L'oeil de la perdrix : Le livre de Christian Astolfi

Numérique

Le bruit du monde

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Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu'ils y trouveront une vie meilleure.
Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c'est désormais en Algérie que les combats font rage.
Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l'une l'est un peu moins que l'autre aux yeux de la société.
En racontant la bouleversante histoire d'une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture.

De (auteur) : Christian Astolfi

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Nakuni

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Lecture imposée dans le cadre d'un concours littéraire. Première fois que je lisais cet auteur et j'avoue que je n'ai pas vraiment accroché. Pourtant c'est une lecture sympa, le style est agréable, mais il m'a manqué quelque chose. C'est très sage et politiquement correct dans l'intention de créer la fresque d'une époque à travers une histoire assez quelconque au final. Cela reste intéressant d'un point de vue purement factuel, mais quand la grande histoire prend le dessus sur la petite, on peut s'interroger si l'idée d'une amitié atypique suffit pour en faire le sujet d'un roman. La rencontre avec l'auteur n'a rien changé à ma perception de ce livre, et n'a pas éveillé ma curiosité de découvrir ses ouvrages précédents. Tant pis, chacun sa sensibilité.

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Cancie

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

En février 1903, à Belgodère en Haute-Corse, enroulée dans un lange, est déposée devant la porte d’une maison qui deviendra la sienne une enfant abandonnée : Rose. À seize ans, enceinte, elle se marie avec Paul-Dominique, berger. Pendant vingt-ans, elle ne sait rien de son origine et ce n’est que lors de la perte brutale de leur troisième fils, qu’elle la découvre. Deux ans après, elle met au monde une fille : Nonciade. En octobre 1924, la famille embarque pour le continent dans l’espoir d’une vie meilleure. Par l’intermédiaire d’un bailleur, Paul-Dominique a trouvé un petit logement de deux pièces dans le nord de Toulon. 1957, Paul-Dominique vient de prendre sa retraite après trente ans passés à l’atelier d’usinage à l’Arsenal Maritime. Un matin, au retour du marché, Rose, qui a emprunté la route caillouteuse longeant le bidonville pour rentrer chez elle, pose imprudemment son pied en porte-à-faux et se retrouve à terre. La cheville enflée, elle se relève, une femme lui propose alors de l’aider et la raccompagne chez elle. Peu à peu, une amitié va naître entre Rose et Farida, sa bienfaitrice, qui vit depuis peu dans le bidonville de Toulon. Elle vient de quitter Ghardaïa en Algérie avec ses trois enfants pour rejoindre son mari Rachid, le marteau-piqueur entre les mains à longueur de journée, parti deux ans plus tôt. Heureusement, dit-elle, pour contrer tous les dangers qui les guettent, bien pire que tous leurs serpents du désert, elle est protégée par l’œil de la perdrix, ce petit losange tatoué sur son front, qui protège du mauvais sort. Cette amitié va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Ensemble, elles vont évoluer, s’émanciper et détourner les règles imposées par leur classe sociale et leur condition de femmes. Tout commence vraiment quand Farida propose à Rose de venir avec elle, le jeudi, à la Bourse du travail où avec d’autres femmes du camp, elles apprennent à lire et à écrire. Rose pense alors que Farida a lu en elle et a tout compris d’elle qui ne s’est jamais vraiment remise de sa visite chez le rebouteux quand elle était gamine et s’était blessée à l’œil. L’homme, après lui avoir ôté la minuscule pointe végétale plantée dans sa cornée s’aperçoit en lui faisant un test de vision qu’elle ne sait pas lire, « vérité bien plus piquante que l’épine qui a abîmé sa cornée ». De la Première guerre mondiale, Rose a peu de souvenirs mais les traces de la Seconde sont encore bien tenaces, cette guerre ayant emporté la plupart des hommes de son village, lui ayant en outre infligé dans la chair une blessure dont elle ne peut guérir. Et, quand elle découvre à partir de l’année 1959, « les événements » qui se déroulent en Algérie et par ricochet en métropole, elle s’aperçoit que cette guerre ne ressemble en rien à celles qu’elle a connues. On assiste au début de son engagement militant. Ces terribles « événements » et notamment le massacre du 17 octobre 1961 avec la répression meurtrière par la police française d’une manifestation pacifique d’Algériens organisée à Paris dans ce contexte d’indépendance algérienne sont bien sûr évoqués. Plus que les faits eux-mêmes, absolument abominables, Christophe Astolfi s’est attaché à montrer ce qui a précédé et ce qui a suivi, ces vies dévastées comme celle de Farida qui cherchera, en vain, à avoir des nouvelles de son jeune frère Messaoud, terrassier à Nanterre. Sublime et bouleversante histoire d’amitié, de sororité entre deux femmes du peuple, deux femmes simples, déracinées, exilées qui auraient dû rester silencieuses, surtout à cette époque et qui, bien que séparées par leurs origines géographiques, apprennent à se connaître et à devenir complices, évoluant ensemble, réussissant à fusionner pour arriver à s’échapper de la fatalité et à gagner leur liberté. Encore une fois, si j’ai découvert L’œil de la perdrix de Christian Astolfi, c’est grâce à ma médiathèque. Celle-ci l’a en effet inscrit dans son Prix des lecteurs des 2 Rives 2025, une excellente initiative qui m’a permis de savourer ce superbe roman ancré dans la France de la guerre d’indépendance de l’Algérie, mais dont les thèmes principaux immigration, racisme, sororité, émancipation des femmes sont toujours d’actualité.

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Alderika

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Dans mon travail, pour notre prix de lecture adulte, nous lisons beaucoup de romans afin de créer notre sélection. Voici un coup de cœur d’une de mes collègues. L’œil de la perdrix est un roman de Christian Astolfi publié chez le bruit du monde en 2024. Rose notre héroïne est née en Corse au début du 20ème siècle où elle rencontre et épouse Paul Dominique, qui lui fera 4 enfants. Ensemble ils prendront le bateau pour aller vivre en métropole, à Toulon. Elle y rencontrera Farida, une émigré d’Algérie, qui vit dans les bidonvilles. Ce roman nous raconte une belle amitié entre deux femmes fortes et courageuses, non épargnées par la vie. Ce roman mêle joliment la petite et le grande histoire. Ce point de vue féminin et exilé sur la guerre d’Algérie est différent et intéressant. J’ai beaucoup aimé l’écriture et le voyage dans le temps et les sentiments. Très belle lecture !

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jfponge

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Deux femmes, deux déracinées, Rose, venue de sa Corse natale, Farida, de l'Algérie, se retrouvant à Toulon. Toutes deux ont accompagné, ou sont venues rejoindre leur mari, parti chercher du travail et de meilleures conditions de vie dans cette France métropolitaine des soi-disant "trente glorieuses". Le désenchantement est au rendez-vous, surtout pour Farida, coincée dans un bidonville avec mari et enfants. C'est pourtant elle qui va prendre en charge le désarroi de Rose, dont le malheur est de n'avoir jamais pu apprendre à lire et écrire. Leur rencontre, de pur hasard, va déboucher sur une amitié sans faille leur permettant de supporter le quotidien dans cette France qui était loin, très loin, du paradis rêvé. Christian Astolfi a réussi un beau portrait de deux femmes, dans un contexte politique décrit avec précision, dégageant une intense chaleur humaine. Loin d'un étalage de beaux sentiments, le ton est âpre et nous renvoie à des problèmes très actuels, tel le destin de ces migrants que l'on ne cesse de se renvoyer d'un pays à l'autre, au mépris de toutes ces belles paroles sur l'accueil et la solidarité.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782386010156
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Christian Astolfi

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