Les hirondelles de Kaboul : Le livre de Yasmina Khadra

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Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là des exécutions publiques, les Taliban veillent. La joie et le rire sont suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconverti en geôlier, traîne sa peine. Le goût de vivre a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate, plus belle que le ciel, est désormais condamnée à l'obscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, n'a plus d'autres histoires à offrir que des tragédies. Le printemps des hirondelles semble bien loin encore...

" Un cri déchirant au coeur de la nuit de l'obscurantisme. "
Alexandra Lemasson – Le Magazine littéraire

De (auteur) : Yasmina Khadra

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Un cri déchirant au cœur de la nuit de l'obscurantisme. " Alexandra Lemasson - Le Magazine littéraire

PRESSE

Avis Babelio

chabouquins

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 jours

Le silence des vivants, le cri des morts : une œuvre aussi sublime que déchirante. Dans Les Hirondelles de Kaboul, Yasmina Khadra livre un roman d’une intensité rare, un cri étouffé sous les voiles imposés, un chant funèbre pour une ville brisée par le fanatisme. À travers une langue sublime et sensible, il peint l’anéantissement des vies, la lente décomposition de l’humain dans une Kaboul figée sous la terreur talibane. Ce qui frappe d’emblée, c’est la manière dont la cruauté s’empare des hommes comme une gangrène. La violence n’est plus seulement un outil de pouvoir, elle devient un langage, un réflexe, une nécessité pour survivre ou se faire oublier. Les exécutions publiques, décrites avec une sobriété glaçante, relèvent autant du spectacle que de l'avertissement. Elles relèguent les rires et les gestes tendres à des souvenirs dangereux, presque subversifs. Dans cette Kaboul "emmurée", chaque éclat de joie devient un acte de rébellion, chaque élan de vie est sévèrement réprimé. Khadra ne cherche pas à offrir une lueur d’espoir forcée. Il ne triche pas avec la réalité, et c’est ce qui rend son roman si poignant. Il nous plonge dans un univers où la peur mutile les cœurs, où les hommes, rongés par l’impuissance, deviennent les geôliers de leurs propres vies. Les talibans règnent par l’effroi, imposant leur loi par l’entremise d’une religion déformée, utilisée pour asservir une population à coups de prières forcées et de dogmes déshumanisants. Les femmes, elles, vivent dans un enfermement total, réduites à des ombres, contrôlées, effacées. Le voile ici n’est pas un choix, c’est un bâillon. Elles doivent être accompagnées, surveillées, soumises, comme des objets que l’on dissimule pour mieux les posséder. Pourtant, c’est aussi à travers elles que le roman trouve ses éclats de lumière. Leur souffrance est immense, mais leur résilience, leur capacité à encore aimer et espérer dans un monde si hostile, leur confère une profondeur bouleversante. Khadra met en scène des destins brisés, des cœurs asséchés, mais il réussit le tour de force de ne jamais sombrer dans la complaisance. Sa plume, à la fois poétique et acérée, transcende l’horreur pour en faire une matière littéraire d’une grande beauté. Il entremêle avec agilité deux couples que tout oppose — un gardien de prison taliban et sa femme déchue, un intellectuel désabusé et une femme au courage inouï —, dévoilant à travers eux les contradictions, les renoncements, mais aussi les sursauts d’humanité. À mesure que la folie gagne les esprits, que la cruauté devient coutume, une autre réalité s’installe : celle de la culpabilité. Culpabilité de ceux qui se sont tus, de ceux qui ont obéi, de ceux qui ont survécu en se transformant en bêtes. C’est peut-être là que réside le cœur du roman : dans cette lutte intérieure, dans ce combat invisible pour rester humain quand tout pousse à l’oubli de soi. Enfin, l’apaisement, s’il existe, ne vient qu’« dans les cendres », dans les ruines laissées par les choix impossibles. Il n’y a pas de rédemption éclatante, pas de délivrance miraculeuse, seulement une forme de calme funèbre, celui qui suit l’explosion, lorsque tout est à reconstruire, ou peut-être à enterrer. Khadra ose une fin à contre-courant, refusant les artifices d’une consolation romanesque. Il ne donne pas au lecteur ce qu’il attend, mais ce qu’il doit affronter. Ce refus d’un "happy end" factice n’est pas un simple effet de style : c’est une posture éthique. Il s’agit de montrer que dans certains contextes, l’espoir ne réside pas dans la victoire, mais dans la dignité conservée au cœur même de la défaite. Certains personnages renaissent par le sacrifice, d’autres sombrent dans leur propre silence, mais tous révèlent, dans leur chute ou leur résistance, ce qu’il reste d’humain lorsque tout le reste a été confisqué. Les Hirondelles de Kaboul est un roman qui dérange, qui questionne, qui marque. Yasmina Khadra y livre une œuvre puissante, d’une lucidité implacable, qui ne cherche ni à juger, ni à expliquer, mais à montrer, avec une justesse presque chirurgicale, la manière dont la barbarie s’infiltre, gangrène, et transforme les hommes. Un roman bouleversant, dont la beauté de la plume contraste douloureusement avec l’horreur qu’elle décrit. C’est un livre que l’on referme le cœur lourd, mais les yeux ouverts.

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kapacontrol

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 jours

Les Hirondelles de Kaboul est de ces livres qui vous happent dès les premières pages et qui laissent une trace longtemps après les avoir refermés. Yasmina Khadra y dresse le portrait d’une ville brisée par la peur, d’hommes et de femmes pris dans l’étau d’un régime qui étouffe jusqu’au droit de respirer. Mais au milieu de cette noirceur surgissent des éclats de lumière, des gestes de dignité, des mots chuchotés qui résistent au désespoir. J’ai été particulièrement touché par la force tranquille de Zunaira, par la fragilité d’Atiq qui se découvre capable d’aimer encore, par le courage silencieux de Mussarat et par la détresse de Mohsen, emporté par un instant de folie collective qu’il ne parvient pas à comprendre. Khadra ne juge pas, il montre. Et dans ce regard, on sent toute l’empathie d’un écrivain qui connaît la fragilité des certitudes. Ce qui m’a marqué, c’est la manière dont la poésie s’invite dans le chaos. Les phrases sont sobres mais vibrent d’émotion. La beauté y est toujours furtive, comme si elle devait se cacher pour survivre. On tourne les pages avec un mélange d’admiration et de colère, et l’on referme le livre en sachant qu’on vient de lire une histoire nécessaire, qui dit la force de rester humain quand tout s’effondre.

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Luciuss

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

« Aucun Soleil ne résiste à la nuit » Lire Les Hirondelles de Kaboul, c’est plonger sans filtre dans les entrailles d’un quotidien asphyxié par la peur. Dans une ville défigurée par la tyrannie des talibans, où l’air lui-même semble chargé de menaces, Yasmina Khadra dresse un portrait glaçant d’un peuple broyé par la violence, les interdits et la haine. La souffrance est partout : dans les gestes interdits, dans les regards fuyants, dans le silence des femmes, réduites à l’invisible. Et pourtant, à travers les cris étouffés de Kaboul, une brèche s’ouvre. Infime, fragile, mais bouleversante. C’est l’amour d’un mari pour sa femme, d’un homme pour l’humanité qui vient fissurer l’inhumanité ambiante. C’est l’espoir, ce feu minuscule mais tenace, qui persiste même au cœur de la nuit la plus noire. Khadra donne voix à ceux qu’on a voulu faire taire, avec une plume poétique, vibrante et engagée. Cette lecture est d’autant plus marquante dans la superbe édition de @tiberteditions , véritable écrin pour ce texte poignant. Le soin apporté à l’objet-livre est remarquable : couverture sobre et évocatrice, papier de grande qualité, format élégant. Mais ce qui frappe surtout, ce sont les magnifiques illustrations d’ @emmanuelmichel croquis, visages, scènes de vie esquissées à l’encre du réel, qui prolongent l’émotion du texte, lui donnent corps et âme. Ces images silencieuses disent parfois ce que les mots n’osent plus formuler. Elles enrichissent l’expérience de lecture, la rendent plus intense, presque charnelle. En bref , Entre la douleur et la beauté, Les Hirondelles de Kaboul est un cri du cœur, une œuvre nécessaire, rendue encore plus précieuse par cette édition d’exception. Un livre qu’on referme le souffle court, mais le cœur un peu plus éveillé

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LoubnaS

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

J’ai ce livre dans ma PAL depuis bien longtemps et enfin je l’ai lu. Il parle de sujets auxquels je suis très sensible et qui me touche beaucoup. Une histoire intense et très triste. J’ai beaucoup apprécié ma lecture même si je ne suis pas une grande fan de Yasmina Khadra (je n’ai pas aimé ce que le jour doit à la nuit, je suis passé complètement à côté), l’auteur en garde néanmoins une écriture très poétique et agréable à lire. Je regrette un peu la fin qui garde une zone d’ombre que j’aurais aimé plus clair

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782266204965
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    160
  • Dimensions
    179 x 111 mm

L'auteur

Yasmina Khadra

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