Almah - la jeunesse viennoise des Déracinés : Le livre de Catherine Bardon

J’ai découvert Almah en lecture commune avec le bookclub de la pause littéraire. Nous avions la joie de faire cette lecture en présence de Catherine Bardon, l’auteure. Quel plaisir, en plus de la découverte du livre, de l’écouter nous raconter la naissance de ce préquel à la saga des déracinés. Certaines d’entre nous, comme c’était mon cas, ont commencé par ce préquel. D’autres avaient déjà lu la saga auparavant. Aucune n’a été déçue, et y a trouvé des avantages. J’ai adoré suivre le parcours de ce bébé puis de cette enfant qui devient une jeune fille et que l’on va quitter à l’aube de ses 20 ans, au moment où elle est confrontée à un premier deuil douloureux mais aussi à la rencontre de son premier amour, qu’elle rêvait et espérait depuis plusieurs années. Mais Almah, c’est bien plus que ça. C’est la force des relations familiales, entre une mère fragile et un père attentif, soucieux du bonheur de sa fille, au point de la laisser faire ses propres choix, à une époque où se faire une place pour la femme était difficile. Almah c’est l’amour de l’art. Les peintures, la musique sont plus que présentes dans le roman et mettent de la légèreté dans cette période historique douloureuse. Almah c’est aussi accompagner les personnages dans la montée de l’antisémitisme avec ses peurs, ses doutes, ses fuites, ses espoirs, sa réalité brutale et incontournable. C’est donc un joli coup de coeur pour moi et j’ai très envie de suivre le parcours de vie d’Almah à laquelle je me suis déjà beaucoup attachée.

Almah est le préquel de la saga "Les déracinés" de Catherine Bardon. Il peut se lire en premier ou à la fin. Dans le cadre de notre LC, beaucoup d'entre nous ont fait donc le choix de le lire en premier. Je dirai que ce livre donne un bel avant-goût de la saga qu'il me tarde de lire. J'ai particulièrement apprécié : - les personnages d'Almah, son père, Matilda son amie et les deux employés Téofila et Alois. On sent particulièrement chez Almah sa vitalité et son élan. - le contexte historique si bien rendu et documenté de Vienne au début du Xxème siècle qui peu à peu s'enlise dans une tourmente annoncée. - l'écriture fluide et immersive de Catherine Bardon. Cerise sur le gâteau, nous avons eu la chance et l'honneur d'avoir eu l'autrice avec nous et de pouvoir échanger avec elle. Elle répondait avec beaucoup de gentillesse à nos questions. Merci encore. En tout cas, c'est exactement le genre de lecture que j'apprécie et je lirai avec un plaisir immense la saga et ses deux autres livres.

Bon déjà je vais parler du prix de ce livre, sérieusement 20€ pour un livre si petit et qui ne raconte pas grand chose. Je n'ai qu'une chose à dire vive la bibliothèque municipale Sinon je n'ai pas lu la saga des déracinés que je compte toutefois lire cette année Mais ce livre est trop court et n'offre pas assez de détails J'ai plus l'impression qu'il surfe sur la vague du succès de la saga C'est dommage...

Almah de Catherine Bardon Vienne 1911: le roman souvre avec la naissance d'Almah, la fille tant desirée de Julius, chirurgien réputé de la capitale et grand mécène, et d'Hannah, une ancienne pianiste qui depuis le décès de son précédant enfant soigne son mal être à coup de cures et de visites chez le Docteur Freud. Issue d'une famille de la grande bourgeoisie juive, Almah connaît une enfance puis une adolescence heureuse et protégée . Au fil des pages on la voit grandir, s'affirmer, nouer des amitiés et devenir une jeune fille indépendante au caractère bien trempé. Refusant la voie toute tracée pour elle par ses parents - une femme au foyer epanouie auprès d'un beau parti, son ami d'enfance - Almah repousse les avances de son prétendant et entreprend des études de dentiste en vue de monter un jour un cabinet avec sa meilleure amie! A travers le portrait tout en finesse d'Almah, Catherine Bardon fait revivre à merveille l'ambiance de la Vienne de l'époque.On suit Almah dans les ruelles de la capitale impériale, on se promène au Prater, on visite le Belvédère, on fréquente les salons littéraires et cafés mythiques de la ville sans oublier les soirées à l'opéra. Le lecteur est totalement immergé dans l'effervescence culturelle de la ville et croise au fil des pages Freud, Kkimt, Shiele, Kurzweil ou bien encore Malher . De sa plume romanesque, l'auteur fait revivre une page complète de l'histoire de l'Autriche du 20eme siècle. Un pays qui, en dépit d'un bouillonnement intellectuel et artistique incomparable, connait un antisémitisme rampant . Un pays qui va être durement frappé par les tourments de l'histoire et va connaître en l'espace de quelques années la Grande Guerre, la chute de la Maison Habsbourg et la montée du nazisme. Je fais partie des lecteurs qui avaient été complètement conquis par la saga Les Déracinés que j'avais dévorée pendant le confinement. J'attendais donc beaucoup de ce prequel consacré à la jeunesse de l'héroïne. Peut être trop. Si je n'ai pas retrouvé le souffle et l'émotion ressentie dans Les Déracinés, Almah a été une vrai lecture plaisir. Un roman passionnant qui retrace à merveille le contexte historique et culturel de l'époque.