L'Écriture est une île : Le livre de Lorraine Fouchet

« ce livre est pour ceux qui aiment lire, ou ceux qui aiment écrire, ou ceux qui aiment la Bretagne, ou les trois à la fois. » Ils sont six à s’être inscrits pour l’île du Morbihan à l’atelier d’écriture, de générations, d’origines et d’horizons différents. Le plus jeune Arzur a 20 ans, le plus âgé Daniel 86. La parité n’est pas respectée avec quatre hommes et deux femmes. C’est une première pour Alix cette animation d’un atelier d’écriture. Chacun durant une semaine, par l’apprivoisement des mots va oser tourner des pages, écrire les premières lignes d’un changement possible de vie. L’écriture est un île est le premier roman pour moi de Lorraine Fouchet. Assurément il y en aura d’autres. Le style est fluide, riche, le vocabulaire travaillé et l’île bretonne de Groix un personnage à part entière. A découvrir.

J’avais très envie de lire ce roman, surtout parce que je connais déjà l’univers de Lorraine Fouchet. Et dès les premières pages, j’ai retrouvé ce que j’aime chez elle : une histoire pleine de lumière, de bienveillance et d’humanité. On suit Alix, une romancière un peu perdue, qui accepte d’animer un atelier d’écriture sur l’île de Groix. Elle y rencontre six personnes très différentes, venues avec leurs blessures, leurs doutes, et l’envie d’écrire. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que cette expérience va changer leur vie et également la sienne. J’ai adoré le cadre : l’île de Groix, ses embruns, sa tranquillité… Ça m’a donné l’impression de m’évader. J’aime beaucoup ces romans insulaires où les paysages résonnent avec ce que vivent les personnages. A force de lire des romans qui se déroulent à Groix, il faudra que je découvre de mes propres yeux ces splendides paysages ! Le roman alterne les points de vue, ce qui permet de mieux comprendre chaque personnage. Mais je dois avouer que, parfois, j’aurais aimé rester un peu plus longtemps avec certains. Je me suis attachée à quelques personnages, d’autres moins. Mais c’est ce qui rend l’ensemble vivant et réaliste. Ce que j’ai préféré, c’est cette idée que l’écriture peut vraiment transformer. Les exercices, les prises de conscience, les moments de doute ou de partage… On sent que derrière la fiction, il y a du vécu. Et la fin, avec les remerciements de l’autrice, confirme cette impression : ce roman est né d’un vrai atelier qu’elle a animé. Ça rend le tout encore plus touchant. En refermant le livre, j’avais l’impression d’avoir partagé un moment avec un petit groupe de personnes, un peu cabossées, mais profondément humaines. Une lecture douce, sincère, tournée vers la résilience et l’amour des mots !

L écriture est une île de Lorraine Fouchet est un livre choral qui donne envie d écrire. Alix, romancière de 40 ans, est chargé d animer un atelier d écriture d une semaine sur l île de Groix avec 6 participants âgés de 20 à 86 ans. L histoire est raconté par le prismes chacun des personnages alternant leur point de vue au cours de la semaine de l atelier. Ce qu il y a de bien, c est qu avec 7 personnages, on a plusieurs histoires et donc la possibilité d être plus touché par l une ou par l autre des histoires. Mais la difficulté de ce type de narration est la difficulté au début de se rappeler de toutes les histoires et les personnalités. On croise en tout cas des personnages forts attachants, émouvants, que l on aurait quand même envie de bousculer de temps en temps. Toutes ces histoires nous amènent à réfléchir sur la maternité la dépendance, le deuil, notre histoire, l amour et l amitié enfin les sentiments humains. De plus, on est vraiment immergé sur l île de Groix avec sa nature et sa gastronomie. Certains personnages sont plus poussés que d autres et cela peut laisser un petit regret (Cassandra notamment). Tout le monde ne sera pas sensible à la bienveillance de l auteur mais cela fait du bien et les bons sentiments ne sont pas sans concession. A la fin du livre, les recettes culinaires et la musique prolongent l ambiance du livre. Dans cette édition, une postface très intéressante de l auteur sur le processus de création de ses personnages. Un livre à lire et à persévérer même si le début peut être un peu difficile à suivre.

Intriguée par le titre, je me suis plongée dans la lecture de cet ouvrage avec curiosité et, n'ayant jamais lu de livre de Lorraine Fouchet, sans a priori. Les mots contraints de ce livre, solitude, ellipse, secrets, mémoire, seront les fils conducteurs d'un atelier d'écriture, lui-même prétexte à réunir 8 inconnus (6 stagiaires, une accompagnatrice et l'animatrice) en une sorte de huis-clos qui, par la magie de la fiction, ne seront plus tout à fait les mêmes une semaine plus tard. Ce livre aurait pu être un pavé et pourtant il ne fait que 250 pages, ce qui est finalement assez logique, l'auteur ayant appliqué les conseils distillés par l'animatrice à ses stagiaires : "...ne pas s'encombrer de détails évidents et inutiles. Utilisez les ellipses !" C'est une évidence qui m'a frappée dès la première page quand, en 3 lignes, le lecteur passe du TGV à l'appartement d'Alix. Ce parti pris littéraire ne nuit pas à l'intérêt suscité par les personnages dont les failles se révèlent au fil des exercices d'écriture, sorte de catharsis collective. Certaines pourront trouver le relatif happy-end caricatural et peu crédible mais en matière de fiction, c'est le genre de choses qui ne me choque pas. Pour la réalité et la crédibilité, il y a les actualités.