Le Bourgeois Gentilhomme : Le livre de Molière
LES GRANDS TEXTES DU XVIIe SIÈCLE
Infortuné Monsieur Jourdain, égaré par son absurde vanité, sa prétention, son snobisme dévorant. Moqué, berné, il s'est livré à ses maîtres d'armes, de danse ou de philosophie... Des canailles ! Au grand désespoir de sa femme, il affole ses gens par ses déguisements, s'entiche d'une comtesse, refuse un charmant roturier à sa fille car il rêve de la donner en mariage au grand Turc...
Le miracle est que le génie de Molière transforme en chef-d'œuvre cette comédie-ballet écrite à la diable et Monsieur Jourdain en figure éternellement vivante.
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Molière
Expérience de lecture
Avis Babelio
lucaaa
• Il y a 1 mois
Le Bourgeois Gentilhomme est une comédie qui amuse par son humour satirique et sa critique sociale, notamment du goût affecté et des prétentions sociales du bourgeois voulant imiter la noblesse. Molière y déploie un comique de situation efficace, avec des personnages hauts en couleur. J’ai apprécié la vivacité des dialogues et le ridicule bien exposé des travers humains, mais la pièce souffre parfois d’un certain étirement, avec des scènes qui s’éternisent un peu et un rythme un peu inégal. Certains personnages manquent également de profondeur, ce qui limite l’impact émotionnel. Malgré ces limites, Le Bourgeois Gentilhomme reste un divertissement plaisant et une satire toujours pertinente.
LaLisiere
• Il y a 2 mois
Créée en 1670 à la cour de Louis XIV, "Le Bourgeois gentilhomme" est une œuvre hybride, écrite par Molière avec la collaboration de Jean-Baptiste Lully pour la musique. Commandée pour divertir le roi, elle conjugue théâtre, musique, danse et chant dans une forme spectaculaire. Mais sous son apparente légèreté, la pièce propose une critique mordante des prétentions sociales, de l’ignorance satisfaite, et des illusions du paraître. C’est un chef-d’œuvre de satire où le comique se met au service d’une réflexion sur l’identité, la culture, et la place de chacun dans l’ordre social. Au cœur de la pièce se trouve le personnage de Monsieur Jourdain, bourgeois récemment enrichi, dont la principale ambition est de devenir "gentilhomme". C’est un homme vaniteux, naïf, crédule, qui confond richesse et noblesse, et croit qu’il suffit d’en adopter les signes extérieurs (vêtements, langage, manières) pour en acquérir la dignité. Son aveuglement le rend ridicule mais aussi attachant, car il incarne une humanité en quête de reconnaissance. Molière se garde de la cruauté pure : Monsieur Jourdain, bien que moqué, suscite aussi une forme de compassion. Il est victime d’une société fondée sur les apparences et sur l’inaccessibilité des privilèges. Son désir d’élévation sociale, aussi maladroit soit-il, reflète une aspiration universelle à être regardé, à être "quelqu’un". "Le Bourgeois gentilhomme" se lit comme une dénonciation des codes sociaux rigides de l’Ancien Régime. La pièce révèle à quel point la noblesse est fondée sur des artifices, et combien le prestige est affaire de signes plutôt que de substance. Molière ridiculise à la fois ceux qui cherchent à imiter (comme Jourdain) et ceux qui se laissent flatter par cet empressement servile (les nobles parasites et les faux maîtres). L’obsession de Monsieur Jourdain pour les "sciences" et les "arts" n’est pas une quête intellectuelle mais un moyen d’afficher une prétendue distinction. L’absurdité de ses leçons – de musique, de danse, d’armes et surtout de "philosophie" – fait éclater l’incohérence d’une culture réduite à des rituels vides. Ainsi, Molière oppose une culture vivante, intérieure, à une culture de façade, aliénante et comique. Le comique dans "Le Bourgeois gentilhomme" est multiforme : comique de situation, de langage, de caractère. Les malentendus, les quiproquos, les déguisements (notamment dans la cérémonie turque du dernier acte), ainsi que les jeux de mots et les confusions de Monsieur Jourdain, construisent une mécanique joyeuse de dérision. Mais ce comique, sous ses dehors festifs, dévoile une vérité plus amère : le ridicule naît du refus d’assumer sa condition. En prétendant être ce qu’il n’est pas, Monsieur Jourdain perd la dignité de ce qu’il est. La scène célèbre de la leçon de philosophie, où il découvre qu’il parle en "prose sans le savoir", illustre cette confusion entre naturel et artifice, et rappelle que le savoir véritable n’a rien à voir avec le paraître. L’ajout de la musique et de la danse, sous l’égide de Lully, fait de cette pièce une comédie-ballet, genre typique des divertissements de cour. Ces éléments renforcent la satire : les entrées de danseurs, les interludes musicaux et la parodie finale de cérémonie turque soulignent le grotesque du désir d’ostentation. La cérémonie turque, où Monsieur Jourdain est nommé "Mamamouchi", caricature les rituels diplomatiques et les fantasmes d’exotisme propres à la culture aristocratique de l’époque. Molière s’amuse à faire passer les chimères sociales pour des mascarades orientales, interrogeant subtilement les illusions du pouvoir et de la reconnaissance. "Le Bourgeois gentilhomme" demeure un chef-d’œuvre de théâtre comique et critique. Derrière les rires provoqués par la figure grotesque de Monsieur Jourdain, Molière pose une question toujours vive : qu’est-ce qui fonde la légitimité sociale ? Est-ce l’origine, la richesse, la culture ou la sincérité ? Loin d’un simple pamphlet contre la bourgeoisie, la pièce éclaire les mécanismes du désir de distinction, les pièges du conformisme social, et les malentendus entre les classes. À la fois populaire et raffiné, comique et profond, "Le Bourgeois gentilhomme" conjugue la joie du théâtre et l’acuité du regard moral. Il rappelle que le ridicule naît souvent du refus d’être soi, et que la véritable noblesse réside peut-être dans l’authenticité plus que dans les titres.
La_Vicks
• Il y a 2 mois
Le Bourgeois Gentilhomme est un petit bijou de Molière, qui nous dévoile ici toute sa palette comique. Comique de répétition, de situation, de caractère, de geste, quiproquos,… M. Jourdain caractérise le ridicule, et ses proches, sa famille, ses « amis » le traitent comme tel. Un dîner de cons avant l’heure ?
MarineBvB94
• Il y a 3 mois
Encore une fois, Molière frappe juste. Avec Le Bourgeois Gentilhomme, il signe une comédie à la fois jubilatoire, grinçante et follement rythmée, dont certaines scènes me font toujours rire rien qu’en y repensant. Monsieur Jourdain, c’est ce personnage inoubliable, à la fois ridicule et touchant, qui rêve d’accéder au monde des nobles sans en comprendre ni les codes, ni le ridicule de sa démarche. Il veut « faire gentilhomme » comme on enfile un costume trop grand, et évidemment, ça coince à chaque bouton. Là où Molière est génial, c’est dans sa manière de faire rire tout en épinglant les travers de son époque – et franchement, ça fonctionne encore très bien aujourd’hui. L’obsession des apparences, le snobisme culturel, le ridicule de ceux qui veulent se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas : tout est là, servi par des dialogues aux petits oignons. Et puis… il y a cette scène culte, celle que je n’ai jamais oubliée depuis ma première lecture : « Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien ! » Ce moment où Monsieur Jourdain découvre qu’il parle en prose est un bijou d’humour. C’est absurde, naïf, totalement désopilant. Et comme souvent chez Molière, c’est aussi une pique bien sentie contre ceux qui vénèrent la forme sans comprendre le fond. Les maîtres de danse, d’armes, de philosophie, les déguisements, les quiproquos, la fameuse cérémonie turque… Tout s’enchaîne avec un sens du rythme et de la dérision qui ne faiblit jamais. On rit de Jourdain, bien sûr, mais on rit aussi de cette société qui le laisse croire qu’il peut acheter la grandeur en se ridiculisant. Le Bourgeois Gentilhomme, c’est une pièce qui me régale à chaque lecture. Un concentré de bonne humeur, de critique sociale fine, et de répliques cultes qu’on a envie de ressortir à tout-va. À lire, à relire, à voir sur scène si possible, et surtout : à savourer.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Théatre
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- EAN
- 9782266289955
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 144
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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1,90 € Poche 144 pages