Monstres : Le livre de Frédéric Richaud

Dès les premiers mots, le ton est donné, on est dans le fangeux, le boueux, la merde ! L'histoire romancée et réinventée de cette femme, auprès de la Reine mère puis du jeune Louis XIV, est un affrontement truculent entre la cour, son luxe, ses artifices et son raffinement d'une part et la laideur de Catherine (Alias la Cateau) laideur qu'elle tient forcément du diable. L'intrigue fonctionne sur une sorte de revanche jouissive de Catherine sur le monde, par les pouvoirs qu'elle acquiert par son expertise (qui la met aussi en danger) ; les personnages historiques sont bien là et l'auteur n'hésite pas à leur prêter des paroles, actes ou pensées qui servent l'intrigue. C'est drôle, c'est vif ! Une lecture à ne pas manquer.

Je dois avouer qu'en lisant le résumé de ce roman se déroulant en 1655, je n'étais pas très emballée car ce n'est pas une période historique qui me passionne. Et bien, quelle ne fût pas ma surprise en embarquant dans l'histoire romancée de Catherine de Beauvais, dite Cateau, la borgnesse, dont l'arrivée à la cour d'Anne d'Autriche fût un vrai ouragan, de me rendre compte que je me passionnais pour ce personnage et son histoire. Ce personnage réel, n'avait toutefois pas les mêmes fonctions à l'époque, que celles racontées dans ce livre. Au fil du roman on découvre l'histoire de cette héroïne hors du commun, où se mêlent aussi bien l'humour, l'amour, que la cruauté. Dès le début, le rythme rapide et percutant du roman m'a plu. Il y a peu de temps morts, avec plusieurs rebondissements et retournements de situations. J'ai beaucoup aimé!

J’ai écouté ce court roman (192 pages) en livre audio, et j’ai beaucoup aimé cette histoire. La période (le début du règne de Louis XIV) me plaisant beaucoup, je n’ai pas hésité à me lancer. Ce roman historique est un questionnement sur la beauté et sur la laideur, dans lequel on s’attache à Cateau. Maltraitée par Dame Nature, comme elle le dit elle-même, elle finit par ne plus se laisser faire. Cette histoire, originale par son histoire et son écriture, est très intéressante. Je pense que c’est un sujet dont Jean Teulé aurait adoré se saisir car il faut savoir que le métier de Catherine est décrit dans les détails, donc si les informations sur l’appareil digestif et ses détails peu ragoûtants vous dégoûtent, peut-être que ce roman ne vous plaira pas. Mais bien évidemment, on ne parle pas que de cela ! C’est une histoire qui se lit très vite, peut-être trop d’ailleurs, car je n’aurais pas dit non à quelques chapitres en plus !

Alors que j’ai utilisé l’acronyme VDM pour définir la vie de Flor de oro dans « La fille de l’ogre », je me rends compte qu’il est bien mieux utilisé pour définir celle de Catherine Beauvais , dite « Cateau la borgnesse » VDM , au sens figuré et au sens propre puisque le talent reconnu de Cateau est de soigner le fondement de certains privilégiés . C’est ainsi qu’elle se retrouvera en charge du royal fessier d’Anne Autriche , mère de Louis XIV qui saura se montrer reconnaissante de l’avoir si bien soulagée… Monstrueuse, indéniablement Cateau, l’est, du moins physiquement Evidemment puisque difforme, laide et borgne mais Riche d’un savoir utile et profond que les autres n’ont pas Détestée par Mazarin , abusant de son pouvoir , en vrai orchidoclaste qu’il est . Excusez du peu. Vous l’aurez compris , « Monstres » n’est pas une histoire à l’eau de rose. Juste une belle histoire ,parfois crue , qui confirme que la vie n’est pas toujours juste et qu’il ne faut surtout pas s’arrêter aux apparences.