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Marie-Antoinette - Portrait d'une femme ordinaire
Françoise Wuilmart (traduit par)
Date de parution : 05/10/2023
Éditeurs :
Bouquins

Marie-Antoinette - Portrait d'une femme ordinaire

Françoise Wuilmart (traduit par)
Date de parution : 05/10/2023
À l’occasion du 230e anniversaire de la mort de Marie-Antoinette, la biographie, une des plus belles du genre, écrite par Stefan Zweig et consacrée à la reine à découvrir dans une nouvelle traduction.
Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd’hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d’un Autrichien, donc d’un compatriote, qui certes... Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd’hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d’un Autrichien, donc d’un compatriote, qui certes brosse d’abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d’archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un... Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd’hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d’un Autrichien, donc d’un compatriote, qui certes brosse d’abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d’archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un éclairage psychologique, et même freudien, auquel Zweig a si souvent recours dans ses nouvelles (rappelons que Zweig et Freud se vouaient une admiration mutuelle). Ce sont les circonstances successives qui modèleront les comportements variés et souvent condamnés de son existence : utilisée comme pion sur l’échiquier politique des alliances de l’époque, mariée à quatorze ans au futur Louis XVI qui sera impuissant durant sept années, reine à 18 ans, elle se « défoulera » dans une dispendieuse exubérance compensatoire, au grand dam de sa mère Marie-Thérèse ; spontanée, étourdie, irresponsable elle jettera l’argent par les fenêtres de son luxueux Trianon qu’elle a entouré d’un « hameau » reconstitué et peuplé de figurants, tandis que le vrai peuple vit dans la misère. On profitera de son inconstance pour la berner, notamment dans l’Affaire du collier ici brillamment narrée dans une prose digne d’Agatha Christie. La jeune femme adulée à son arrivée en France ne tardera pas à y devenir l’ennemie publique numéro un… jusqu’à son procès où elle deviendra totalement autre : c’est dans l’adversité que la jeune écervelée gagnera l’étoffe d’une reine, d’une femme éprouvée et mûre, profondément humaine, voire tragique.

Beaucoup d’encre a coulé sur les frasques de Marie-Antoinette, mais ici le style de Zweig devient un acteur de premier plan : flamboyant, métaphorique, tantôt analytique tantôt empathique, toujours passionné et sous-tendu par une implication auctoriale partiale, celle d’un homme qui comprend une femme, mais sans jamais l’excuser. C’est ce style que la nouvelle traduction a fidèlement restitué. Le narrateur se déplace telle une caméra dans le somptueux Versailles et parcourt les arcanes des multiples intrigues coutumières, il est omniprésent, évoluant dans les décors et dans les têtes, y épousant toutes les circonvolutions, on s’y croirait !

Cette biographie, une des plus belles du genre, est effectivement celle d’une femme ordinaire qui, comme le dira à son procès l’avocat de la défense, « a eu le malheur d’être reine » : une femme qui  aimait la vie et voulait profiter de sa jeunesse, sans pour autant faire du mal consciemment, et qui a dû être confrontée à l’exceptionnel et au grandiose pour devenir une figure historique extraordinaire.
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EAN : 9782382924792
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 560
Format : 153 x 240 mm
EAN : 9782382924792
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 560
Format : 153 x 240 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Gaphanie 26/03/2024
    De Stefan Zweig, je connaissais Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme et Le Joueur d'échecs, que j'avais adorés ! Pour Marie-Antoinette, je suis plus mitigée. Stefan Zweig a fait un travail remarquable et sérieux, il illustre tout ce qu'il présente par des références et des extraits, et son analyse des situations et des motivations des uns et des autres m'a toujours semblé pertinente, son style est vraiment très fluide et agréable, on ne s'ennuie pas avec lui, même dans les passages descriptifs, c'est rare ! Mais voilà, quelque chose dans sa posture m'a gênée. Comme s'il en voulait à Marie-Antoinette et à Louis XVI d'avoir été ce qu'ils ont été. J'ai cru percevoir beaucoup de rancœur de l'auteur envers son sujet, et voilà, ça m'a fait un effet bizarre. Il est dur avec elle ! Je vais être bien embêtée pour le nombre d'étoiles, c'est une biographie réussie et bien écrite, mais vraiment, je bloque sur le ressenti de l'auteur. J'ai aussi la biographie de Montaigne à lire, du même auteur. J'espère qu'il sera plus sympa, parce qu'autant Marie-Antoinette, je ne ressentais rien de spécial pour elle avant de commencer ma lecture, autant Montaigne, je l'adore !
  • Travis67 19/03/2024
    Retour de lecture sur “Marie-Antoinette” de Stefan Zweig publiée en 1932. C’est une biographie très complète, de cinq cents pages avec une pagination relativement dense de cette reine, qui fut longtemps la plus méconnue de l’histoire de France. Stefan Zweig fut le premier à pouvoir consulter intégralement les archives de l'Empire autrichien, et être capable grâce à cela, après un gros travail complémentaire de recherches, d’établir une biographie très juste et complète de ce que fut vraiment sa courte vie. Cet auteur est surtout connu pour ses nouvelles qui sont fantastiques, pouvoir bénéficier de sa plume dans ce travail de vulgarisation historique est un grand bonheur. Il arrive à rendre la vie de cette femme vraiment passionnante. On lit cela comme on lirait un roman de fiction, tellement l’auteur arrive à y insuffler une dimension romanesque impressionnante, tout en gardant une forme très sérieuse et une rigueur historique permanente, même si cette dernière, vu la date de ce travail, mériterait peut-être quelques mises à jour. Ce livre est passionnant du début à la fin pour quelqu’un qui aime la belle littérature et l’histoire, on ne s’ennuie pas une seconde. Cette biographie est particulièrement riche, détaillée, bien construite et claire, elle est découpée en une succession de chapitres qui sont à chaque fois des épisodes, des affaires ou des événements de la vie de Marie-Antoinette. On apprend ainsi beaucoup de choses sur la vie au château de Versailles ainsi que sur la vie du couple royal. Il est amusant d’apprendre par exemple que la vie sexuelle du couple et leurs problèmes intimes étaient quelque chose de public et que le monde entier était au courant des détails. Tout comme les accouchements de la reine, qui n’étaient nullement d’ordre privé, toute la famille royale ainsi que de nombreux dignitaires y étaient invités comme à un spectacle. On comprend aussi avec ce roman tous les détails passionnants concernant l’affaire du collier, pourquoi ce fait divers a été si important, à quel point il a marqué son époque et quelles ont été ses nombreuses répercussions. Accessoirement c’est aussi le premier roman que je lis qui parle de ma ville de Saverne, qui était avec son château alors surnommé le “Versailles alsacien” un lieu de rencontre de la fine fleur de l’époque et qui met en scène des personnages historiques qui y sont liés, comme le cardinal de Rohan ou le sulfureux mage Cagliostro. A travers le destin tragique de cette femme on a un récit palpitant sur la genèse de la révolution française, on voit comment peu à peu le peuple, mais aussi la noblesse et la bourgeoisie, se sont lassés de cette monarchie à bout de souffle, incarnée par un roi sans caractère, incompétent, et une reine devenue impopulaire, pour basculer dans une spirale et un processus incontrôlable qui a tout balayé. Les détails de la révolution, tels que Zweig nous les explique sont passionnants, on n’est pas dans un livre d’histoire, même si tout est parfaitement détaillé, mais dans une aventure humaine qui n’oublie jamais la dimension psychologique et la manière dont les événements sont perçus et interprétés par les protagonistes et les foules. Tout est passionnant dans ce livre, l’épisode de la fuite jusqu'à Varennes avec l’arrestation, ensuite la nuit sur place, puis le retour, est décrit avec un réalisme impressionnant, on a vraiment l’impression de vivre tout cela au plus près, dans le carrosse, et de ressentir tout le désarroi du couple royal. On assiste chapitre après chapitre à la chute de cette monarchie à travers la déchéance de cette femme, abandonnée de tout le monde, à qui on n’a épargné aucune ignominie, et qui fût, encore peu de temps avant, la reine du rococo. Quand l’art de l’écriture de Zweig se met au service de l'histoire, cela donne quelque chose de vraiment passionnant et de captivant. Le film éponyme de Sofia Coppola, met magnifiquement en images la vie de cette femme à Versailles, et constitue un complément parfait à cette lecture. Stefan Zweig était un écrivain génial, je connaissais le romancier et je viens de découvrir le biographe. Bref, vous l'aurez compris, j’ai adoré cette lecture. _______________________ "La gigantesque statue de la liberté mise en face de la guillotine: inaccessible déesse, la tête couronnée du bonnet phrygien, l'épée à la main, médite silencieusement. Ses yeux fixent, au-delà de la foule éternellement mouvante, bien au-delà de la machine meurtrière, quelques points lointains et invisibles. Elle ne voit pas les choses humaines autour d'elle, elle ne voit ni la mort, ni la vie, cette mystérieuse déesse de pierre aux yeux rêveurs et éternellement adorée. Elle n'entend pas les cris de tous ceux qui l'appellent, elle ne s'aperçoit pas des couronnes qu'on dépose à ses genoux, ni du sang qui fume la terre à ses pieds. Symbole d'une éternelle pensée, étrangère parmi les hommes, elle est là muette, et fixe dans le lointain son but invisible. Elle ne sait pas et ne cherche pas à savoir ce qui se passe en son nom."Retour de lecture sur “Marie-Antoinette” de Stefan Zweig publiée en 1932. C’est une biographie très complète, de cinq cents pages avec une pagination relativement dense de cette reine, qui fut longtemps la plus méconnue de l’histoire de France. Stefan Zweig fut le premier à pouvoir consulter intégralement les archives de l'Empire autrichien, et être capable grâce à cela, après un gros travail complémentaire de recherches, d’établir une biographie très juste et complète de ce que fut vraiment sa courte vie. Cet auteur est surtout connu pour ses nouvelles qui sont fantastiques, pouvoir bénéficier de sa plume dans ce travail de vulgarisation historique est un grand bonheur. Il arrive à rendre la vie de cette femme vraiment passionnante. On lit cela comme on lirait un roman de fiction, tellement l’auteur arrive à y insuffler une dimension romanesque impressionnante, tout en gardant une forme très sérieuse et une rigueur historique permanente, même si cette dernière, vu la date de ce travail, mériterait peut-être quelques mises à jour. Ce livre est passionnant du début à la fin pour quelqu’un qui aime la belle littérature et l’histoire, on ne s’ennuie pas une seconde. Cette biographie est particulièrement riche, détaillée, bien construite et claire, elle...
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  • coraliel59 09/03/2024
    Stefan Zweig nous livre ici une biographie de Marie-Antoinette, l'Autrichienne, reine détestée par ses contemporains et dont la mémoire encore aujourd'hui reste très contestée. Il nous décrit la transformation d'une jeune fille frivole en véritable reine, un statut qu'elle ne saura malheureusement atteindre qu'après les dures épreuves que lui inflige la Révolution. L'auteur s'appuie pour cela sur des écrits et des lettres d'époque. Mais il se fait aussi l'interprète des sentiments de Marie-Antoinette, ce qui rend la biographie vivante et extrêmement touchante. On devient donc le témoin des transformations de la société du règne de Louis XV, encore monarque absolu, au triomphe de la Terreur. Une époque troublée qu'on vit à travers le destin de Marie-Antoinette, magnifiquement conté par Stefan Zweig.
  • MartinEden87 31/01/2024
    « Du premier jour jusqu'au dernier Marie-Antoinette n'a vu dans la Révolution qu'une vague de boue immonde, soulevée par les instincts les plus bas et les plus vulgaires de l'humanité ; elle n'a rien compris au droit historique, à la volonté constructive de ce mouvement parce qu'elle était décidée à ne comprendre et à ne défendre que son propre droit royal. On ne peut pas le nier, cet entêtement à ne pas vouloir comprendre, c'est là la faute historique de Marie-Antoinette. Cette femme tout à fait moyenne et bornée quant à la politique, sans vue d'ensemble sur les filiations d'idées, sans perspicacité psychologique, n'a jamais cherché à saisir, par éducation ou volonté, autre chose que ce qui était humain, proche, sensible. Stefan Zweig recontextualise assez bien, ici, ce que furent la pensée et le leitmotiv de la dernière souveraine de France, pendant ses vingt années de règne. Car il s'agit bien d'une recontextualisation, et non une réhabilitation. Ses fautes sont autant passées au crible que les nombreuses campagnes mises en œuvre pour la diffamer. Zweig par un biais psychologique tente de dresser le portrait le plus juste possible, via l'étude de sa correspondance avec sa mère : l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche. Ainsi que celui que l'Histoire considère comme son amant : le comte Hans Axel de Fersen. L'écrivain/biographe ayant eu accès aux archives de l'ancien Empire autrichien pour étayer sa thèse. Parfaitement consciente de son rang et du respect qui lui est due, mais totalement indifférente à l'idée d'un quelconque devoir envers un peuple aux abois. Peuple qu'elle ne connaît pas, et qu'elle ne cherchera jamais à connaître. Lui préférant le faste de la vie à Versailles. Et sa retraite au domaine de Trianon, et son hameau qui porte désormais son nom. Cette frivolité et désinvolture - dont sa mère ne cesse de s'inquiéter dans leur correspondance - va cristalliser une haine à son encontre qui la mènera à sa perte. La monarchie française ne pouvait pas trouver pire représentant pour clore une dynastie millénaire qu'un roi pusillanime et débonnaire, et une reine désintéressée par tout sens du devoir et uniquement orientée vers son plaisir personnel. Marie-Antoinette n'était ni Catherine de Russie, ni Elizabeth première d'Angleterre... elle ne doit pas sa renommée à sa clairvoyance en politique, mais parce qu'elle fut la victime dépassée de l'Histoire en mouvement. Reste cette fin touchante où les époux royaux accepteront leur sort, stoïque, avec un courage et une dignité qui ont cruellement fait défaut durant les premières années de leur règne. L'immense génie de cette biographie - mais qui peut être perçue comme un défaut pour les historiens les plus rigoureux - c'est qu'elle nous fait vivre les événements du petit bout de la lorgnette, du point de vue de Marie-Antoinette. Avec ce que cela compte d'absence de perspective. Les personnalités historiques gravitent autour d'elle, mais Zweig ne s'attarde pas à développer leur biographie, tout comme les causes de la Révolution ne sont pas pleinement explicitées. Laissant le lecteur dans le même flou que la souveraine, ce qui permet au passage une narration fluide. La prose de Zweig, étant, il faut dire savoureuse. Notamment cette manière de clore les chapitres qui donne envie de poursuivre la lecture. À n'en pas douter un de mes plus beaux coups de coeur de lecteur.« Du premier jour jusqu'au dernier Marie-Antoinette n'a vu dans la Révolution qu'une vague de boue immonde, soulevée par les instincts les plus bas et les plus vulgaires de l'humanité ; elle n'a rien compris au droit historique, à la volonté constructive de ce mouvement parce qu'elle était décidée à ne comprendre et à ne défendre que son propre droit royal. On ne peut pas le nier, cet entêtement à ne pas vouloir comprendre, c'est là la faute historique de Marie-Antoinette. Cette femme tout à fait moyenne et bornée quant à la politique, sans vue d'ensemble sur les filiations d'idées, sans perspicacité psychologique, n'a jamais cherché à saisir, par éducation ou volonté, autre chose que ce qui était humain, proche, sensible. Stefan Zweig recontextualise assez bien, ici, ce que furent la pensée et le leitmotiv de la dernière souveraine de France, pendant ses vingt années de règne. Car il s'agit bien d'une recontextualisation, et non une réhabilitation. Ses fautes sont autant passées au crible que les nombreuses campagnes mises en œuvre pour la diffamer. Zweig par un biais psychologique tente de dresser le portrait le plus juste possible, via l'étude de sa correspondance avec sa mère : l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche. Ainsi que...
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  • Ana911 28/01/2024
    Haletant, intéressant, admirable. Stefan Zweig livre ici un récit rigoureux et magnifiquement documenté (riche en détails de toutes sortes) de ce que fut l existence de Marie-Antoinette. Il analyse finement l évolution psychologique de celle que les bouleversements de l Histoire muent progressivement d’ agaçante donzelle - frivole et creuse - en noble, en courageuse héroïne de tragédie, mettant en avant les ressorts de cette étonnante métamorphose ; cet aspect-là entre autres est passionnant. Les chapitres sont courts et bien menés. Zweig applique sa maitrise de la mécanique romanesque à la construction générale du récit. Les événements historiques qui font l arrière-plan de cette histoire semi- personnelle sont relatés de telle façon qu’ on a l impression d avoir affaire aux rebondissements d un roman. Et lorsqu ‘ arrivent les épisodes de la fin, ceux des multiples tentatives de la famille royale pour échapper à son funeste destin, on se prend à trembler pour ces quatre-là …. comme si tout n était pas déjà joué d avance… et comme si on ne le savait pas.
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