La Nuit des temps - édition prestige : Le livre de René Barjavel, Christian de Metter

Je me suis plongée avec bonheur dans ce roman dont le souvenir était très lointain. On va dire que la moitié du livre m’a passionnée, la découverte de cette sphère d’or pur, les corps, le froid, la « de mange machine et puis les corps parfaits de Coban et Eléa. La suite m’a parue plus longue. Pourtant, bien évidemment, on ne peut qu’être conforté dans la stupidité et la cupidité de l’être humain. On découvre cette sphère en or vieille de 900 000 ans et des pays veulent la voler, on s’aperçoit du système de nourriture qui n’oblige plus à aucune culture et les industriels veulent la détruire etc… Trop vrai même si un groupe composé de chercheurs et politiques du monde entier essaient de sauver l’expérience, mais c’est sans compter l’absurdité de l’envie de destruction. « malgré toutes les réalisations de Gondawa que tu nous avais montrées, il ne pouvait pas nous venir à l’esprit que vous fussiez supérieurs. Votre réussite ne pouvait être qu’accidentelle. Vous nous étiez inférieurs puisque vous étiez avant ». être persuadés que les petits hommes verts intelligents viennent du futur, que l’Humanité ne peut que progresser, alors que là, Barjavel nous décrit une société futuriste mais qui a vécu 900 000 ans avant nous, donc, nous assène le fait que nous sommes peut être en train de régresser. L’histoire d’amour entre Eléa et Paikan permet une fin à laquelle je ne m’attendais pas. Il y a par contre des choses que l’on n’écrirait plus en 2025 (racisme, technologique, misogynie) . Et c’est normal, sorti en 1968, beaucoup de choses ont changé depuis, cela ne m’a pas gênée, il faut remettre les textes dans leur contexte. Les chapitres sont courts, le style fluide, c’est juste que je me suis ennuyée dans certaines évocations de la vie d’Eléa. Reste que ce livre est un témoignage de plus de la folie des Hommes, de leur incapacité à tirer des leçons de leurs actes et l’on ne peut que marteler, comme Hoover « quel gâchis, quel gâchis ».

Un premier tiers de livre passionnant et très moderne: l'universalisme de la connaissance, la réflexion sur des sociétés dites primitives et puis cette écrasement des grandes puissances face aux puissances régionales dans les prises de décision qui nous ramène a des réflexions très contemporains.bref j'ai beaucoup aimé ! Mais le reste... c'est long!!! Mais long!!! Malgré une réflexion sur le rejet des populations déconnectées. Une mention spéciale sur l'épisode de l'équation et l'échange entre le général et le président Américain : j'ai ri.

J’ai lu ce livre quand j’étais adolescente et je l’ai relu à l’âge de jeune adulte. Le retrouver ici me donne envie de m’y replonger. Mais j’ai peur d’être déçue. Pour moi c’est le livre le plus marquant que j’ai jamais lu. Que penserais-je aujourd’hui de ce roman ? Est-ce que je ressentirais les mêmes émotions ?

La Nuit des temps vous fait réaliser que malgré toutes les meilleures intentions du monde, tant que l’homme restera tel qu’il est, avec ses défauts, l’histoire aura toujours tendance à se répéter et qu’il y aura toujours des victimes comme Elea et Paikan La Nuit des Temps, c’est un livre à double sens. Vous pouvez autant le considérer comme de la SF que comme un livre d’anticipation, comme une histoire d’amour qu’une histoire de guerre. Lisez-le et vous pouvez être sûr qu’Elea et Paikan vivront toujours en nous. Une belle histoire d’amour