Les hirondelles de Kaboul : Le livre de Yasmina Khadra

L'amour et la haine rythmée par la violence de Kaboul. Yasmina Khadra y décrit sans concessions une ville sous l'emprise des talibans, ou l'obscurantisme et la terreur mènent à la folie. La plume de l'auteure est incroyable. Elle y décrit la quintessence de l'amour, celle qui menée à son paroxysme engendre l'acte suprême.

Quelle claque… Je ne m’y attendais vraiment pas pour le coup. Une amie m’avait conseillé ce livre, puis je l’ai reçu par d’autres amis à mon anniversaire. Je me disais que j’allais en ressortir plein d’émotions et de bonheur avec des personnages qui arrivent à de belles fins dans ce monde si obscur ! Finalement, j’en sors effectivement tout plein d’émotions, mais pas celles auxquelles je m’attendais. C’est un voyage profond dans les abysses de la terreur infligée par les Talibans à Kaboul, la misère, l’obscurantisme, la peur, le désarroi… On ressent du plus profond de nous ce que vivent Mussarat, Zunaira, Atiq et Mohsen. Comment garder toute sa tête sans pouvoir vivre pleinement notre vie, notre amour, en étant épié de partout, forcé à participer aux offices, avec la peur de faire tel ou tel acte, et encore ? Comment rester le même alors que tout le monde autour de soi finit par devenir de vulgaires pantins ? La prose de Yasmina Khadra peint d’une manière si subtile et en même temps horrible l’état d’esprit de ces personnages face à chaque situation qui les désespère de jour en jour. J’ai l’habitude de dire dans mes critiques sur ses ouvrages que son vocabulaire est quelque peu difficile d’accès, avec beaucoup de phrases métaphoriques et de mots peu employés. Je m’y ferai peut-être un jour ! Ainsi, nous suivons avec effroi le destin tragique de ces hirondelles et de leurs maris… On ne peut que comprendre la folie qui gagne Zunaira, intellectuelle se battant pour le droit des femmes, étant privée de sa liberté sans pouvoir rien y faire. Mussarat, qui, avec tous les efforts qu’elle fait, n’arrive pas à plaire à son mari car celui-ci voit, en dépit d’admirer ces derniers, une volonté d’elle de faire oublier sa maladie et son désespoir face à celle-ci et il s’énerve. Atiq, devenu complètement pessimiste, déprimé et las de vivre, en grande partie à cause de l’état de sa femme. Il ne peut exprimer son amour pour elle, son seul confident ne voit les femmes que comme des objets. Mohsen, qui commet un acte délirant, malgré sa bonté habituelle, voue la vie de son couple à l’échec. À Kaboul, on a peur de tout le monde, on ne sait plus à qui se confier, qui va ou pas nous juger. On se renferme sur soi-même, à devoir accepter sa propre misère, sans aucun espoir, ni support émotionnel. Je ne vais pas révéler l’intrigue de la fin, mais au début elle est fort choquante et peut faire détester à certains ce livre. Il faut avoir du recul. Yasmina Khadra va jusqu’au bout de la misère, de la réalité. Malheureusement, à Kaboul, les hirondelles ne font pas le printemps.

Très bon livre, je ne m’attendais pas à une telle complexité des personnages en question, on apprend de plus en plus sur les conditions sous ce régime et spécifiées femmes. Un livre engagé et politique mais qui amène une touche psychologique. Point négatif que je peux relayé est peut être la volonté de l’auteur de venir simplifier l’histoire complexe d’un tel régime

Très bon livre, je ne m’attendais pas à une telle complexité des personnages en question, on apprend de plus en plus sur les conditions sous ce régime et spécifiées femmes. Un livre engagé et politique mais qui amène une touche psychologique. Point négatif que je peux relayé est peut être la volonté de l’auteur de venir simplifier l’histoire complexe d’un tel régime