Dernier meurtre au bout du monde : Le livre de Stuart Turton

Stuart Turton est un virtuose du récit, un auteur qui refuse la facilité et qui, avec "Dernier meurtre au bout du monde", prouve une fois encore son talent pour réinventer le thriller. Après l’énigmatique "Les sept morts d’Evelyn Hardcastle" et l’aventure maritime "L’étrange traversée du Saardam", il nous entraîne cette fois dans un huis clos futuriste sur une île post-apocalyptique où l’humanité tente de survivre. Comme toujours, l’auteur s’attaque à un défi narratif ambitieux : un whodunit atypique, qui mêle anticipation, mystère et suspense à la manière d’un jeu d’échecs grandeur nature. Il maîtrise son intrigue avec brio, manipulant le lecteur dans un dédale d’indices, de révélations et de fausses pistes. On se laisse embarquer dans ce thriller d’anticipation qui défie les codes du genre et renouvelle le plaisir du suspense. Au-delà de l’enquête, "Dernier meurtre au bout du monde" soulève des questions profondes sur la nature humaine et les vestiges d’un monde en ruine. L’ambiance en vase clos, les mystères enfouis et les tensions entre les survivants rappellent par moments l’atmosphère de "Lost". Mais loin de se perdre dans l’abstraction, Turton garde toujours le contrôle, livrant une histoire haletante, accessible même aux non-adeptes de science-fiction. L’écriture est fluide, le rythme maîtrisé et les personnages brillamment esquissés, notamment Emory, l’enquêtrice amateur qui porte une grande partie du roman. Aucun détail n’est laissé au hasard, et chaque pièce du puzzle finit par s’emboîter de manière stupéfiante. Turton prouve une fois de plus qu’il est un maître du suspense et un conteur hors pair. "Dernier meurtre au bout du monde" est une expérience de lecture inoubliable, un thriller hors normes qui captive de la première à la dernière page.

Dans un futur pas si lointain, sur une île grecque, une communauté vit dans le partage des tâches et l’entraide. Elle est « dirigée » par trois Anciens qui ont établi des règles pleines de bon sens, du moins en apparence. Cette vie en autarcie a été nécessaire à la suite de l’apparition d’un brouillard toxique ayant annihilé toute vie sur Terre. L’île a su être protégée par ces fameux Anciens, en particulier Niema, scientifique de grande renommée. Le temps pourrait s’écouler ainsi indéfiniment, mais le meurtre de Niema, retrouvée dans les restes carbonisés d’un entrepôt, le crâne défoncé, va tout remettre en question. Difficile de résumer cet ouvrage si complexe sans dévoiler trop de choses (ou pas assez, d’ailleurs). Comme à son habitude, Stuart Turton, qui m’avait bien emballée avec ses deux précédents romans, s’amuse à nous faire prendre des pistes qui se révèlent des culs-de-sac. Le contexte est assez clair : une île où vit une communauté, un minimum de règles pour que la solidarité existe, une garantie de sécurité grâce aux Anciens qui ont une connaissance scientifique suffisante pour tenir le brouillard à distance. Car il est bien présent, ce brouillard fait d’une multitude d’insectes, à un kilomètre autour de l’île. Il reste une menace, mais les Anciens veillent. Et puis il y a la population elle-même, heureuse et docile, rassurée par une sorte d’ange gardien, Abi, mise au point par Niema, et qui résonne dans leur tête. Déjà là, on commence à douter du bien fondé de la communauté. Un contrôle sur les esprits n’est pas anodin. Pourtant, certains renâclent, comme Emory qui pose trop de questions, remettant en cause certains aspects de la vie communautaire. D’ailleurs, quand Niema sera retrouvée morte, elle enquêtera de son propre chef, au risque de découvrir un coupable inattendu. Enfin, il y a l’île, petite et pas vraiment idyllique. Ancienne base militaire, elle est rocailleuse et surchauffée par un soleil de plomb. La mer y est infestée de requins et d’une pollution indéterminée. On sent assez vite que ça ne va pas tenir longtemps, il va falloir trouver un moyen de sortir de là …. en détruisant le brouillard ? J’avoue être sortie de ma lecture un peu groggy. Entre les multiples pistes pour découvrir le meurtrier, les secrets dévoilés au fur et à mesure des chapitres, et les descriptions scientifiques un peu obscures, il m’a fallut être très concentrée pour finir cet ouvrage. Néanmoins, la conclusion constitue une vraie fin qui soulage et nous permet de respirer à nouveau. Bien joué, M. Turton !

Une île cernée par un brouillard mortel. Des habitants qui décèdent systématiquement au même âge. Et trois « anciens », respectés voir vénérés qui assurent la gestion du groupe. Après un périple en bateau au 17ème siècle dans #letrangetraverséedusaardam l’auteur nous emmène dans un monde futuriste où l’espèce humaine n’est plus qu’une poignée et tente de survivre. Un meurtre provoque une remise en question de ce qu’ils croient connaître. Stuart Turton a le don de monter des énigmes à tiroirs. Chaque chapitre vous apporte son lot de questions et vous plonge un peu plus dans le doute. L’atmosphère bienveillante qui prévaut au début de la lecture se délite peu à peu et fait naitre un sentiment d’urgence angoissant.

Je ne suis pas très SF mais j'avoue que j'ai apprécié cette lecture car le fond reste l'enquête. L'histoire est très bien écrite et la traduction est plutôt bonne. J'ai beaucoup aimé le personnages d'Emory. Le livre regorge bien des secrets sur les personnages ce qui peut crée des doutes. Cependant je m'attendais presque à la fin. Mais ça n'enlève en rien que L'histoire est très bien tourné.