages de ce roman. Et la superbe couverture a été un élément supplémentaire dans mon choix de lecture.

Les danseurs Svitlana et Dmytro sont en couple sur scène comme à la ville. Ce soir, ils présentent avec grand succès « Le lac » à l’opéra de Kiev. Bien sûr, les rumeurs existent, mais ils n’y croient, ne veulent pas y croire. Les russes attaqueraient l’Ukraine ? Ce conditionnel devient réalité le 24 février 2022. Ils se réveillent sous le fracas des tirs d’obus qui s’abattent sur Kiev. Sans réfléchir, comme de nombreux ukrainiens, Dmytro s’engage dans le combat, pour la liberté du peuple. Pour Svitlana et d’autres danseurs, la résistance s’organisera en dansant…mais en oubliant Tchaïkovski, rangé du côté de l’ennemi. Stéphanie Perez, nous propose une immersion de 298 jours dans cette guerre, toujours d’actualité. Ce sont des événements, très documentés qui ordonnent la chronologie historique tout en témoignant de l’horreur des combats et de la vie quotidienne des civils, scandée par la peur des bombardements, des destructions aveugles en surface alors que se maintient une vie aux abris dans les caves, sous terre. La menace de la mort comme hantise et l’espoir d’un retour à la normalité en poursuivant avec obsession le maintien d’une vie culturelle… Le lecteur plonge au plus près des diverses réalités de ceux qui restent comme de ceux qui partent. Angoisse, culpabilité, courage, défiance, tous ces sentiments diffus donnent force au récit.