Le Misanthrope : Le livre de Molière

Numérique

12-21

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Alceste est un idéaliste bougon qui voudrait changer le monde par la seule force de son caractère et de son intransigeance envers le pouvoir et ses compromissions. Il plaide pour une sincérité absolue et critique avec véhémence l'hypocrisie de son temps. Il essaye également de se faire aimer par Célimène, ensorcelante veuve de vingt ans dont la frivolité mondaine et la coquetterie extrême n'effacent en aucun cas les charmes qu'il lui trouve. Mais il se heurte à bien des désillusions...

Molière se moque-t-il de ce personnage car il ressemble étrangement au spectacle grotesque de la société du XVIIe siècle ? Le ridiculise-t-il par plaisir ? L'œuvre la plus secrète de Molière garde toujours son secret...


Texte intégral

De (auteur) : Molière

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Expérience de lecture

Avis Babelio

MatthieuMouquet

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Je suis déjà à mon 40 ème livre lu… pfiouuuuu ! Je lis plus que la moyenne ! Molière ! Molière ! Ça y est, je commence vraiment à ouvrir les rideaux du théâtre. Je ne veux pas être hypocrite, ni un bélître du monde des planches ! Ni un fou misanthrope comme ces personnages grinçants, sinon je passerais pour un sacré malpropre aux yeux de certains ! Au fur et à mesure que je lis Molière, je ressens une étrange complaisance… une attirance. Je me sens de plus en plus proche des personnages qu’il a inventés, comme si leurs voix me frôlaient, comme si leurs drames faisaient écho à mes pensées. Est-ce pour éviter les brouhahas sur scène que je dis cela ? Ou pour ne pas lui faire de peine, à lui, ce vieux maître rieur tapi dans les coulisses du temps ? Non… ce que je dis est sincère ! J’ai encore tant d’ouvrages de lui à découvrir, tant de masques à soulever, tant de vérités à entendre derrière le rire. RIDEAUX !!!

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nathanelbaz75

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Typique de Molière, il faut lire et relire, voir et revoir pour mieux comprendre les différents niveaux de lecture. Sa finesse d'écriture m'impressionne à chaque fois. Comme Olympia de Manet, sans contexte historique ni attrait pour le genre il s'agit juste d'un tableau. Or là il s'agit pas juste d'une pièce mais bien une critique sociale et sociétale. Plusieurs fois je me suis demandé : "pourquoi c'est lui qui est étrange ?" A mes yeux toutes ses valeurs sont nobles, leur application également, alors pourquoi c'est de lui qu'on rit ? Est-ce que c'est parce que ses valeurs sont ridicules ? Est-ce leur application est ridicule ? Est-ce ridicule d'avoir des valeurs ? Ou bien est-ce simplement un reflet de la société et que Molière choisit de nous faire rire de celui dont on rit déjà ? La première fois que j'ai vu Le Misanthrope, je me suis vu être le misanthrope. Alors pourquoi on rirait de moi ? Est-ce parce qu'en donnant du caviar aux cochons ils n'en comprendraient jamais la richesse ? Ou suis-je risible ? Tant de questions qui prouvent, à mon sens, la profondeur et la richesse de cet ouvrage, qui comme tous les autres de J. B. Poquelin restent très actuels.

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lucaaa

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le Misanthrope est une pièce qui, malgré son statut de classique, m’a laissé une impression mitigée. Le portrait d’Alceste, homme intègre mais rigide, offre une réflexion intéressante sur l’hypocrisie sociale et la sincérité, thèmes toujours pertinents. J’ai apprécié la finesse de l’écriture et certaines réparties qui brillent par leur intelligence et leur mordant. Cependant, le rythme m’a parfois paru un peu inégal, et la longueur de certains dialogues alourdit la fluidité de la lecture ou du spectacle. Le côté un peu trop moraliste et la rigidité du personnage principal peuvent aussi freiner l’empathie. En somme, une œuvre à valeur historique et littéraire, mais dont l’impact émotionnel reste limité.

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LaLisiere

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Créé en 1666, "Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux" est l’une des pièces les plus complexes, les plus modernes et les plus ambiguës du théâtre de Molière. Sous couvert de comédie, l’auteur y explore les tensions entre vérité et hypocrisie sociale, amour et intransigeance morale, solitude et désir d’absolu. Alceste, le héros éponyme, est bien plus qu’un simple personnage ridicule : il incarne une figure en lutte contre les compromis d’un monde trop civilisé pour la sincérité brute qu’il revendique. Cette œuvre, écrite en vers, déploie un art subtil de la langue et du portrait, tout en tendant un miroir acerbe à la société du Grand Siècle. La trame du "Misanthrope" repose sur un paradoxe central : Alceste, qui prétend haïr le monde et ses faux-semblants, est épris de Célimène, incarnation même de l’esprit mondain, séductrice, vive et ambiguë. Autour de ce couple improbable gravitent une galerie de personnages qui cristallisent différentes attitudes face aux normes sociales : Philinte, l’ami conciliant et lucide ; Éliante, la voix douce de la raison ; Arsinoé, la prude jalouse. La pièce ne suit pas un enchaînement d’actions propre à la comédie de situation, mais s’organise autour de confrontations verbales, de débats, de prises de position éthiques et sentimentales. Le conflit est donc moins extérieur qu’intérieur : il se joue dans les convictions, les contradictions et les refus. Alceste est déchiré entre ses principes et ses affects ; Célimène, entre sa liberté d’esprit et la pression sociale ; Philinte, entre loyauté amicale et réalisme pragmatique. Molière attaque avec finesse les codes de la cour et de la conversation, où la flatterie l’emporte sur la franchise, et où l’apparence prévaut sur la profondeur. Alceste, en exigeant une vérité nue et radicale, met à mal les fondements du lien social. Mais cette posture, quoique vertueuse en théorie, devient inopérante dans la pratique : son refus de toute diplomatie l’isole, l’expose au ridicule et à l’échec amoureux. La célèbre scène de la querelle sur un sonnet (acte I, scène 2) illustre ce décalage : là où Philinte conseille de ménager les egos, Alceste refuse toute concession. Or, dans une société fondée sur les échanges de convenance, cette attitude devient déstabilisante, voire subversive. Le langage, dans "Le Misanthrope", est au cœur du drame : c’est un outil de dissimulation ou d’affirmation, selon qu’il sert à plaire ou à dire. Molière, en choisissant l’alexandrin rimé pour cette comédie, confère à son œuvre une densité stylistique qui dépasse la seule recherche du comique. Le vers impose une régularité qui contraste avec les tensions affectives et éthiques de la pièce. Ce jeu entre la forme et le fond accentue l’ironie dramatique : Alceste, l’homme de la parole pure, est prisonnier du langage poétique, lui-même soumis à des règles. Le style est d’une clarté remarquable, mais jamais plat : les répliques cinglent, les échanges rebondissent, les portraits se dessinent en creux par la musicalité du vers. Molière y déploie une langue riche, fluide et incisive, au service de la comédie d’esprit autant que de la dissection des âmes. "Le Misanthrope" déjoue les attentes classiques. Si la pièce est qualifiée de comédie, elle se clôt sur une rupture et un départ — non sur une réconciliation ou un mariage. Alceste choisit l’exil, dans une scène finale dépouillée, où la solitude triomphe sur l’harmonie. Cette fin, à la fois stoïcienne et mélancolique, interroge : la vertu radicale est-elle viable dans un monde de compromis ? Le misanthrope est-il un héros ou un bouffon ? Célimène est-elle une coquette frivole ou une femme libre dans un monde corseté ? L’œuvre pose ces questions sans y répondre tout à fait, ce qui explique sa richesse interprétative. Elle anticipe les figures modernes du désenchantement, du refus de l’ordre social, de l’individu en lutte contre l’absurde ou la médiocrité. "Le Misanthrope" est une œuvre fondatrice de la comédie de caractère et de la satire morale, mais elle dépasse ce cadre par sa profondeur psychologique et sa portée existentielle. Par son langage ciselé, son architecture dramatique et la complexité de ses figures, elle continue de susciter des lectures multiples : celle d’un pamphlet contre l’hypocrisie, celle d’un drame intérieur, celle d’un hymne ambigu à la sincérité. Molière, au sommet de son art, y révèle toute la fragilité de l’idéal humain face aux exigences du monde. Alceste, en se retirant, ne triomphe pas — mais il nous oblige à penser : faut-il renoncer à dire vrai pour vivre en paix ?

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782823872729
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

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