Vendetta : Le livre de Fabrice Colin, Bartolomé Segui

Quand l’inspecteur Verlaine découvre un corps mutilé dans un coffre de voiture, il comprend que cela va être une grosse affaire, la preuve, elle lui est vite retirée au profit du FBI. Il faut dire que la victime était le garde du corps de la fille du gouverneur de Louisiane et qu’elle aussi a disparu. Mais très vite, un certain Ernesto Perez va revendiquer ce kidnapping et se présenter de lui-même aux autorités de La Nouvelle-Orléans. Cet homme veut assumer ses actes mais n’a qu’une condition, pouvoir parler à Ray Hartmann, fonctionnaire à Washington dans une unité chargée de la lutte contre le crime organisé, et personne d’autre. Voilà comment les deux hommes vont se retrouver pendant un très long moment dans une salle d’interrogatoire et comment nous allons découvrir la vie de Perez dans les moindres détails. Lui, un tueur à gages au service de la mafia, va avouer tous ses crimes et raconter tout son parcours sans rien cacher. Mais pourquoi fait-il vraiment cela ? Et pourquoi ne vouloir faire ses révélations qu’à Hartmann ? Je vous laisserai découvrir les réponses à ses questions et comment tout cela va se finir avec cette BD de grande qualité. Le scénario de Fabrice Colin est adapté du roman Vendetta de R. J. Ellory, donc l’histoire est évidemment pleine de tension, de surprise et nous plonge totalement dans l’univers de la mafia des années 50. Un monde qui prend vie sous nos yeux avec les dessins de Bartolomé Segui et qui nous immerge encore plus dans l’histoire. Les personnages de l’époque, les lieux et les crimes apparaissent dans un style très réaliste qui crée une parfaite ambiance. Et même si c’est un détail pour certains, j’ai beaucoup aimé les choix de mise en page et de taille des cases.

Tout commence en Louisiane : la fille du gouverneur a disparu, son garde du corps a été retrouvé en charpi dans un coffre, et le FBI est sur les dents. L’affaire prend une tournure étrange lorsque le ravisseur exige de ne parler qu’à Ray Hartmann, un agent new-yorkais désabusé, éreinté par les désillusions et le poids du passé. C’est le début d’un huis clos haletant où l’agent va écouter Ernesto Perez, ancien tueur à gages de la mafia, livrer sa confession. Avec Vendetta, Fabrice Colin retrouve R.J. Ellory après l’excellente adaptation de Seul le silence. Il signe une plongée magistrale dans les bas-fonds de l’Amérique criminelle, des années 50 aux années 70, sur fond d’assassinats politiques et de corruption. Du meurtre de JFK à la disparition de Jimmy Hoffa, la grande Histoire se mêle à la petite, celle d’un homme revenu solder ses fautes et réclamer justice. J’ai apprécié la puissance narrative du scénario : Colin restitue avec justesse la tension psychologique de ce face-à-face entre deux hommes que tout oppose mais que la culpabilité rapproche. Le monologue de Perez agit comme une descente aux enfers, dévoilant les liens étroits entre mafia, pouvoir et institutions. Graphiquement, le travail de Bartolomé Seguí m’a littéralement absorbée. Son trait tendu, précis, baigne dans une palette restreinte de tons sépia qui confèrent à l’ensemble une allure de cauchemar éveillé. On y sent la chaleur moite du Sud, le goût du sang et la poussière des routes. Entre fresque historique et polar psychologique, Vendetta frappe fort. Ce polar graphique, à la fois fiévreux et introspectif, interroge la mémoire, la loyauté et la vengeance. Une histoire où chaque mot, chaque silence, pèse son poids de sang et de remords. Une lecture marquante que je recommande à tous les amateurs de polar noir et d’émotions fortes.

Cette adaptation de Fabrice Colin nous plonge dans un huis clos oppressant entre Ernesto Perez, ancien tueur à gages au service de la mafia, et Ray Hartmann, un agent fédéral usé par la vie. De ce face-à-face surgit une longue confession, retraçant le passé criminel de Perez et sa vie à travers le pays. Mêlant fresque criminelle et polar psychologique, l’album dévoile, à travers le témoignage de Perez, une Amérique gangrenée par la corruption et la violence. Entre magouilles politiques, trahisons et règlements de comptes, j’ai trouvé que l’auteur réussissait avec réalisme à plonger le lecteur au cœur de la mafia et de ses méthodes. On y ressent pleinement les enjeux, la tension est palpable et la violence omniprésente, offrant une lecture saisissante et captivante. Graphiquement, le trait réaliste de Bartolomé Seguí est agréable et contribue pleinement à l’ambiance sombre et tendue de l’album. En bref, une lecture haletante et marquante que je recommande vivement à tous les amateurs de polar

L’adaptation du roman de R.J. Ellory est la troisème incursion BD de Fabrice Colin dans son univers, après Chicagoland et Seul le silence. Une histoire de mafia et de vengeance, le titre ne ment pas. L’ambiance est fiévreuse, donnant l’impression que la violence est plus frontale que dans le roman. Une lecture qui claque comme un coup de feu. Un polar graphique qui cogne et qui secoue. L’intensité est omniprésente à travers le dessin fiévreux et résolument cinématographique.