Elle s'appelait Sarah : Le livre de Tatiana de Rosnay

Pour découvrir Tatiana De Rosnay, j'ai demandé à Marine de me choisir un de ses romans et on ne peut pas dire qu'elle ait epargné mon coeur en me prenant celui-ci. Cette époque, cette mise en lumière de la rafle du Vel d'Hiv, ce sentiment chez Julia qu'il y a quelque chose à denouer dans l'appartement herité de la famille de son mari, l'histoire incroyable de cette petite Sarah avec tout ce qu'elle a de tragique mais aussi remplie d'espoir, cette double temporalité qui sert magnifiquement l'histoire de ces deux femmes et l'émotion particulièrement forte qui vous traverse pendant la lecture... Voila tout ce qui fait que ce roman est une pépite, un livre beau, fort, touchant et qui participe au devoir de mémoire autour de cette part sombre de notre Histoire. Ayant lu beaucoup lu sur cette période, ce roman m'a captivée par son histoire originale, différente de ce que j'avais déjà pu lire mais aussi grâce à la force de ces destins et à la sensibilité de Julia que j'ai trouvé belle et honorable tant elle la pousse vers une enquête menée avec beaucoup de respect et de pudeur. Merci Marine pour cette decouverte, merci Tatiana De Rosnay pour ce roman fabuleux et merci aux @editions_heloise_dormesson d'avoir publié ce roman.

J'avais "adoré" le film il y a quelques années, je le regarde encore assez régulièrement. Passionné par cette époque de notre histoire, je ne comprend toujours pas comment on peut en arriver à faire de telles horreurs. Les fautifs sont toujours les nazis. Mais dans cette histoire vous ne verrais pas d'uniforme vert-de-gris. Seulement des uniformes bleus marines. Avec cette vérité, Tatiana de Rosnay appuie là où ça fait mal... "Au cours de la rafle du Vel'd'Hiv, menée par la police française, 12884 Juifs sont arrêtés. Parmi eux, 4051 enfants, français pour la plupart. Aucun ne reviendra des camps. Ces arrestations réalisées sur ordre du gouvernement de Vichy le sont par pure décision française. Les nazis, qui en 1942 tenaient encore à entretenir le mythe des camps de travail, n'avaient réclamé ni femmes ni enfants." Un roman bouleversant, poignant. Un chef d'œuvre sur la part la plus sombre de notre histoire. Comment les actes commis il y a 60 ans, marque encore nos esprits. Nous ne devons pas oublier. Nous devons nous souvenir. Pour que ce genre de chose ne se reproduise pas. Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi. N'oublie jamais.

Ce livre est écrit en deux temps qui s'alternent : Paris, juillet 1942 : les arrestations, les camps, les déportations, Auschwitz,... et, Paris, mai 2002 : soixante ans après, commémoration de la rafle du Vél d'hiv,... Autant j'ai adoré les parties se déroulant en 1942, j'ai été touchée par les écrits de cette jeune fille, Sarah, qui nous raconte les horreurs qu'elle a vécu et vu du haut de ses 10 ans, autant les parties au présent m'ont nettement moins emballées. J'y ai trouvé des incohérences, des situations improbables qui m'ont fait lire en mode "Ouais, bon, OK...", des passages qui m'ont énervé aussi,... C'est difficile de mettre des mots sur un ressenti sans trop en dire. Au vu du sujet, je m'attendais à verser des torrents de larmes mais ça n'a pas été le cas, je pense que les parties au présent m'ont quelque peu fait sortir de l'histoire et c'est dommage car par contre, les parties au passé sont très touchantes.

J'ai découvert aussi la BD et le film 2010 avec Kristin Scott Thomas. Mais voici mon avis du roman. L'autrice met deux histoires qui se déroulent en parallèle avec l'histoire de Sarah et celle de Julia. Un roman vraiment réussi, poignant et touchant, on passe par beaucoup d'émotions. Une écriture émouvante, fluide, l'intrigue est simple et documenté. Un livre qui est aussi un devoir de mémoire. Avec des chapitres courts qui alternent l'histoire de Sarah et celle de Julia. Historique, Seconde Guerre mondiale, Drame, Rafle, Camp, Val d'Hiv.