L'oeil de la perdrix : Le livre de Christian Astolfi
Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu'ils y trouveront une vie meilleure.
Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c'est désormais en Algérie que les combats font rage.
Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l'une l'est un peu moins que l'autre aux yeux de la société.
En racontant la bouleversante histoire d'une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture.
De (auteur) : Christian Astolfi
Expérience de lecture
Avis Babelio
Nina
• Il y a 5 mois
Ce roman c'est l'histoire fascinante de deux femmes aux destins étrangement similaires. Toutes les deux sont des immigrées sur le sol français, mais d'une immigration bien singulière, car elles sont françaises toutes les deux. Rose est Corse, Farida est une française d'Algérie. L'auteur donne la parole à Rose, c'est elle qui raconte cette histoire d'amitié. Nous sommes dans les années 50. Rose a la chance d'habiter une habitation en dur, mais pour Farida, la situation est bien plus précaire. Les Français d'Algérie vivent en marge, relégués dans des bidons-villes. C'est une époque marquée par la dureté du travail, les mauvaises conditions de vie de la classe la plus pauvre, les guerres successives et l'exil. Ce roman ne raconte pas seulement une histoire d'amitié et d'émancipation, mais aussi une époque marquée par trois guerres successives : 14-18, 39-45 et la guerre d'Algérie. À travers les parcours de Rose et Farida, l'auteur met en lumière le déracinement de ces populations, la dureté du travail qui épuise les hommes, et l'espoir souvent déçu d'un monde meilleur. Le mari de Rose incarne cette désillusion : militant communiste, il a cru dans la possibilité d'un avenir plus juste. Mais, avec le temps, il comprend que cette bataille est perdue. Désabusé, il s'enferme peu à peu dans un mutisme et une vie routinière, laissant Rose gérer le foyer et vivre ses expériences qui pour elle sont sources de progrès. Malgré tout, l'espoir demeure dans le parcours de ces deux femmes, dans un monde où tout les sépare - leur origine, leur condition sociale, leur destin - Elles vont apprendre à se faire confiance et à dépasser les préjugés. Fortes de cette nouvelle amitié, elles franchissent une étape décisive vers l'autonomie et la liberté : elles vont apprendre à lire et à écrire. Ensemble, elles vont trouver la force de s'affranchir des limites imposées par leur condition de femmes et de pauvres. Malgré la pauvreté, le racisme, les préjugés et les rues boueuses des bidons-villes, ces deux femmes nous donnent une incroyable leçon de courage. Cette précieuse complicité va aussi leur donner la force de tenir face à l'adversité. Rose va perdre sa fille adorée pendant la guerre de 39/45 et Farida va perdre son frère lors des émeutes en relation avec la guerre d'Algérie. C'est en mêlant ces histoires personnelles et l'histoire avec un grand H que ce roman nous raconte une époque souvent oubliée des livres d'histoire et de la littérature. À travers le destin de Rose et Farida, l'auteur nous invite à réfléchir sur la condition des populations déracinées, les duretés du travail et les inégalités sociales. Et si le contexte a changé, les problématiques liées à l'immigration et à l'intégration résonnent encore douloureusement aujourd'hui.
rosesetconfettis
• Il y a 5 mois
Mariée à 16 ans à un berger, Rose se voit contrainte de quitter sa Corse natale pour des raisons économiques. Elle s’installe à Toulon avec son mari devenu ouvrier sur le chantier de l’Arsenal. Mère au foyer, elle s’attache à faire au mieux pour ses enfants, s’accommodant d’un époux taiseux avec lequel elle ne partage pas grand-chose. Sa rencontre dans les années 1950 avec Farida, une algérienne, qui vit dans un bidonville à côté de chez elle lui ouvre les portes d’un autre monde. Toutes les deux vont partager leur solitude, leur déracinement, leurs vies de femmes contraintes aux tâches domestiques. Et dans le contexte de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, Rose va découvrir les combats politiques, le militantisme et la vie associative. Ce récit raconte l’amitié entre deux femmes, l’éveil de deux consciences, et le chemin qu’elles vont parcourir ensemble pour s’émanciper. L’auteur décrit avec beaucoup de pudeur leur relation et malgré cela on ressent parfaitement combien elles ont besoin l’une de l’autre. La guerre d’Algérie est racontée en trame de fond et s’entremêle avec les drames personnels des personnages. Un récit très touchant, pétri d’humanité qui nous montre combien la sororité est une ressource puissante.
Bea_enviedelire
• Il y a 5 mois
Ce n'est pas un livre d'une seule histoire mais de plusieurs: celle d'une famille quittant son île, d'une femme qui s'émancipe grâce à une rencontre, à l'apprentissage de la lecture, l'histoire de ces hommes et femmes qui se sont battus pour la décolonisation de l'Algérie et de vies brisées, de la difficulté de quitter son pays et de l'immense blessure de perdre ceux qu'on aime. Je n'ai pas toujours su où m'emmenait l'auteur mais je me suis laissée guider sur ce chemin, avec toujours beaucoup d'émotions.
Juliette_lovesBooks
• Il y a 6 mois
Ce récit, d'une belle intensité, m’a captivée dès les premières pages, porté par deux héroïnes complexes : Rose, ancrée dans le quotidien de Toulon, nostalgique de sa Corse natale, et Farida, marquée par l’exil et les souvenirs d’Algérie. Leurs vies se croisent dans une relation à la fois lumineuse et tourmentée, où les silences parlent autant que les mots. Rose, avec sa sensibilité et ses fêlures, trouve en Farida une amie, un miroir, mais aussi une énigme. Farida, elle, porte en elle les traces d’une Histoire plus vaste, celle des départs forcés, des racines arrachées et des mémoires qu’on préfère parfois taire. Christian Astolfi excelle à décrire ces trajectoires, soutenu par une plume poétique et incisive. Les paysages de Toulon, que je connais bien et que j'étais heureuse de retrouver à travers ces lignes ; les échos de l’Algérie, tout est dépeint avec une justesse saisissante. Pourtant, malgré cette profondeur, j’ai ressenti un léger manque d’attachement aux personnages. Rose et Farida, bien qu’intrigantes et dotées de fortes personnalités, m’ont semblé parfois distantes, comme si une barrière invisible m’empêchait de ressentir pleinement leurs émotions. Cela dit, L'œil de la perdrix reste une œuvre puissante et sensible, qui explore les non-dits, l'amitié, l'émancipation de la femme et la résilience des liens humains. Ce roman murmure autant qu’il bouscule, et il laisse une empreinte durable, même si je n’ai pas totalement réussi à m’y abandonner.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782386010156
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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