Lisez! icon: Search engine
Traduire Hitler
Date de parution : 13/10/2022
Éditeurs :
Editions Héloïse D'Ormesson

Traduire Hitler

Date de parution : 13/10/2022
« Pourquoi un homme politique extrémiste consacre-t-il sept cents pages à développer des théories perverses et fumeuses dans une langue à peu près inaccessible au commun des mortels ? Pourquoi ce style... « Pourquoi un homme politique extrémiste consacre-t-il sept cents pages à développer des théories perverses et fumeuses dans une langue à peu près inaccessible au commun des mortels ? Pourquoi ce style confus, cette accumulation d’adverbes, de conjonctions douteuses, ces glissements sémantiques, ces syllogismes, ces dérapages du cheminement déductif ? Est-ce de... « Pourquoi un homme politique extrémiste consacre-t-il sept cents pages à développer des théories perverses et fumeuses dans une langue à peu près inaccessible au commun des mortels ? Pourquoi ce style confus, cette accumulation d’adverbes, de conjonctions douteuses, ces glissements sémantiques, ces syllogismes, ces dérapages du cheminement déductif ? Est-ce de l’incapacité ? Ou bien une méthode ? »
 
Si certains se demandent à quoi bon sortir de l’oubli ce brûlot de haine, Olivier Mannoni, qui a consacré dix ans à la retraduction de Mein Kampf, leur répond. Outre les tempêtes suscitées par la parution d’Historiciser le mal, il raconte ici la lutte au corps à corps avec une prose lourde et pernicieuse et les incidences plus personnelles de ce compagnonnage forcé. Face à une actualité où les démons semblent renaître, Olivier Mannoni nous alerte sur le pouvoir du discours tronqué, trompeur et d’autant plus efficace qu’il est simpliste.
 
Né en 1960, Olivier Mannoni est traducteur de l’allemand, spécialisé dans les textes sur le IIIe Reich. Récipiendaire du prix Eugen-Helmlé, il a fondé l’École de traduction littéraire et présidé l’Association des traducteurs littéraires de France. Il est aussi critique littéraire et biographe.
Lire la suite
En lire moins
EAN : 9782350878393
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 128
Format : 120 x 180 mm
EAN : 9782350878393
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 128
Format : 120 x 180 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • motspourmots 22/02/2023
    "Apprendre l'Allemand (...), c'était être tôt ou tard, volontairement ou malgré soi, confronté aux souvenirs du nazisme." Dans ce court mais intense récit, Olivier Mannoni revient sur son expérience singulière de traducteur de "Mein Kampf" ; on se souvient sans doute des débats enfiévrés qui ont suivi l'annonce du projet autour d'une prose qui sent le soufre, la haine et la mort. Au cours de ses années d'exercice, le traducteur s'était déjà frotté aux textes de certains dignitaires ou sympathisants du régime nazi qui constituent pour les historiens des sources documentaires nécessaires. Exercice douloureux qui atteint bien sûr ici son paroxysme. L'auteur raconte donc la genèse du projet, l'équipe d'historiens chargés d'encadrer et d'expliciter le texte comme autant de balises jusqu'au titre de l'ouvrage "Historiser le mal" qui montre ainsi qu'il ne s'agit pas d'une simple traduction le texte initial étant noyé sous les notes et les commentaires. "Non, traduire Hitler, Goebbels, Himmler, Rosenberg et les autres ce n'est pas traduire de l'allemand. C'est traduire une langue forgée pour et par un totalitarisme meurtrier, une langue destinée à faire peur (...). Une langue faite pour tromper, mentir et, nous allons le voir, abrutir" Mais l'intérêt de son témoignage réside dans son aptitude à se confronter aux mots et à leur sens parfois multiple, notamment dans la langue allemande comme il l'explique très bien. Il plaide avec talent pour la mise au jour, l'explication qui mène à la compréhension grâce à l'analyse fine de la langue, de la syntaxe, du vocabulaire, de la mécanique... cette même analyse qui permet ensuite de retrouver ailleurs, dans d'autres discours bien plus proches de nous les ingrédients identifiés chez les promoteurs de haine. C'est effroyable et fascinant. C'est aussi un témoignage rare et fort de ce que représente réellement le métier de traducteur, bien loin de l'exercice de transposition d'une langue à une autre. Les mots prennent ici toute leur dimension. "Parce qu'il permet le dialogue et la prise de décision commune, le langage est la force de la démocratie. Que ce langage soit perverti, et c'est la démocratie elle-même qui se distord, s'atrophie et perd sa raison d'être.""Apprendre l'Allemand (...), c'était être tôt ou tard, volontairement ou malgré soi, confronté aux souvenirs du nazisme." Dans ce court mais intense récit, Olivier Mannoni revient sur son expérience singulière de traducteur de "Mein Kampf" ; on se souvient sans doute des débats enfiévrés qui ont suivi l'annonce du projet autour d'une prose qui sent le soufre, la haine et la mort. Au cours de ses années d'exercice, le traducteur s'était déjà frotté aux textes de certains dignitaires ou sympathisants du régime nazi qui constituent pour les historiens des sources documentaires nécessaires. Exercice douloureux qui atteint bien sûr ici son paroxysme. L'auteur raconte donc la genèse du projet, l'équipe d'historiens chargés d'encadrer et d'expliciter le texte comme autant de balises jusqu'au titre de l'ouvrage "Historiser le mal" qui montre ainsi qu'il ne s'agit pas d'une simple traduction le texte initial étant noyé sous les notes et les commentaires. "Non, traduire Hitler, Goebbels, Himmler, Rosenberg et les autres ce n'est pas traduire de l'allemand. C'est traduire une langue forgée pour et par un totalitarisme meurtrier, une langue destinée à faire peur (...). Une langue faite pour tromper, mentir et, nous allons le voir, abrutir" Mais l'intérêt de son témoignage réside dans son aptitude...
    Lire la suite
    En lire moins
  • Corboland78 09/02/2023
    Olivier Mannoni, né en 1960, est un traducteur spécialiste de l’allemand, journaliste et biographe français. Il est le fils d'un professeur d'allemand et de Nicole Casanova, femme de lettres, traductrice et critique littéraire française. De 2007 à 2012 il a été président de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) puis il s’est chargé de concevoir l'école de traduction littéraire créée par le Centre national du livre (CNL/ETL), qui a ouvert ses portes en avril 2012, et la dirige depuis cette date. Traduire Hitler, un très court essai vient de paraître. Au printemps 2021, les éditions Fayard ont publié une nouvelle traduction du Mein Kampf de qui vous savez. L’affaire fit grand bruit avant que le livre ne soit disponible, Jean-Luc Mélenchon et la presse attisèrent le buzz avant d’en rabattre une fois l’ouvrage édité : le bouquin n’est disponible à la vente que sur commande (impossible de le feuilleter en librairie) et il est vendu sous le titre Historiciser le mal, accompagné d’un énorme appareil critique proposant une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne. Réédition conçue avec la participation de nombreux historiens et spécialistes, la traduction en étant réalisée par Olivier Mannoni. L’auteur de cet essai revient dans son ouvrage sur cette éprouvante épreuve, un travail d’une dizaine d’années, une première version qui l’avait occupé six ans ayant été retoquée : il ne s’agissait pas ici d’une traduction banale, de celle où le traducteur tente d’améliorer le texte quand il est trop mauvais pour le rendre compréhensible au lecteur lambda, il fallait tout au contraire, rendre en français ce verbiage sans style, ces développements confus quasi illisibles, ces syllogismes et dérapages, bref un fatras « littéraire » et porteur d’idées répugnantes. Olivier Mannoni élargit son analyse aux autres livres écrits par des nazis ou à leurs discours, démontrant qu’ils utilisaient sciemment la langue allemande pour manier « les ressources du langage pour dissimuler d’abord leurs intentions puis leurs crimes. » Dans un dernier chapitre, l’auteur alerte, les nazis ont utilisé le langage pour tromper, cacher leurs projets dans un premier temps, or c’est exactement ce que l’on peut observer de nos jours, depuis les années 90, avec les Le Pen et les mouvements d’extrême droite, Eric Zemmour, ou plus récemment encore avec Trump, des mots, des expressions qui étaient jusqu’alors tabous, à force d’être répétés dans des discours sont repris par les médias et par un effet de boule de neige, deviennent des éléments du langage courant (le « grand remplacement » etc.). « Parce qu’il permet le dialogue et la prise de décision commune, le langage est la force de la démocratie. Que ce langage soit perverti, et c’est la démocratie elle-même qui se distord, s’atrophie et perd sa raison d’être. » Glaçant. Olivier Mannoni, né en 1960, est un traducteur spécialiste de l’allemand, journaliste et biographe français. Il est le fils d'un professeur d'allemand et de Nicole Casanova, femme de lettres, traductrice et critique littéraire française. De 2007 à 2012 il a été président de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) puis il s’est chargé de concevoir l'école de traduction littéraire créée par le Centre national du livre (CNL/ETL), qui a ouvert ses portes en avril 2012, et la dirige depuis cette date. Traduire Hitler, un très court essai vient de paraître. Au printemps 2021, les éditions Fayard ont publié une nouvelle traduction du Mein Kampf de qui vous savez. L’affaire fit grand bruit avant que le livre ne soit disponible, Jean-Luc Mélenchon et la presse attisèrent le buzz avant d’en rabattre une fois l’ouvrage édité : le bouquin n’est disponible à la vente que sur commande (impossible de le feuilleter en librairie) et il est vendu sous le titre Historiciser le mal, accompagné d’un énorme appareil critique proposant une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne. Réédition conçue avec la participation de nombreux historiens et spécialistes, la traduction en étant réalisée par Olivier Mannoni. L’auteur de cet essai...
    Lire la suite
    En lire moins
  • stef6534 09/01/2023
    Olivier Mannoni dans ses travaux de traducteur d'allemand a très souvent été confronté au mal sous toutes ses formes. Dans ce livre il nous raconte ses interrogations, ses difficultés, les critiques rencontrées pour la traduction de Mein Kampf. Un livre avec une aura maléfique et qui suscite une curiosité malsaine. La traduction s'intitule Historiciser le mal et non Mein Kampf. Le texte est accompagné d'un appareil critique qui confine à l'exhaustivité et s'attache à décortiquer et à dénoncer point par point tous les mensonges, les affabulations et les délires racistes de son auteur, tout en les replaçant dans leur contexte. C'est un travail monumental du traducteur et des nombreux historiens spécialistes du nazisme. L'auteur a passé dans 10 ans dans la tête d'Hitler. Il raconte comment la charge émotionnelle fut terrible pour lui mais aussi pour ses proches. Outre la violence des propos Hitler écrit dans un style décousu et incohérent. Bref un livre mal écrit et pénible à lire. Le traducteur a eu pour mission de restituer la nature brute du texte original allant à l'encontre des règles de traduction qui veulent que le traducteur rende un texte lisible et fluide. Tout au long du livre de Mannoni nous relate son chemin de croix. L'auteur dans sa dernière partie s'inquiète du sillage laissé par Hitler notamment quand les politiques avides de pouvoir simplifient et pervertissent le langage. En conclusion je vous suggère de lire cet essai très intéressant et qui nous invite à la réflexion.Olivier Mannoni dans ses travaux de traducteur d'allemand a très souvent été confronté au mal sous toutes ses formes. Dans ce livre il nous raconte ses interrogations, ses difficultés, les critiques rencontrées pour la traduction de Mein Kampf. Un livre avec une aura maléfique et qui suscite une curiosité malsaine. La traduction s'intitule Historiciser le mal et non Mein Kampf. Le texte est accompagné d'un appareil critique qui confine à l'exhaustivité et s'attache à décortiquer et à dénoncer point par point tous les mensonges, les affabulations et les délires racistes de son auteur, tout en les replaçant dans leur contexte. C'est un travail monumental du traducteur et des nombreux historiens spécialistes du nazisme. L'auteur a passé dans 10 ans dans la tête d'Hitler. Il raconte comment la charge émotionnelle fut terrible pour lui mais aussi pour ses proches. Outre la violence des propos Hitler écrit dans un style décousu et incohérent. Bref un livre mal écrit et pénible à lire. Le traducteur a eu pour mission de restituer la nature brute du texte original allant à l'encontre des règles de traduction qui veulent que le traducteur rende un texte lisible et fluide. Tout au long du livre de Mannoni nous relate...
    Lire la suite
    En lire moins
  • beckerkarin 04/12/2022
    Traducteur spécialisé en langue allemande, Olivier Mannoni avait déjà à son actif la traduction de plusieurs textes rédigés par des dignitaires nazis, lorsqu’il fut approché par les éditions Fayard pour traduire « Mein Kampf » d’Adolf Hitler. Publication qui serait rigoureusement commentée par une équipe d’historiens chevronnés. On comprend aisément que cette « plongée dans l’esprit torturé du Führer » fut très éprouvante. L’auteur dut, au bout de deux ans de travail, revoir l’intégralité de son texte, ce dernier étant finalement « trop bien » rédigé ce qui le rendait clair et intelligible à tout lecteur, comme devrait l’être une traduction « classique ». Pourtant, dans ce cas précis, le but était en fait que ce livre soit, je cite l’auteur: « exactement dans l’état, si j’ose dire, où Hitler l’avait laissé en 1925: bourbeux, criblé de fautes et de répétitions, souvent illisible, doté d’une syntaxe hasardeuse et truffé de tournures obsessionnelles » (extrait p. 34) En outre, ce projet suscita de nombreuses polémiques, des voix s’élevant contre l’idée même de cette publication, arguant qu’un tel texte ne devait plus être « disponible » et risquait d’enthousiasmer une certaine catégorie de lecteurs, essentiellement d’extrême droite. Pourtant, la nature de la traduction ainsi que la richesse et l’érudition des commentaires qui l’accompagnent ont pour but d’expliquer que ces envolées lyriques, gonflées d’un vocabulaire alambiqué et étant censées donner l’impression que leur auteur disposait d’une intelligence exceptionnelle et d’un vocabulaire qui l’était tout autant, étaient en fait des phrases sans fondement ni réflexion, dont le seul but était d’étourdir et d’impressionner. J’ai énormément apprécié cet essai dont l’écriture fine et intelligente explique parfaitement le mécanisme linguistique utilisé dans de tels écrits, tout en citant nombre d’exemples contemporains démontrant que ce procédé est encore utilisé par certaines personnalités politiques et s’immisce insidieusement dans leurs discours et leurs déclarations. Un ouvrage que l’on ne peut que conseiller tant il est passionnant et presque nécessaire face à certaines « tentations politiques » actuelles! Traducteur spécialisé en langue allemande, Olivier Mannoni avait déjà à son actif la traduction de plusieurs textes rédigés par des dignitaires nazis, lorsqu’il fut approché par les éditions Fayard pour traduire « Mein Kampf » d’Adolf Hitler. Publication qui serait rigoureusement commentée par une équipe d’historiens chevronnés. On comprend aisément que cette « plongée dans l’esprit torturé du Führer » fut très éprouvante. L’auteur dut, au bout de deux ans de travail, revoir l’intégralité de son texte, ce dernier étant finalement « trop bien » rédigé ce qui le rendait clair et intelligible à tout lecteur, comme devrait l’être une traduction « classique ». Pourtant, dans ce cas précis, le but était en fait que ce livre soit, je cite l’auteur: « exactement dans l’état, si j’ose dire, où Hitler l’avait laissé en 1925: bourbeux, criblé de fautes et de répétitions, souvent illisible, doté d’une syntaxe hasardeuse et truffé de tournures obsessionnelles » (extrait p. 34) En outre, ce projet suscita de nombreuses polémiques, des voix s’élevant contre l’idée même de cette publication, arguant qu’un tel texte ne devait plus être « disponible » et risquait d’enthousiasmer une certaine catégorie de lecteurs, essentiellement d’extrême droite. Pourtant, la nature de la traduction ainsi que la richesse et l’érudition des commentaires qui l’accompagnent ont...
    Lire la suite
    En lire moins
  • alexandrebertin 23/11/2022
    Un livre essentiel ! On pénètre dans le quotidien d'un traducteur, et pas n'importe lequel : celui qui traduit le livre le plus abject qui ai jamais été écrit. Olivier Mannoni aborde toutes les questions sans jamais se défausser. Je regrette juste que le livre soit si court. J'aurais aimé passer un peu plus de temps avec Olivier. Un livre à lire de toute urgence
Inscrivez-vous à la Newsletter Lisez!, la Newsletter qui vous inspire !
Découvrez toutes les actualités de nos maisons d'édition et de vos auteurs préférés