Heather Mallender a disparu : Le livre de Robert Goddard

C’était ma première lecture de cet auteur et j’avais très hâte de le découvrir. Avec ses plus de 700 pages, ce roman est un vrai pavé, mais je l’ai écouté en audio et ça s’est très bien passé : je pense que j’aurais ressenti davantage de longueurs en format papier. On suit Harry, le gardien d’une villa où vivait Heather Mallender, mystérieusement disparue. Soupçonné par son entourage, il décide de mener sa propre enquête, à la fois pour découvrir la vérité et pour se disculper. De la Grèce à l’Angleterre, on est entraîné dans une enquête haletante, pleine de rebondissements et de fausses pistes. Une lecture qui m’a captivée et qui m’a donné très envie de découvrir d’autres romans de cet auteur.

Ce roman, écrit au début des années 1990, n'a rien perdu de son efficacité dans le genre quasi-hitchcockien de la traque d'un innocent, accusé à tort d'être responsable de la disparition d'une jeune femme. Harry Barnett n'a d'autre choix que de s'efforcer de la retrouver pour se mettre hors de cause. De l'île de Rhodes, en Grèce, où la jeune femme disparaît, vers la Grande-Bretagne, notre héros vieillissant et fatigué, qui traîne un lourd passif, va suivre un véritable jeu de piste mortel. Beaucoup de personnages se succèdent et parfois reviennent. La construction est suffisamment claire pour ne pas perdre le lecteur, en dépit des 700 pages de cette édition de poche. Un bon roman noir donc. Comme on dit maintenant : il fait le job et on ne voit pas passer les heures en sa compagnie.

Récit manipulateur construit autour de personnages que le destin bouscule. Les faiblesses des uns et des autres maintiennent un suspense bienvenu. Robert Goddard aime ses personnages et le lecteur s'y attache tout autant avec leurs qualités et leurs défauts

Autant le dire sans tergiverser c’est un très bon roman ! Une écriture solide, une intrigue qui vous prend par la main et un héros parfait. Ce Harry n’ aucun talent, pas de charisme et pourtant on s’y attache , on le suit dans son enquête et jusqu’au bout on se dit qu’il mérite notre soutien. Goddard cache parfaitement la trame de ladite disparition, rien ne transparaît et c’est ce qui nous tient en haleine. Une lecture avec des boites dans des boîtes, un récit finement tricoté qui vaut la peine d’être lu. On ne voit pas passer les 700 pages et plus : cette aventure est une véritable évasion. A lire et à partager.