Le Sang des innocents : Le livre de S. A. Cosby

Ce polar est absolument magistral. C'est d'ailleurs un roman qui s'étend bien au-delà des limites du genre. Titus Crown est shérif à Charon, un comté rural de Virginie, affecté par des problèmes de stupéfiants mais aussi par la persistance du racisme et des tensions entre les communautés. Dans cet univers sudiste, hanté par les fantômes de l'esclavage et d'une forte religiosité teinté de mysticisme avec son cortège de folie et d'hypocrisie, une enquête sur des adolescents noirs enlevés et assassinés mènera Titus aux confins de ses limites. Dans ce roman, Cosby convoque l'héritage littéraire du sud. On pense bien entendu à Faulkner. Il fait de son polar, au-delà de la résolution de l'enquête, un grand roman sur la culpabilité et la rédemption. Chapeau, l'artiste!

Allons faire un tour dans le sud des États-Unis où le racisme et les suprématistes blancs sont toujours présents. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur et/ou du traducteur qui rend la lecture de ce roman assez dur, fluide et agréable. Les personnages sont attachants et l'ambiance glauque de la ville assez oppressante. Un très bon roman policier d'ambiance.

Un de mes coups de cœur littéraires de l'année 2024. Le Sang des innocents de S.A. Cosby est un polar noir percutant, porté par des personnages profondément humains, à commencer par Titus Crown, premier shérif noir d’un comté de Virginie. Ancien agent du FBI, il se retrouve au cœur d’une enquête explosive après une fusillade dans un lycée, sur fond de tensions raciales, de violence et de corruption. Un roman à la fois haletant et engagé, qui interroge les failles d’un système tout en offrant un portrait bouleversant d’un homme tiraillé entre justice et loyauté. Puissant et nécessaire.

J’ai beaucoup aimé, même si la fin m’a paru longue. C’est un thriller engagé. Un crime en cache peut-être un autre.  Le Sud est hermétique au changement. Les noirs sont encore bien victimes de racisme et de bassesses. Titus Crown est de retour dans sa petite ville natale et il brigue le poste de shérif. Contre toute attente, il réussit. Il est élu Shérif, ses seconds sont compétents. Cam restera mon préféré. Il est atypique comme personnage. Cet homme a été blessé en service, paralysé, mais il garde son poste. Ce n’est pas coutume de voir ce genre de personnages, surtout dans des thrillers ou policier. Son soutien et son respect pour Titus font plaisir.  Titus ne fait pas l’unanimité. Le maire, Scott, un blanc aux idées arriérées a bien l’intention de lui mener la vie dure. Eh oui#8201;! Encore aujourd’hui, c’est possible. Si Titus est revenu dans sa ville natale, c’est pour s’occuper de son père. Enfin, c’est ce qu’il se raconte, mais il semblerait qu’il fuit une erreur commise lors de son service au FBI. Laquelle#8201;? Je te laisse la découvrir. En attendant, il s’est fait sa place dans cette petite ville de l’Indiana, il a même une petite amie avec qui tout file comme sur des roulettes. Darlène lui a même offert une cafetière, ça en dit long sur leur engagement l’un envers l’autre.  Puis tout éclate. Une fusillade au lycée du coin, un jeune a tiré sur un professeur. Ce professeur est aimé de tous, Mr Spearman n’a jamais fait de distinction entre noir et blanc. Pourtant, le jeune Latrell semble ne pas partager cet avis, avant d’être fusillé à son tour. Il laisse sous-entendre que Spearman avait des choses peu catholiques dans son téléphone.  Titus est tourmenté. La mort de Latrell est-elle encore une erreur de la police#8201;? Tom, un de ses subordonnés, aurait-il pu éviter de tirer sur lui#8201;? Titus avait l’impression qu’il allait se rendre. Encore un blanc qui tire sur un noir #blacklivesmatter. Une bavure de plus et sous sa juridiction, Titus connaît bien le père de Latrell. Celui-ci est un ancien camarade d’école. Comment lui annoncer que son fils est mort sous les armes de ses hommes#8201;?   Cependant les derniers mots de Latrell, un jeune drogué sur le professeur Spearman, sont-ils pour autant à prendre à la légère#8201;? Il prend le téléphone du cher professeur en haut de tout soupçon et c’est abominable. Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver#8201;? Comment a-t-on pu ne rien voir#8201;? Ne rien soupçonner#8201;!  L’histoire est à vif, les émotions sont à fleur de peau le racisme à chaque coin de rue. Rien ne nous est épargné. C’est aussi bon que dur et incisif. Juste une petite retenue sur le dénouement un peu longuet.  Le narrateur a une voix éraillée comme les chanteurs de jazz de couleur avec un soupçon d’aigu. Une voix que j’ai appréciée et qui m’a aidé à m’identifier à Titus. C’est un choix judicieux de la part d’audiolib.  En résumé Ce thriller est sanguin et acidulé avec un rebondissement de trop. Un narrateur à la voix caractéristique et adaptée, ce fut une excellente écoute.