Un oeil dans la nuit : Le livre de Bernard Minier

Nous plongeons dans l'univers particulier du cinéma d'horreur. Morbius Delacroix, est l'un des plus grands cinéastes de ce genre et certains mystères flottent autour de lui. Une série de meurtres interroge l'équipe de notre cher Martin Servaz qui va jusqu'à Paris pour enquêter. Un voyage funeste... Personnellement, je trouve que ça s'essouffle, c'est sûrement le livre de la saga Servaz que j'aime le moins. Le twist était bien trouvé mais je reste sur ma faim, je suis un peu déçue. Attention spoiler [masquer]Et la mort d'Esperandieu... vraiment je n'ai pas compris pourquoi le faire mourir alors qu'il méritait d'évoluer. Sa mort m'a touché sans trop me surprendre, j'ai l'impression d'être passée un peu à côté[/masquer]

Personnellement, j'aime les romans de Bernard Minier et celui-ci, tout en utilisant ses recettes habituelles, ne manque pas d'originalité puisqu'une large partie de l'histoire se déroule dans le monde du cinéma, précisément celui des films d'horreur. Il présente, à la fin, une liste de 150 films du genre, sur un siècle, de 1920 à 2022 que l'auteur a tous visionnés. Parmi eux, figurent de grands succès et des films beaucoup moins connus. Ainsi, le roman comporte de nombreuses références à nombre de ces films qui s'insèrent fort bien dans le fil de l'histoire. On a donc dans ce roman un cinéaste de films d'horreur qui a stoppé sa carrière et se trouve donc au coeur de l'intrigue. Autour de lui, gravitent différents protagonistes dont une jeune fille, bien perturbée, ainsi qu'un prêtre d'origine africaine qui sait prendre des initiatives qui auraient pu faire de lui un très bon flic. Plusieurs meurtres sont commis, charge à l'enquêteur, Martin Servaz et son équipe de trouver les possibles liens les unissant jusqu'au dénouement. Je le trouve assez attachant Martin, il est rempli d'humanité et de compassion, il véhicule bon nombre de souffrances psychologiques, c'est un bon flic qui se donne à fond dans l'action. Certains peuvent trouver que les détails de sa vie personnelle sont quelquefois superflus, d'autant qu'ils font souvent références à d'autres romans de Bernard Minier. Mais cela ne me paraît pas polluer l'histoire en elle-même. Pour ma part, j'apprécie beaucoup les descriptions nombreuses qui émaillent le texte de Minier, avec les orages pyrénéens, secs ou diluviens, la violence des vagues sur les côtes bretonnes, les lumières du périphérique parisien, les beautés féminines. Et puis, une bonne part de l'action se déroule à Toulouse, que je connais bien. J'ai retrouvé dans un immeuble vétuste où se situe une scène de l'histoire l'ambiance des maisons entre les rues Romiguières et Pargaminières qui ont dû bien changer aujourd'hui, mais peut-être pas leurs cours intérieures et les escaliers incertains. Le tout donne, à mon goût, un très bon polar, avec sans doute des faiblesses que certains lecteurs ont ressenties, mais je crois qu'il est très difficile de présenter une histoire policière parfaite et Bernard Minier me semble plutôt y réussir.

L'histoire de Un œil dans la nuit de Bernard Minier est à l'image de son auteur : sombre et intense. Le roman tourne autour d'un film d'horreur si atroce que son réalisateur, Morgan Delacroix, aurait cessé de tourner et vit reclus dans les Pyrénées depuis plusieurs années. Ce film, devenu légendaire et recherché par les collectionneurs, n'a pourtant jamais été vu par personne. Comme on peut s'y attendre avec Minier, l'intrigue nous conduit rapidement dans un hôpital psychiatrique pour assister à un meurtre terrifiant. Là, tout s'emballe : les techniciens, producteurs, et autres acteurs liés au film commencent à tomber les uns après les autres, victimes de crimes et de suicides mystérieux. Le roman, comme tous les ouvrages de Minier, se lit avec plaisir grâce à ses nombreux rebondissements, mais l'histoire devient difficilement crédible à mesure qu'elle progresse. Malgré tout, j'ai apprécié les clins d'œil que Minier adresse à ses collègues auteurs de thrillers, ajoutant une touche de complicité qui plaira aux amateurs du genre.

8ème tome de la série du commandant Servaz de Minier et c’est toujours autant un plaisir de me plonger dans ses aventures et encore PLUS lorsque la thématique principale est le cinéma horrifique ! Dans ce livre, pas de Hirtmann mais un complot bien plus énorme autour de différentes morts suspectes et du célèbre réalisateur de films d’horreurs Morbius. Dans un premier temps, je tiens à féliciter le travail de recherche, très poussé, de l’auteur sur le cinéma horrifique et la construction du roman à la manière d’un film d’horreur. On ne peut qu’être plongé dans l’ambiance générale et n’avoir qu’une envie : comprendre la mécanique et dénouer le fil de l’histoire ! J’ai personnellement adoré ce huitième opus et je ne peux que vous recommander de commencer la série des Servaz du 1er au dernier afin de mieux vous imprégner de la personnalité de notre cher commandant. Hâte d’attaquer le dernier tome sortie et je serai enfin à jour !