18 Barnfield Hill : Le livre de Robert Goddard

Il peut être apparu par le passé que certains des romans du britannique Robert Goddard péchaient par un excès de lenteur, l'intrigue pouvant être tardivement mise en place et le dénouement du récit se déroulant avec tant de serpentines sinuosités que le lecteur pressé courait vraiment le risque de perdre le fil. Rien de tel dans ce dernier roman qui porte la double signature Robert et Vanda Goddard . L'épouse du romancier, co-auteur, serait-elle à l'origine de ce changement de style avec un récit hypervitaminé qui rappelle les films d'action où les péripéties se succèdent sans cesse. Les chapitres courts mettent en scène à tour de rôle les différents personnages qui se trouvent en grave danger, doivent faire peur de courage et d'intrépidité pour affronter des tueurs impitoyables en même temps que les énigmes de leur passé. En 1977 un groupe de jeunes étudiants mène des actions coup de poing contre une usine chimique où serait produit le terrifiant gaz sarin, à l'origine du mortel attentat du métro de Tokyo en 2005. Deux d'entre eux disparaissent à la suite d'une tentative d'intrusion dans l'usine mais un seul cadavre est rejeté par les eaux. Plus de 40 ans après, l'un des anciens étudiants co-locataires a de bonnes raison de croire que le disparu ,Peter, est toujours vivant et se trouve à la tête d'une société liée à la mafia japonaise qui se donne pour but l'exploitation future de terres actuellement inhospitalières mais porteuses de promesse d'avenir. La détective japonaise Wada dépêchée en Europe pour pister l'homme disparu est d'autant plus motivée que son propre mari a péri dans l'attentat chimique du métro et qu'elle est mandatée par une cliente dont le mari décédé de manière suspecte, pourrait bien avoir été victime de l'insaisissable Peter. Des morts sanglantes, des coups fourrés, des poursuites épiques , le duo de romanciers ne laisse pas à son lecteur une seule minute pour respirer. Le récit fait la part belle à l'histoire familiale dans la droite ligne des thèmes chers à Goddard en introduisant le personnage de Nick le fils de Peter, élevé par un couple de femmes qui lui a caché la véritable identité de son père. Il ne sera pas non plus épargné dans sa quête familiale qui sera à deux doigts de lui coûter la vie. Bref le roman se dévore même si on peut regretter que la profondeur psychologique qui faisait tous les charmes des précédentes oeuvres de Robert Goddard , soit quasiment absente dans ce livre qui vise à l'efficacité du page turner sans s'encombrer des codes littéraires du roman d'atmosphère. Le malicieux clin d'oeil final est bien savoureux et on sortira de cette lecture avec le sentiment d'avoir passé un très bon moment même si on est loin du chef d'oeuvre littéraire d'un auteur que l'on a connu beaucoup plus inspiré.

Robert GODDARD est un écrivain que j'admire car dans tous ses romans, il arrive à captiver l'attention du lecteur avec des histoires complexes et bien construites, dans un style très accessible sans être simpliste ni uniquement factuel, en mettant en scène des personnages forts et attachants, et surtout sans en rajouter dans le sanguinolent. Ici encore une fois, il réunit à mes yeux toutes ces qualités, et je me suis laissé emporter par cette double quête de vérité, de la part de la Japonaise Umoki WADA, dont le mari fut l'une des victimes de l'attentat au gaz sarin à Tokyo à la fin des années 70, et de l'Anglais Nick MILLER dont le père a disparu à la même époque dans des conditions aussi mystérieuses que rocambolesques. Et bien sûr ces deux recherches se rejoindront rapidement par le biais d'une intrigue très sophistiquée. De quoi me régaler !

1977 : huit étudiants qui cohabitent dans une maison 18 barnbfield avec un idéal de pacifisme de féminisme jusqu’au jour où 2 d’entre eux disparaissent…2019 : un détective privé devant enquêter sur le suicide d’un homme d’affaires il se dirige vers les ex-locataires du 18 barnfield …. Un début un peu long ..

Cest un bon Robert Goddard. Peut-être pas le meilleur, mais un bon roman quand même. Cette fois, l'auteur nous emmène dans l'Angleterre des années contestataires où des jeunes colocataires manifestent ensemble contre les fléaux de la société et se retrouvent impliqués dans une affaire qui semble les dépasser et liée à l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. L'intrigue se déroule donc en Angleterre, au Japon, mais également en islande et se fonde également sur la thématique du réchauffement climatique. J'ai beaucoup aimé le personnage caméléon de Peter Driscoll qui est le personnage déroutant du roman.