Monstres

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• CathieS 30/08/2023
  Monstre : Être vivant ou organisme de conformation anormale. Donc oui, lorsque Catherine-Henriette Bellier dite « Cateau-la-Borgnesse » (1614- 1689), voit le jour, elle est sans doute un monstre. La nature lui a donné un corps difforme. Mais on peut aussi être monstrueux dans ses pensées et dans ses actes. On peut être monstrueux lorsqu' on est prêt à faire souffrir les autres. Ainsi, Monstre est le roman qui conte un pan de la vie de Catherine Bellier épouse Beauvais. Cette femme au corps difforme, rejetée par ses propres parents, sera élevée par sa grand-mère, ancienne nourrice de Louis XIII. Catherine possède une intelligence fine et une connaissance des plantes qui lui permettront d’être présentée à Anne d’Autriche, la reine mère. En 1655, sur les pas du narrateur anonyme qui arpente les couleurs du palais, nous croisons cette femme extraordinaire qui saura faire sa place. Elle se trouvera confrontée à la mesquinerie, la méchanceté de la cour et à la vindicte du Cardinal Mazarin qui voit d’un mauvais œil la proximité de Catherine avec la reine. C’est par son intelligence que Catherine va séduire le lecteur. Elle saura résister aux coups bas de tous ceux qui finalement envient sa position à... Monstre : Être vivant ou organisme de conformation anormale. Donc oui, lorsque Catherine-Henriette Bellier dite « Cateau-la-Borgnesse » (1614- 1689), voit le jour, elle est sans doute un monstre. La nature lui a donné un corps difforme. Mais on peut aussi être monstrueux dans ses pensées et dans ses actes. On peut être monstrueux lorsqu' on est prêt à faire souffrir les autres. Ainsi, Monstre est le roman qui conte un pan de la vie de Catherine Bellier épouse Beauvais. Cette femme au corps difforme, rejetée par ses propres parents, sera élevée par sa grand-mère, ancienne nourrice de Louis XIII. Catherine possède une intelligence fine et une connaissance des plantes qui lui permettront d’être présentée à Anne d’Autriche, la reine mère. En 1655, sur les pas du narrateur anonyme qui arpente les couleurs du palais, nous croisons cette femme extraordinaire qui saura faire sa place. Elle se trouvera confrontée à la mesquinerie, la méchanceté de la cour et à la vindicte du Cardinal Mazarin qui voit d’un mauvais œil la proximité de Catherine avec la reine. C’est par son intelligence que Catherine va séduire le lecteur. Elle saura résister aux coups bas de tous ceux qui finalement envient sa position à la cour, et la confiance que la reine lui accorde. Elle continuera d’ailleurs à développer ses connaissances pour soigner mieux que les médecins de l’époque. On raconte aussi que Catherine aurait été l’initiatrice du futur roi soleil à la vie sexuelle. Frédéric Richaud évoque le destin de Catherine Beauvais dite la Cateau. Le roman nous montre comment la vie va donner sa chance à Catherine en la faisant s’occuper des fesses de la reine. Sans vulgarité, le livre évoque les méthodes utilisées par la médecine de l’époque et notamment la pratique des lavements (les clystères), une méthode de soins très prisée au XVIIe siècle pour soigner les dérangements digestifs et autres problèmes intestinaux. C’est aussi une bonne évocation de la vie au Palais du Louvre, de la ville de Paris aussi au 17e siècle, avec ses rues aux odeurs nauséabondes, ses gens à l'hygiène douteuse voire à l’absence d’hygiène et les pathologies que cela peut générer. J’ai beaucoup aimé ce roman historique qui nous offre le portrait original d’un personnage oublié de l’Histoire, un de ses personnages de la petite histoire.

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• ChristopheAgnus 24/08/2023
  Frédéric Richaud est un auteur qui mérite plus que largement d'être mieux connu. Si vous avez manqué le formidable "La passe au Diable", l'hilarant "La ménagerie de Versailles" (le roman ET la BD avec le dessin si imagé de Didier Tronchet), le savoureux "Coiffeur de Marie-Antoinette", vous n'avez pas le droit (je pèse mes mots) de manquer "Monstres". C'est un bonheur de lecture, une histoire étonnante, une écriture magnifique d'élégance et d'humour détaché. L'un des livres de 2022 pour moi. J'ai adoré.
• EricDeshies 24/08/2023
  Ce livre est un régal, une pépite... Autant par l'histoire de cette femme... surprenante (sous tous les aspects) que par l'écriture de Frédéric Richaud, unique. Je me suis régalé, et toutes les personnes à qui je l'ai recommandé ont eu la même réaction: formidable! Si j'osais, je dirais comme Bernard Pivot avec "Comme neige au soleil" de William Boyd: "si vous ne l'aimez pas, je vous rembourse!" (mais mon banquier va m'interdire de le faire... Désolé... Pourtant je le pense!)
• domipou 06/06/2023
  Un petit bijou que ce livre qui se dévore en une journée. L’histoire en elle-même est originale mêlant la grande histoire avec les problèmes intestinaux de la reine ou les maladies vénériennes du roi. On suit avec plaisir Catherine, qui supporte les quolibets, les vexations, le harcèlement d’une cour toujours prompte à moquer la laideur et la difformité, et qui forcera son destin grâce à ses talents de guérisseuse. L’écriture est élégante que ce soit pour décrire « des fragrances de charogne, des pintes de cave humide, des fumets de soufre ou de champignons » ou les « soies écarlates, étamines bleu d’enfer, siamoises cramoisies, indiennes bleu mignon » d’une boutique de ruban. J’ai aussi beaucoup aimé l’humour léger et la douce ironie qui émaillent le livre. Les manœuvres de Catherine pour se venger des nonnes, les prétentions des nobles de la cour, leurs revirements lorsque la reine anoblit Catherine, …. bref on sourit souvent à la lecture de cet ouvrage et on le referme avec la même sensation de plaisir que procure la dégustation d’une belle pâtisserie.
• jeanphilippedetonnac 18/05/2023
  C'est un roman drôle, caustique, remarquablement écrit qui, très vite, plonge le lecteur dans des interrogations philosophiques abyssales. Une femme, Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse, née laide, mais LAIDE, amorce au milieu des moqueries et des rires un chemin de vie qui la conduit, clin d'oeil et moquerie encore de la Providence, jusqu'au Louvre où vit la famille royale et, plus loin encore, plus profond, si l'on ose dire, jusqu'au corps de la reine, Anne d'Autriche, régente des royaumes de France et de Navarre jusqu'à la majorité de son fils Louis, XIVe du nom, corps dont elle aura, par l'examen de ses selles et de tout ce que ce corps exsude, haute charge d'entretenir la royale santé. Comment jouit-elle de ce privilège insigne d'occuper ce rang auprès de la reine et de son derrière ? Parce qu'elle sait l'art des plantes qui soignent, parce qu'elle a reçu des enseignements, parce que, si sa laideur est grande, son intelligence l'est plus encore, parce qu'elle est guérisseuse, qu'elle connaît donc le mariage secret des corps et des âmes. Et c'est comme si la disgrâce qu'elle portait sur son visage, l'affreuse laideur, lui avait donné à elle, Catherine la borgnesse, le goût... C'est un roman drôle, caustique, remarquablement écrit qui, très vite, plonge le lecteur dans des interrogations philosophiques abyssales. Une femme, Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse, née laide, mais LAIDE, amorce au milieu des moqueries et des rires un chemin de vie qui la conduit, clin d'oeil et moquerie encore de la Providence, jusqu'au Louvre où vit la famille royale et, plus loin encore, plus profond, si l'on ose dire, jusqu'au corps de la reine, Anne d'Autriche, régente des royaumes de France et de Navarre jusqu'à la majorité de son fils Louis, XIVe du nom, corps dont elle aura, par l'examen de ses selles et de tout ce que ce corps exsude, haute charge d'entretenir la royale santé. Comment jouit-elle de ce privilège insigne d'occuper ce rang auprès de la reine et de son derrière ? Parce qu'elle sait l'art des plantes qui soignent, parce qu'elle a reçu des enseignements, parce que, si sa laideur est grande, son intelligence l'est plus encore, parce qu'elle est guérisseuse, qu'elle connaît donc le mariage secret des corps et des âmes. Et c'est comme si la disgrâce qu'elle portait sur son visage, l'affreuse laideur, lui avait donné à elle, Catherine la borgnesse, le goût et le devoir de s'occuper de tout ce que nous ne pouvons pas regarder en face, tout ce que nous dégradons sur l'échelle des choses belles et recommandables et celles qu'on abîme au purgatoire ou au néant du monde. Entrer dans la grande histoire par le derrière d'une reine est un destin à la fois merdique et réparateur.

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