Dom Juan : Le livre de Molière
LES GRANDS TEXTES DU XVIIe SIÉCLE -
En 1664,
Dom Juan déchaîne le scandale et soulève les passions. Molière a déjà ridiculisé la société de son temps, précieux, marquis, médecins, dévots. Le personnage de Dom Juan, figure exemplaire de l'impiété et de l'athéisme, lui offre un sujet plus dangereux encore. Ce grand seigneur est le diable en personne. Il blasphème, méprise ses créanciers, étincelle d'esprit et de méchanceté. Il séduit mille femmes, pour les humilier après. À ses côtés, son valet, Sganarelle, est terrorisé par son insolence, son aisance, son cynisme.
Aujourd'hui encore, le génie et le miracle de Molière, dont la voix s'élève chaque soir dans tous les théâtres du monde, nous fait rire et frémir.
De (auteur) : Molière
Préface de : Matthieu Baumier
Expérience de lecture
Avis Babelio
Denis_76
• Il y a 3 mois
Molière frappe fort ! Comédie en cinq actes et en prose. Comédie par la forme, philosophie par le fond. Don Juan sera-t-il châtié pour toutes les souffrances qu'il suscite ? Mais au-delà de ça, quel est le véritable message de Molière ? Juan veut fuir sa mariée Elvire car, libertin, il a repéré d'autres appas : -- J'ai une pente naturelle à me laisser aller à tout ce qui m'attire. Son valet, Sganarelle, n'est pas d'accord, mais, pour éviter les coups de son maître, fait semblant de tenir des propos pour autrui. Elvire sent les aspirations de son mari, et ses foudres lui tombent dessus. Juan se retrouve dans une situation rocambolesque où deux paysannes, Mathurine et Charlotte, se crêpent le chignon pour lui ... enfin, plus exactement, pour obtenir un "rang" plus élevé auprès de Juan qui veut les épouser toutes les deux. Pierrot, qui aime Charlotte et qui a sauvé Juan de la noyade se dit qu'il aurait dû le laisser couler (comique de situation) ! Juan ne croit en rien, ne craint personne, même Don Carlos ou son frère qui veulent laver l'honneur de leur soeur Dona Elvire (comique de situation) ; et même la statue du commandeur quand elle hoche la tête, puis même quand celle-ci s'invite à dîner chez Don Juan, acte IV, 8, d'où le sous-titre, "le festin de pierre" : -- Allons voir, et montrons que rien ne me saurait ébranler. La pièce gagne sa quatrième étoile avec la superbe tirade de Don Juan quand il justifie son changement d'attitude verbale mais pas d'action ; il fait l'éloge de l'hypocrisie (V, 2) : -- C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée. Indirectement, Molière ose ici s'adresser aux Grands qui viennent assister à cette pièce de théâtre. L'hypocrisie domine malheureusement le monde. Nota : les médecins du XVIIè siècle en prennent pour leur grade, comme souvent avec Molière.
chanelhander
• Il y a 3 mois
Histoire: #127765;#127765;#127765;#127761;#127761; Personnages: #127765;#127765;#127765;#127767;#127761; Rythme: #127765;#127765;#127767;#127761;#127761; Écriture: #127765;#127765;#127765;#127767;#127761; Dénouement: #127765;#127765;#127767;#127761;#127761; #77955;#128394; Dom Juan met en scène l’homme séducteur, cynique et rebelle, sous le prisme de l’ironie mordante de Molière. La pièce explore les limites morales et sociales à travers un personnage complexe, à la fois fascinant et controversé. Si le texte est riche en satire, le rythme et certains aspects peuvent paraître datés ou moins accessibles. Une œuvre classique qui invite à réfléchir sur l’hypocrisie et la nature humaine, malgré ses petites faiblesses.
lucaaa
• Il y a 4 mois
Dom Juan est une comédie audacieuse et incisive qui mêle intelligence, humour et réflexion morale avec une virtuosité rare. Molière nous présente un héros fascinant et terriblement humain : Dom Juan, séducteur impénitent, manipulateur charmeur et libre-penseur provocateur. On est à la fois exaspéré par son cynisme et irrésistiblement attiré par son panache et son insolence. Il n’y a pas à dire, il a le don de vous faire lever les yeux au ciel… tout en vous faisant rire. La pièce n’est pas qu’une suite de conquêtes et de bravades : elle explore des thèmes universels comme l’hypocrisie sociale, la morale, la religion et le libertinage d’esprit. Sganarelle, son fidèle (ou presque) serviteur, apporte un contrepoint comique et terre-à-terre qui équilibre parfaitement le cynisme flamboyant de Dom Juan. Les dialogues, ciselés et rythmés, se lisent presque comme une musique, chaque réplique ayant son importance et sa force. Ce qui frappe surtout, c’est l’ambiguïté morale de Dom Juan. Il est à la fois fascinant et détestable, héroïque et dévoyé. Molière ne juge pas autant qu’il expose, laissant le lecteur ou spectateur réfléchir sur la liberté, le désir et la conséquence des actes. La pièce, drôle, vive et profondément humaine, garde une modernité étonnante malgré ses trois siècles d’existence. 4,5/5 : une comédie brillante et mordante, où l’humour et la réflexion se mêlent avec génie. On rit, on s’indigne, on s’émerveille… et on se surprend à admirer malgré tout ce Dom Juan qui continue de séduire et de provoquer, même des siècles plus tard. Une lecture qui reste fraîche, vibrante et inoubliable, à savourer autant pour le rire que pour la profondeur des questions qu’elle pose.
LaLisiere
• Il y a 4 mois
Créé en 1665 et rapidement censuré, "Dom Juan ou le Festin de pierre" demeure l’une des œuvres les plus audacieuses de Molière. Inspirée de la légende du séducteur impie popularisée par Tirso de Molina, cette pièce rompt avec les conventions comiques traditionnelles pour faire entendre une voix singulièrement inquiétante, celle d’un libertin moderne, philosophe en apparence, prédateur en vérité. Entre satire sociale, farce noire et théâtre moral, "Dom Juan" interroge les limites de la liberté individuelle, le pouvoir du langage, et les tensions entre foi, raison et hypocrisie. Dom Juan est un personnage fascinant, paradoxal, insaisissable. Il séduit, abandonne, ment, défie Dieu, transgresse toutes les normes : sociales, morales, religieuses. Il est à la fois un libertin de mœurs et un libertin d’esprit, c’est-à-dire un homme qui refuse toute transcendance au nom de la seule raison. Mais Molière complexifie ce portrait : sous les habits du rebelle se cache aussi une figure tragique, vouée à la chute, dont l’excès de liberté devient autodestructeur. Ce Dom Juan, toujours en mouvement, sans remords ni repentance, n’est pas simplement un coureur de jupons. Il est un principe de désordre, un défi vivant à la société de son temps, une incarnation de l’homme moderne coupé de tout fondement métaphysique. Il fait de la parole un instrument de pouvoir, de l’ironie un bouclier, du cynisme un mode de vie. En cela, il dépasse le simple rôle de libertin pour devenir un mythe. Face à Dom Juan se tient Sganarelle, serviteur peureux, moraliste malgré lui, grotesque et pourtant lucide. Ce duo forme un ressort comique classique, mais ici profondément enrichi : Sganarelle est la conscience que Dom Juan n’écoute pas. Il commente, alerte, s’indigne, mais reste impuissant. Son bavardage, souvent cocasse, trahit une angoisse profonde : que devient l’homme sans foi, sans loi, sans fidélité ? Le comique de Sganarelle est teinté de tragique : il incarne le bon sens populaire face à une radicalité qui le dépasse. Leur relation théâtrale devient un lieu d’exploration philosophique. Dom Juan parle pour séduire, convaincre ou dominer ; Sganarelle parle pour ne pas sombrer. La parole devient un champ de bataille idéologique, où se jouent la vérité, la foi, le doute. Molière ne se contente pas de peindre un individu hors normes : il critique à travers lui les hypocrisies sociales de son temps. Dom Juan est un provocateur, mais aussi un révélateur : en feignant la conversion, il dénonce le pouvoir du paraître. En méprisant les nobles, les dévots ou les rustres, il révèle la vanité des statuts sociaux. Molière, sous couvert de fiction, porte un regard mordant sur l’aristocratie décadente, la religion instrumentalisée, le théâtre des convenances. L’acte V, où Dom Juan prétend devenir dévot, est emblématique de cette tension entre sincérité et masque. Le héros y retourne les codes contre ceux qui les défendent, affirmant sa liberté jusqu’à l’ultime provocation. En cela, la pièce est plus subversive que morale : elle ne prône pas une conversion, elle en dramatise l’impossibilité. "Dom Juan" déroute par sa forme : écrit en prose, construit comme une suite d’épisodes presque disjoints, le texte oscille entre burlesque et gravité, entre farce et méditation. Cette instabilité formelle reflète celle du personnage principal : insaisissable, changeant, fuyant. La comédie devient un masque inquiétant : elle fait rire, mais d’un rire jaune. La mort finale de Dom Juan, foudroyé par la statue du Commandeur qu’il avait défié, semble restaurer un ordre moral. Mais cette punition divine arrive tard, presque mécaniquement, et laisse un arrière-goût d’amertume. Le dernier mot revient à Sganarelle, non pas pour tirer une leçon, mais pour pleurer son salaire perdu. Le théâtre devient alors lieu de vertige : aucun salut, aucun apaisement, seulement la disparition d’un homme qui n’a jamais voulu céder. "Dom Juan" est sans doute la pièce la plus philosophique de Molière, et l’une des plus troubles. Elle interroge, dérange, fascine. À travers un héros de la révolte devenue stérile, Molière pose les grandes questions de l’existence : qu’est-ce qu’une vie sans foi ? Que vaut une parole sans vérité ? Jusqu’où l’homme peut-il s’émanciper sans se perdre ? C’est en cela que "Dom Juan" demeure une œuvre majeure : elle ne se laisse pas réduire à une morale simple, mais invite le spectateur à penser, à douter, à se confronter au vertige de la liberté. Théâtre de la subversion autant que de l’introspection, cette pièce continue d’éclairer notre modernité avec une acuité rare.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Théatre
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- EAN
- 9782266295963
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 128
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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1,90 € Poche 128 pages