Lucrèce Borgia : Le livre de Victor Hugo
Indifférente à la haine de l'Italie entière, Lucrèce Borgia parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui baigne dans l'adultère, l'inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et tremble pour un simple capitaine qu'elle cherche parmi la foule. Il se nomme Gennaro. Il est amoureux d'elle, lui qui tient les Borgia en aversion et insulte leur blason. Or Gennaro n'est autre que son fils, né de ses amours incestueuses avec son propre frère, et le jeune homme ignore tout de son passé et de ses origines. Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère. Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d'un mari qui le croit son amant ?
En 1833, ce mélodrame tragique surpasse tous les triomphes de Victor Hugo.
De (auteur) : Victor Hugo
Expérience de lecture
Avis Babelio
Tel_Gael_Libertin
• Il y a 6 jours
Quel chef-d’oeuvre ! Il faut dire que le théâtre de Victor Hugo m’a toujours beaucoup émue et je suis extrêmement touchée par le drame romantique en général, par ces amours contrariées, impossibles, tragiques, celles de Chatterton et Kitty Bell, de Ruy Blas et Doña María. Mais la passion dans "Lucrèce Borgia" est différente : Victor Hugo parvient à déplacer le sujet. Ce ne sont plus des amants interdits de s’aimer, c’est bien l’amour d’une mère pour son enfant qui est malmené. Un amour profond, puissant et pourtant impossible. Quel paradoxe atroce ! Comment cet amour inconditionnel peut-il être impossible, foulé ainsi au pied par la fatalité tragique ? Au fil de la pièce, l’empathie grandit pour cette mère qui souffre de ne pouvoir se dévoiler à son fils. J’en oublie presque la cruauté sanguinaire, barbare du personnage qui, lassé de l’être, ne semble pourtant pas savoir comment calmer ses passions destructrices. « Ayez pitié des méchants. Vous ne savez pas ce qui se passe dans leur cœur. » Les personnages sont ambivalents : une Lucrèce féroce mais pitoyable, un mari dévasté par la jalousie, un fils qui aime et hait, furieusement, sa propre mère… Contrastes fort virtuoses qui rendent le tout sublime. Le flot de tragique est sans cesse interrompu par la gaie candeur des jeunes personnages ou les frustrations comiques d’un serviteur en manque de massacre… Ces traits d’humour qui jouent parfois du stéréotype calment mon cœur qui bat un peu trop vite, bien souvent. Je cite, parmi tant d’autres, cette pointe de l’un des personnages qui fanfaronne : « Il y a deux choses qu'il n'est pas aisé de trouver sous le ciel ; c'est un Italien sans poignard, et une Italienne sans amant. » Je n’oublie pas la chanson de Gubetta, pathétique et ridicule à la fois : l’esthétique du grotesque et du sublime qu’Hugo théorise dans la préface de Cromwell prend ici tout son sens. Pour ceux qui s’y intéressent, je mets le lien de l’analyse de la chanson que propose Anne Ubersfeld en 1973 et que je trouve passionnante : https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1973_num_9_1_1972 Peut-on tuer de ses mains ceux que l’on aime pour éviter que d’autres ne le fassent ? J’ai été bouleversée par ces dilemmes déchirants, par ces tromperies qui ne sont pas des trahisons. J’ai été prise maintes fois par ce sentiment d’urgence, celui de me lever, de crier la vérité et de tout mettre au jour pour éviter un bain de sang. En vain, car « (...) les jeunes gens sont ainsi faits. La gueule du loup est de toutes les choses sublunaires celle où ils se précipitent le plus volontiers. »
lucaaa
• Il y a 2 mois
Du grand théâtre hugolien, baroque, excessif, mais habité d’une vraie profondeur. Lucrèce Borgia est une tragédie flamboyante, mêlant politique, passion et monstruosité avec ce goût du contraste propre à Victor Hugo : la mère criminelle, le fils pur, la noblesse pervertie, les cœurs exaltés. J’ai été pris par l’élan dramatique, par la langue, à la fois lyrique et tranchante, et par ce personnage de Lucrèce, à la fois infâme et bouleversante. C’est sans doute là la plus grande réussite de la pièce : faire d’un monstre une figure humaine, presque sacrée dans sa douleur. Les scènes finales, pleines de tension, de révélations et de sang, sont typiquement hugoliennes — et c’est tant mieux. Pourquoi pas 5 ? Peut-être à cause de certains excès mélodramatiques ou de quelques tirades trop démonstratives, où le théâtre cède un peu au théâtre pour le théâtre. Mais l’ensemble reste puissant, vibrant, porté par une énergie romantique qu’on ne retrouve plus guère aujourd’hui. Une lecture qui m’a emporté, même dans ses débordements.
SadUnicorn
• Il y a 3 mois
La force de la pièce réside dans la manière dont chaque personnage tente de tirer les ficelles, mais c’est Lucrèce elle-même qui domine ce jeu trouble. Son intelligence froide, sa capacité à influencer les événements et à dissimuler ses véritables intentions captivent. Je me suis laissé entraîner dans une spirale de secrets, de faux-semblants et de retournements. La manipulation n’est pas qu’un outil de pouvoir ici, elle devient presque une forme de survie.
SadUnicorn
• Il y a 3 mois
La force de la pièce réside dans la manière dont chaque personnage tente de tirer les ficelles, mais c’est Lucrèce elle-même qui domine ce jeu trouble. Son intelligence froide, sa capacité à influencer les événements et à dissimuler ses véritables intentions captivent. Je me suis laissé entraîner dans une spirale de secrets, de faux-semblants et de retournements. La manipulation n’est pas qu’un outil de pouvoir ici, elle devient presque une forme de survie.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266225465
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 86 pages