Le dernier jour d'un condamné : Le livre de Victor Hugo

Le roman se présente comme le récit d’un condamné à mort, qui écrit durant les derniers moments de son existence. Il explique ce qu’il a vécu depuis le début de son procès jusqu'au moment de son exécution en donnant son point de vue. On voit à travers lui, et sa façon de percevoir les choses, ce qu’il vit et ressent. Ce récit, explique ses angoisses et ses réflexions.Les personnages secondaires, bien que fugaces, ajoutent une dimension poignante à l'ensemble. On ne connaît rien du personnage principal, ni son nom, ni les raisons pour lesquelles il est condamné à l'échafaud.Ce que voulait l'auteur c'est dénoncé au travers de ce livre l'horreur de cette condamnation. Il s'agit d'un magnifique texte et d'un bouleversant plaidoyer contre la peine de mort. Quand on sait que le texte a été publié en 1829 et qu'il a fallut attendre 1981 pour que la peine de mort soit abolie!!!!

« Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seule avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours plié sous son poids ! » Ce court roman de Victor Hugo est un cri — pas un cri de colère, mais un cri d’angoisse, de solitude et d’injustice. Pas de longues descriptions, pas d’intrigue complexe : juste la voix d’un homme qui attend la mort, et qui parle à notre conscience. On ne connaît pas son nom, on ne sait presque rien de son crime. Et c’est là que réside toute la puissance du texte : le condamné pourrait être n’importe qui. Ce n’est pas son passé qui compte, c’est le supplice d’une mort annoncée, vécue dans chaque battement de cœur, dans chaque regard vers la lumière du jour qui décline. Hugo, visionnaire, livre ici un plaidoyer implacable contre la peine capitale. Pas en discours, mais en sensations. Il nous fait ressentir l’inhumanité d’une société qui se donne le droit de supprimer une vie, froidement, méthodiquement, au nom de la justice. Un texte aussi bref que nécessaire. À lire, à relire, à méditer. Parce qu’au fond, ce n’est pas seulement le destin d’un condamné que l’on découvre : c’est la question universelle de la dignité humaine qui nous est posée, sans échappatoire.

Une question de vie et de mort… Un homme anonyme parmi tant d’autres qui semble de bonne condition, un crime qui ne sera jamais nommé pour une seule sentence. Condamné à mort! La loi des hommes au dessus de tout, expéditive, punitive et sans mesure qui dresse encore du temps de Victor Hugo une épée de Damoclès tranchante au-dessus de toutes les têtes. La mort ou le bagne! Aucune rédemption possible quelque soit le crime. La tête des voleurs et meurtriers dans le même panier. Quelques semaines tout au plus pour tergiverser, errer dans sa mémoire, imaginer le pire. Mais le pire est déjà là ,tapi dans l’ombre, à nous attendre, gravé sur les murs d’une étroite et sordide prison. Le temps s’égraine comme un dernier souffle. Dehors, on crie, on s’insurge. Non pas pour sauver les condamnés mais par appétit d’un nouveau spectacle sanguinolent. Pourvu que l’on ne se soit aujourd’hui ni la victime, ni le condamné, ni le bourreau…. Un plaidoyer sous forme de témoignage pour mieux saisir la réflexion du lecteur d’hier et d’aujourd’hui sur la violence de la peine de mort qui n’a en rien le visage d’une justice éclairée et humaniste. Un texte intemporel et précieux!

Le choix du point de vue à la première personne place le lecteur au plus près des émotions du condamné, rendant l’expérience aussi intime que bouleversante. Ce regard intérieur permet de percevoir avec intensité l’angoisse, la solitude et l’injustice vécues. La préface de l’auteur, qui prend clairement position contre la peine de mort, inscrit dès les premières lignes le récit dans une démarche engagée, en lien direct avec les débats politiques de son époque.