La Cité des morts : Le livre de Kate Mosse

1687, La Rochelle. Issue d’une famille protestante Franco-néerlandaise, Suzanne Joubert vit avec sa grand-mère sous la menace permanente des troupes du Roi de France qui vient d’abolir l’Edit de Nantes. Suite à une agression, Florence pousse Suzanne à quitter la France, pour Amsterdam où elles ont de la famille. Là, la jeune fille découvre le journal de prison de Louise Reydon-Joubert, une cousine, capitaine d’un navire, luttant contre l’esclavage et qui a fait escale définitive au Cap en Afrique du Sud. Suzanne va partir sur les traces de cette cousine de son arrière-grand-mère. Kate Mosse fait voyager le lecteur/la lectrice dans la France de Louis XIV, à une époque où les protestants étant menacés de mort quittent massivement le pays, notamment pour les Pays-Bas. Puis, ils sont envoyés dans les colonies d’Afrique du Sud sous contrôle des Néerlandais qui profitent de leur labeurs pour enrichir la colonie du Cap. Ce voyage est en fait celui une jeune fille en quête de justice, pour une autre femme de sa famille. Mais n’est-ce pas une quête personnelle ? A travers cette quête, l’auteure en profite pour raconter l’histoire des colons français qui débarquent sur les côtés hostiles de l’Afrique du Sud après avoir fuit les dragonnades, derniers sursauts des guerres de religion. Elle aborde les difficultés des colons pour se faire comprendre aussi bien sous la domination des Néerlandais que celle des Anglais au 19e siècle. Le roman comporte une double, voire une triple temporalité puisque le lecteur/la lectrice suit d’abord Suzanne, puis Isabelle, sa descendante dans l’Angleterre victorienne et revenir sur le parcours de Louise en Afrique du Sud. Les violences sexistes et sexuelles, les discriminations sont abordées sans entrer dans les détails sordides. C’est d’ailleurs le fil rouge de cette histoire. L’esclavage y est aussi évoqué, tout comme les relations avec les populations autochtones. On sent les recherches historiques faites par l’auteure. Et sa plume est plutôt envoûtante. J’ai trouvé que la partie sur l’installation de Suzanne et Florence au Cap était plutôt lente, même si elle permet de comprendre la vie des immigrants et les discriminations qui subissent. J’ai également trouvé dommage de n’avoir eu que quelques aperçus de la vie de Suzanne après sa quête en Afrique du Sud. Mais l’ensemble du roman est passionnant, et Kate Mosse arrive à tenir en haleine le lecteur/ la lectrice tout au long du roman en particulier grâce à l’histoire de Louise. Il m’a donné envie de découvrir d’autres écrits de l’auteure.

Merci à #NetGalleyFrance et #Sonatine pour a mise à disposition du roman #Lacitédesmorts Le roman La cité des morts est le quatrième et dernier tome de la quadrilogie de Kate Mosse débuté à la période de la Saint Barthélémy. Après avoir lu les trois premiers tomes j’avais hâte de pouvoir lire cette suite et de manière générale j’ai plutôt apprécié ma lecture. Les connaissances historiques de l’autrice me plaisent toujours autant et elle sait parfaitement les intégrer à son histoire. La lecture est fluide et agréable. Le roman La cité des morts est constitué de deux parties, séparées de près de 200 ans. Dans la première partie nous faisons la connaissance de Suzanne Joubert, qui est l’arrière arrière petite fille de Minou et Piet (les personnages principaux des 2 premiers tomes). A la période de la révocation de l'édit de Nantes par le roi Suzanne doit quitter La Rochelle avec sa grand-mère Florence car elle n'a plus sa place à La Rochelle et ne se sent pas chez elle à Amsterdam. Elles partent au Cap où Suzanne espère comprendre ce qui est arrivé à Louise Reydon-Joubert, la cousine de sa grand-mère. Dans la seconde partie nous suivons le parcours d’Isabelle, une descendante des Joubert. Après Louise et Suzanne, elle aussi se rend au Cap pour connaître le passé de ses ancêtres. J’ai passé un bon moment de lecture en compagnie de Suzanne puis Isabelle mais j’ai trouvé dommage que l’autrice décide de faire un saut dans le temps aussi important entre ses deux histoires. Et surtout j’ai été déçue qu’elle reprenne la même trame narrative (un personnage qui part en voyage pour découvrir le passé de son ancêtre) dans ses deux parties. Je pense que son roman aurait gagné à avoir deux trames différentes. Là j’ai eu un sentiment de facilité, de manque d’originalité ce qui nuit un peu à son histoire. Malgré tout j’étais contente de pouvoir lire la fin des aventures de la famille Joubert et de pouvoir enfin avoir des réponses aux questions qui étaient restées en suspend.

Il y a des lectures qui vous transportent immédiatement dans un autre temps, un autre monde, avec cette impression d’ouvrir une porte vers l’Histoire. C’est exactement ce que j’ai ressenti en découvrant ce dernier livre de Kate Mosse. Après de grandes fresques déjà saluées, l’autrice revient avec un roman dense, riche et envoûtant, qui mêle habilement la force du récit historique à l’adrénaline d’un roman d’aventure. Le lecteur est baladé entre plusieurs époques troublées où les décisions politiques et religieux façonnent les destins individuels. Mais ce qui fait la singularité de cette épopée, c’est sa manière de mettre la grande Histoire au service de la petite, celle des anonymes, des oubliés, des femmes surtout. Les différentes héroïnes qui se succèdent portent le poids de leur condition, mais dégage aussi une formidable énergie de vie. Elles se battent, elles avancent, elles se réinventent. C’est à travers leurs regards que nous voyons se dérouler les drames. On sent que l’autrice a à cœur de redonner leur place à celles qu’on a trop souvent mise sous silence par les chroniques officielles. Aux côtés de ces femmes battantes, j’ai été emporté avec rythme dans ce récit, entre trahisons, révélations, rencontres inattendues et rebondissements. L’écrivaine britannique alterne avec brio les passages d’introspection et les scènes plus haletantes, proches du roman d’aventures. En refermant ces pages, je n’ai qu’un seul regret : ne pas avoir lu les précédents ! « La cité des morts » clôture la quadrilogie de Kate Mosse consacrée aux destins des protestants français. J’aurais pu appréhender avec encore plus de plaisir cet épisode palpitant, qui nous rappelle que, derrière les grandes dates et les grands noms, ce sont des individus, des hommes et aussi des femmes, qui ont résisté, aimé, et forgé des existences inoubliables. Un premier périple réussi avec Kate Mosse !

Le quatrième et dernier tome de cette saga familiale que j'ai adoré du début à la fin, qui nous aura emmené en France, à Amsterdam, dans l'océan Atlantique pour se finir en Afrique du Sud. Quatre tomes, quatre éléments et quatre femmes de cette famille Joubert qui incarnent l'importance d'écrire sa propre histoire, car ce n'est pas l'Histoire qui le fera pour elle. Quatre femmes courageuses, qui ont choisi le chemin le moins facile pour vivre pleinement qui elles sont, que ce soit pour leur famille, pour leur religion, pour leur liberté. Ce dernier tome suit donc Suzanne, sur les traces de Louise disparue en Afrique du Sud, avec seulement sa carte de tarot et un journal de bord. Là-bas, elle devra apprendre à composer avec la haine des réfugiés, l'esclavagisme des populations locales (ce qu'elle abhorre) et les dangers d'un pays encore "sauvage" (pour les colons). Au départ, je trouvais ce tome un peu moins profond que les précédents, les péripéties allaient un peu vite à mes yeux, mais j'ai fini par comprendre pourquoi vers la fin et j'ai été très émue lors de la dernière partie. Une très belle fin pour clore une saga qui nous aura fait traverser les continents et les époques.