L'Ecole des femmes : Le livre de Molière

Molière savait écrire des pièces drôles, satiriques et empreintes de polémiques. C'est le cas de cette école des femmes qui remplit bien son contrat. Plaisante, la pièce ne provoque pas de fous rires mais les échanges rapides de répliques nous arrachent quelques sourires. A moins que ce ne soit l'ingénuité parfois confondante d'Agnès, les mésaventures d'Arnolphe ou encore la bêtise de Georgette et Alain. Les personnages sont simples comme doivent l'être des personnages de théâtre, l'intrigue est mince mais l'on passe un bon et court moment. Pour tout dire j'ai lu ce bouquin à la gare en attendant mon train qui avait une heure de retard et cela m'a permis de faire passer (agréablement) le temps. Dans l'édition que j'ai lue (Hachette) il y avait un petit dossier à la fin très intéressant sur la condition des femmes à l'époque, l'éducation qui leur était inculquée, les polémiques autour de la pièce... Intéressant bien qu'un peu court. Au final lire une pièce de Molière c'est ne pas prendre de risque... une valeur sûre de la comédie!

Encore une fois, Molière nous offre des personnages hauts en couleur, pleins de surprises et de contradictions, qui rendent la pièce savoureuse à lire (et à voir). On retrouve son humour, sa finesse et son regard toujours pertinent sur la société et les travers humains. Un grand merci à Molière pour cette pièce vive, piquante et indémodable, qui confirme encore une fois son talent inégalé pour créer des situations et des dialogues mémorables.

L'École des femmes est d'une actualité criante car le rôle de la femme en société, à l'égard du mariage est encore une source de questions voire d'attitudes conservatrices. Arnolphe, le ridicule de la pièce est au XXIeme siècle un condensé des patriarcats de tous poils.

Avec L’École des femmes, Molière frappe fort en livrant une comédie aussi drôle que profondément critique. À travers le personnage d’Arnolphe, homme jaloux et manipulateur qui tente de modeler une jeune fille naïve pour en faire l’épouse idéale, l’auteur dénonce les absurdités du patriarcat, la peur du cocuage et la prétention masculine. Le style est fluide, les dialogues brillants, et les situations comiques habilement construites. Molière joue avec les mots, les silences et les contrastes entre les personnages pour créer une tension à la fois comique et satirique. Arnolphe, bien qu’antipathique, devient une figure tragiquement ridicule, prisonnier de ses propres pièges. Si certaines répliques peuvent paraître datées ou misogynes au premier abord, la pièce les retourne souvent contre leurs auteurs, renforçant la modernité du propos. L’École des femmes reste une œuvre puissante, à la fois divertissante et lucide, qui interroge toujours la place des femmes et le pouvoir des hommes. Une satire sociale habilement déguisée en comédie.