Seul le silence - édition prestige : Le livre de Richard Guérineau, R.J. Ellory

Première lecture de cet auteur. Je l’ai rencontré au salon du livre de poche de Créteil. Il m’a conseillé de commencer par seul le silence et je ne suis pas déçue. C’est très bien écrit, c’est sombre et à la fois on espère toujours de jours meilleurs pour le personnage principal. Hâte de lire d’autres livres de cet auteur. Très belle découverte

Un roman d'une noirceur absolue qui se lit tellement bien grâce a un talent énorme de cet auteur. La vie de Joseph n est pas un long fleuve tranquille et la fin sera surprenante. Mon premier livre de cet écrivain m'inspire réellement a en lire bien d autre

À mi chemin entre le roman d'apprentissage et le roman noir, on suit d'avantage le développement du héros au fil des ans que l'enquête en elle même qui sert avant tout de fil rouge au récit. J'ai beaucoup aimé la première partie qui suit l'enfance du héros, ainsi que la fin surprenante. Il y a malgré tout un ventre mou dans le récit qui plombe un peu l'ensemble car peu palpitant mais l'écriture reste suffisamment bonne pour passer outre.

C'est un long cauchemar qui dure pendant plusieurs décennies. À aucun moment le temps ne file comme la quatrième de couverture le laisse croire, au contraire, il ralentit et s'embourbe et l'histoire traîne en longueur, alimentée par la douleur de Joseph qui a grandi au milieu d'une série de meurtres terrifiants. Je ne dirais même pas que c'est un thriller, Seul le silence, plutôt un long témoignage un peu costaud et sacrément triste. Le récit est bien construit, ancré dans une Amérique qui ne vit la Seconde Guerre Mondiale que de loin. Joseph mûrit au fil de son âge tout en gardant son entêtement d'enfance, ce qui le rend encore plus touchant. Et il s'isole, surtout, avec tout le monde autour de lui qui disparaît. Les dernières clés sont données vraiment à la toute fin du roman et je l'ai refermé en me disant : "Pauvre Joseph". Mais positivement ! Car même si c'est un personnage qui souffre, il n'est pas une chaussette trouée qui subit son sort ! Disons que beaucoup d'éléments le chavirent et la petite coquille de noix qu'il est se forge en barque solide pour enfin oser affronter le fantôme meurtrier des trente dernières années, qui l'a suivi tout ce temps. Hormis pour l'image des femmes, qui semblent majoritairement servir de compagnes et si elles ne le sont pas, elles sont pires que moches (l'une d'elles est décrite comme un rhinocéros tout de même...), Seul le silence est un excellent roman noir qui demande une lecture solide et résistante, parce qu'il ne se laisse pas facilement dompter au début.