Les Passants de Lisbonne : Le livre de Philippe Besson

Voici mon retour de lecture sur "Les passants de Lisbonne" de Philippe Besson. Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis. Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture. Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler. Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ? Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ? "Les passants de Lisbonne" est un joli roman mettant en scène Hélène, Mathieu mais aussi et surtout la ville de Lisbonne. Cette dernière est le personnage principal, le fil rouge. Son ambiance, ses ruelles, sa vie, tout transpire le Portugal entre les lignes. Et ce, pour mon plus grand plaisir car j'ai eu la chance d'y aller en mars dernier (même si, en pleine tempête, la visite a été un peu compliquée). La retrouver dans un autre contexte m'a semblé très plaisant. Hélène est une femme effacée, qui souffre de la mort de son mari. Il a été englouti par le tremblement de terre, elle le sait mais sans avoir vu sa mort de ses yeux, faire son deuil est compliqué.. voir quasi impossible. Mathieu quand à lui souffre également mais pas d'un décès, d'une séparation. Ses deux êtres que tout semble séparer au premier abord vont se trouver et s'aider peu à peu. J'ai été touchée par les personnages, l'ambiance. On a une tranche de vie de deux personnes, cela se déroule de façon assez courte mais intense. J'avais vraiment l'impression de me retrouver à Lisbonne, les descriptions sont très vivantes. Mon seul regret est la fin, très abrupte. En fait, elle m'a.. laissée sur ma faim, tout simplement. Je serais bien restée avec eux un peu plus longtemps. Mais à part ça, je suis ravie d'avoir découvert ce roman. Il est tout en sensibilité, comme Philippe Besson sait si bien nous écrire. "Les passants de Lisbonne" est une bonne surprise que je vous invite à découvrir à votre tour, et note quatre étoiles.

Vous connaissez mon amour pour Philippe besson et son écriture qui m’embarque et ce roman n’a pas dérogé à la règle. L’auteur aborde avec beaucoup de finesse et de délicatesse les thèmes du deuil, de la séparation, de la résilience tout en nous construisant deux personnages proches de nous.

C'est l'histoire d'une rencontre... Celle de deux âmes blessées et perdues, l'une par un deuil, l'autre par une rupture... Le destin les met sur le même chemin et quelque chose attire Mathieu auprès d'Hélène. Commence alors une déambulation à deux dans les rues de Lisbonne, entre confidences et rappel de souvenirs, les plus jolis comme les plus ordinaires... De cette jolie rencontre, chacun y trouve du réconfort, des moments doux qui consolent mais aussi qui ouvrent les yeux de l'autre... J'ai adoré cette belle parenthèse entre ces deux belles âmes, ce moment hors du temps, où chacun n'attend rien de l'autre mais lui apporte tant... Encore une fois, Philippe Besson explore les sentiments complexes liés à la perte mais aussi le magnétisme qui existe entre les deux personnages sans être dans une relation charnelle, être là pour l'autre, l'écouter, se confier, avancer à son rythme tout en étant un peu bousculé. J'ai eu la chance de rencontrer Philippe Besson au salon du livre de Vannes, un homme passionnant et passionné qui décortique avec beaucoup de justesse les sentiments humains et nous livre des romans puissants. Hâte de replonger dans un roman de cet auteur. Quel est votre préféré si vous l'avez déjà lu ?

Quand deux âmes en peine se rapprochent doucement l'une de l'autre, attirées par une tristesse commune et un lourd passé, c'est le début d'une amitié particulière, douce et tâtonnante. Une relation de confiance s'instaure peu à peu et va révéler des douleurs secrètes et des malheurs déchirants. En débutant ce petit livre de moins de 200 pages, je ne savais pas dans quoi je m'embarquais, je n'avais même pas lu le résumé. Je savais juste que ça se passait à Lisbonne. Avec Philippe Besson, ça passe où ça casse en général. Je suis toujours mitigée à propos de ses livres. Les Passants de Lisbonne n'a pas fait exception. Quoique la ville et son décor coloré et lumineux soient admirablement mis en avant et nous fassent voyager à travers les ruelles, les parcs et les bords de mer, l'histoire m'a laissée de marbre. L'écriture est harmonieuse, cet ensemble de confessions reste doux et fluide, en nous laissant la possibilité de savourer la mélancolie ambiante, le travail de deuil, les réflexions existentielles et le lent retour à la vie des protagonistes qui quittent progressivement leur solitude au gré de leur balade dans la ville. Cependant, je suis restée sur le bas-côté à attendre que les personnages me touchent d'une manière ou d'une autre et je déplore la fin hâtive, un peu trop facile pour me satisfaire.