Un soir d'été : Le livre de Philippe Besson, Julien de Saint Jean

Un récit simple, court, intime, que j'ai lu d'une traite par un bel après-midi ensoleillé. En 1985 j'avais 20 ans, Philippe Besson, l'auteur et le narrateur de ce texte 18. Inutile de dire que l'évocation de l'adolescence, des vacances, des balades sur la plage, des sorties aux fêtes de village, en "boite de nuit", la BO des soirées, tout m'a évoqué de nombreux souvenirs. Même si ma plage était celle d'Oostduinkerke et pas une plage de l'île de Ré, ce récit est totalement transposable et je m'y suis entièrement projetée. Il s'agit d'un texte qui raconte l'insouciance et le basculement d'une vie en quelques minutes, à l'instar des 20 secondes qui ont suffi à la coulée de boue en Italie pour anéantir un village et ravir la vie d'une soixantaine de personnes. Il s'agit d'adolescents qui entament des vacances l'esprit joyeux, le coeur léger, et qui les termineront en étant devenus des adultes, conscients que tout peut basculer en un instant. Je n'ai heureusement pas été confrontée à ce souvenir de vacances, mais j'ai perdu des amis proches dans des accidents, et ce sont eux qui m'ont accompagnés hier, leurs visages juvéniles, leurs sourires radieux, à jamais figés dans ma mémoire et dasn l'insolence de leur jeunesse. Une lecture nostalgie, mélancolie, comme c'est très souvent le cas avec les livres de Philippe Besson, auteur que j'affectionne particulièrement.

Avec Un soir d’été, j’ai voulu me faire un avis plus clair sur Philippe Besson, un auteur qui ne cesse de me laisser partagée. J’avais été profondément touchée par Ceci n’est pas un fait divers, mais tout autant déçue par L’Arrière-saison. En lisant ce roman-ci, je dois malheureusement reconnaître que la déception l’emporte à nouveau. L’histoire, inspirée d’un drame réel survenu dans la jeunesse de l’auteur, aurait pu être bouleversante. Le décor – une bande d’adolescents sur l’île de Ré dans les années 80, un été insouciant brutalement interrompu par une disparition – avait tout pour poser les bases d’un récit fort. Et pourtant, la magie n’a pas opéré pour moi. Le personnage principal, âgé de 15 ans, m’a profondément déstabilisée. Sa maturité, son recul, sa façon de s’exprimer ne correspondent pas du tout à l’adolescent qu’il est censé incarner. Cela casse toute crédibilité et empêche, à mon sens, de s’attacher à lui. Les autres personnages ne sont pas plus marquants : ils manquent de profondeur, de nuances, d’émotion. J’aurais aimé ressentir davantage de tension, de trouble, d’intimité… mais je suis restée en dehors. Le style est fluide, ça se lit, oui. Mais sans passion, sans immersion réelle. Le roman reste à la surface de ce qu’il aurait pu être : un récit poignant d’amitié, de perte, de basculement. En refermant le livre, j’ai eu le sentiment que tout était trop vite effleuré, trop lisse, presque trop propre. En somme, Un soir d’été n’a pas su me réconcilier avec l’auteur. Il me laisse encore dans cette étrange hésitation : j’aime ou je n’aime pas Philippe Besson ? Pour l’instant, la balance penche du côté de la frustration.

C'est le 3ème livre de Philippe Besson que je lis, après "Paris-Briançon" et "Ceci n'est pas un fait divers". Alors que j'avais eu un coup de cœur pour les 2 premiers, "Un soir d'été" ne m'a pas autant transportée. Je l'ai trouvé mins intéressant, il faut dire que le sujet est moins profond et tarde beaucoup à être abordé dans le livre. Philippe Besson met l'accent sur ses retrouvailles entre amis, l'été de ses 18 ans, à l'île de Ré, sur les sorties, sur les émois de cette jeunesse, sur son homosexualité. Ce souvenir est certainement très agréable pour lui, j'en conviens, mais pour le lecteur c'est un peu long, voire sans intérêt. J'aime pourtant beaucoup la plume de Philippe Besson. Ce n'est qu'a la page 115 que l'on découvre l'événement dramatique qui se joue, et la tournure grave que prend le livre, sur un livre de 170 pages. Je me mets à la place de Philippe Besson, une telle histoire doit remuer, c'est certain. Et ce, pendant des années. Mais je n'ai pas été prise dans l'histoire que j'ai eu l'impression de survoler.

Philippe Besson nous raconte ici une histoire tirée d’un fait réel qu’il a vécu adolescent, en 1985. Comme tous les ans, il passe son été avec sa famille sur l’île de Ré. Mais cette année, il fait la connaissance de plusieurs autres jeunes. Après-midis sur la plage, bals et discussions autour d’une bière, le programme était plein de promesses… jusqu’au drame. J’ai été complètement embarquée dans ce roman doux et puissant à la fois… un vrai coup de cœur ! J’ai adoré ce côté très vintage, avec cette bande de potes qui se forme juste le temps d’un été, sans portable ni réseaux sociaux. C’est très rafraichissant de retourner dans ce mode de vie qu’on a quasiment oublié aujourd’hui ! Et cette plume ! L’histoire est racontée de manière simple, comme si l’auteur nous la contait à l’oral. On sent l’émotion dans ses phrases, avec juste une pointe de tension, ce petit stress qui monte crescendo, puisqu’on sait dès le début qu’un drame va se produire au cours de cet été 1985. Bref, en peu de pages l’auteur m’a complètement embarquée. J’ai été ravie de découvrir cette histoire, en refermant le livre j’étais toute chamboulée ! Vite, vite, un autre roman de ce type s’il vous plait ! #x1f60a