Le Malade imaginaire : Le livre de Molière

L'écriture de Molière est sublime mais je trouve les coups de théâtre tellement grotesques et brutaux que ça m'empêche de croire à l'histoire. Je préférerais plus de progressivité, notamment dans la psychologie des personnages qui sont caricaturaux à mort.

Lu avec ma fille pour le collège, je l'avais probablement lu à l'époque mais avait oublié les détails. Une pièce mature de l'auteur, je crois que c'est la dernière qu'il a écrite mais aussi qu'il a joué. Il s'amuse de lui-même, cette scène est fort intéressante d'ailleurs, et il s'amuse aussi de la société de l'époque, de la relation à la médecine. La servante Toinette apporte comme souvent dans ses pièces un regard intelligent. Il joue avec les mots, les comédiens. Nous avons passé un bon moment de lecture bien que la pièce et le vocabulaire utilisé ont vieillit. J'ai la sensation que c'est moins intuitif qu'à notre époque pour les jeunes de comprendre, mais je n'arrive pas encore à saisir pourquoi. Ma fille a eu besoin de pas mal d'explications mais a sur rire à beaucoup d'endroits. Un lecture enrichissante.

- Je ne peux pas m'empecher de toujours m'etonner de la correspondance entre les sentiments du XVIIe siècle et ceux du XXIe. La scène d'introduction du promis benet est vraiment incroyable, les termes ont peut être changé mais l'esprit est toujours vivant!! - Intéressant comme témoignage sur la perception de la médecine avec une pièce qui est quand même très a charge pour la profession Modernes ou Anciens. Amusant de retrouver certains arguments désormais associés à une philosophie "new age" (capacité naturelle du corps de se soigner lui même sans "aide" extérieure notamment)

Un moment de détente infiniment drôle Le Malade Imaginaire est une de ces œuvres qu’on croit connaître, tant elle fait partie du patrimoine théâtral français, mais qu’on redécouvre toujours avec un plaisir intact. Molière y atteint un sommet dans l’art de la comédie, mêlant satire mordante, quiproquos savoureux et dialogues ciselés avec un rythme effréné. Argan, hypocondriaque attachant et ridicule, est l’un de ces personnages dont on se moque autant qu’on le plaint. Entouré d’une galerie de figures truculentes – entre la malicieuse servante Toinette et le grotesque Monsieur Purgon –, il incarne la cible parfaite d’un théâtre qui joue avec les travers humains, ici la médecine et l’obsession de la maladie. L’écriture de Molière est d’une vivacité rare, et l’on rit autant de la mécanique comique que de la justesse des observations. Rien n’a vieilli. Les jeux de pouvoir familiaux, les mariages arrangés, les faux-semblants… tout sonne curieusement actuel. On sent aussi, derrière la légèreté, l’ombre d’une critique sociale et d’une réflexion plus intime : celle d’un homme malade qui met en scène sa propre fin. Mais malgré cette mélancolie discrète, c’est surtout un moment de détente, de rire pur, presque libérateur. Une comédie qui traverse les siècles sans perdre de sa saveur. À lire ou à voir pour se souvenir que le théâtre peut être à la fois intelligent et infiniment drôle.