Le dernier jour d'un condamné : Le livre de Victor Hugo

Un court roman ce dernier jour d’un condamné publié en 1829 dans lequel, Victor Hugo s’oppose drastiquement à la peine de mort. Ce livre nous retrace les dernières heures de vie d’un homme qui attend alors sa sentence se retrouvant seul face à la mort, abandonné par la société et impuissant.

Dans Le Dernier Jour d’un Condamné, Victor Hugo signe un plaidoyer poignant contre la peine de mort, porté par une écriture à la fois sobre, intime et bouleversante. En donnant voix à un condamné sans nom, il plonge le lecteur dans l’angoisse de l’attente, la solitude de la cellule et les pensées tourmentées d’un homme face à sa fin imminente. Loin de tout pathos, Hugo fait preuve d’une humanité saisissante et nous invite à réfléchir sur la justice, la dignité et le sens de la peine. Une œuvre brève mais percutante, d’une modernité surprenante, qui marque durablement les esprits.

Loin d’être habituée à la littérature française, le sujet de la peine capitale et le format d’une sorte de court journal intime m’ont attiré. On y trouve des tournures de phrases, expressions du XIX eme siècle devenus obsolètes aujourd’hui. Personnellement, j’ai été parfois un peu perdue par les références à des personnalités, affaires criminelles de l’époque que je ne connaissais pas. Malgré tout, on comprend aisément le message de l’auteur et les émotions du condamné face à sa fin de vie imminente. 2 moments m’ont les plus marqués: l’étrange demande du gendarme dans l’au-delà et la dernière visite poignante de sa fille

Ce journal intime d’un prisonnier nous offrant ses dernières pensées, ses craintes, ses sentiments ; voilà ce qu’est Le dernier jour d’un condamné. Une suite de feuilles écrits par un poète qui n’a plus le droit de penser si ce n’est à se mort et le compte à rebours. Six semaines… C’est ce qu’il lui reste… Lui, si jeune, si amoureux de la nature, si aimant et protecteur envers sa fille de seulement quelques années… À travers la colère, la peur, la foi, l’émerveillement, la tristesse et toutes les autres émotions, nous redécouvrons des yeux d’un condamné à la peine capitale, qui subit l’agonie psychologique en attendant son heure, la simplicité de la nature, de la vie. Victor Hugo s’engage concrètement dans cette oeuvre. Il transforme le romantisme en prise de parti politique. Cet ouvrage engagé rend l’auteur plus sensible à la justice, à l’humanité et la souffrance. Cela va nourrir d’autres de ses oeuvres telles que Les Misérables publié en 1862. La réception de son ouvrage a quelque peu secoué la société contemporaine à l’écrivain. En effet, celui-ci à relancer le débat public de la peine capitale, de plus, il a touché de nombreux politiques, juristes et philosophes. Cela a créé une ouverture pour reconsidérer cette peine et l’abroger seulement en 1981. Cependant, il dénonce cette justice pas si juste ni humaine, le roman détruit l’image de la justice parfaite et utopique en montrant que l’État est lui-même criminel en tuant au nom de la loi. Ce roman est l’un des plus marquant qu’il a écrit. Il est vrai que je ne suis pas toujours d’accord avec les écrits de Victor Hugo (comme par exemple Les Quatre Vents de l’Esprit dans lequel il traite les enfants non éduqués comme des bêtes sauvages et qui affirme que l’éducation indispensable et celle d’apprendre l’art de vivre et non pas la connaissance du monde comme pense Hannah Arendt). Cependant, je trouve celui-là particulièrement visionnaire (étant donné qu’il s’inspirait de Shakespeare qui était lui-même très visionnaire dans ses idées encore pour nous aujourd’hui). Pour conclure, je ne pourrais que vous encourager à lire ce roman court mais puissant. Rempli d’humanité, encore aujourd’hui il peut nous faire reconsidérer notre vision du monde. Malgré le fait qu’il soit très engagé et que vous n’êtes pas en accord avec son avis, n’oubliez qu’écoutez le parti adverse est une preuve d’intelligence et de capacité d’ouverture d’esprit prouvant ainsi votre maturité et la hauteur de vos réflexions ;)