Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle : Le livre de Stuart Turton

Ce livre est génial ! Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle m’a complètement happée. L’intrigue est originale, complexe, et brillamment construite. Il peut être un peu difficile à suivre au début — entre les sauts de corps et les multiples points de vue — mais une fois qu’on est dedans, impossible de lâcher. C’est le genre de roman qui réveille vraiment le goût de la lecture. Grâce à lui, j’ai redécouvert le plaisir de me plonger dans un livre. Je le recommanderai encore et encore !

Imaginez un Cluedo en pleine campagne anglaise, une maison aristocratique décadente, un meurtre inévitable, et un narrateur… qui change de corps chaque jour. Voilà le programme. Dès les premières pages, on est plongé dans une forêt inquiétante, sans repère, à la poursuite d’une femme nommée Anna. Mais très vite, le décor se brouille, les visages aussi. Et l’on découvre qu’Aiden Bishop, notre protagoniste, est condamné à revivre encore et encore la même journée… dans la peau de huit invités différents. Son seul espoir de s’en libérer : identifier le meurtrier d’Evelyn Hardcastle, avant minuit. Sinon ? Tout recommence. L’idée est brillante, la construction audacieuse. Chaque hôte offre une nouvelle perception, des capacités mais aussi des failles. La personnalité du corps emprunté contamine celle d’Aiden, ce qui complexifie encore l’enquête. Parfois lent, parfois déroutant, le roman nous oblige à rester concentré, presque à prendre des notes. Un vrai casse-tête littéraire, où parfois on peut s’y perdre si on manque d’attention (autant dire que c’est souvent mon cas…). Le style est soigné, l’ambiance délicieusement british et l’intrigue haletante… du moins quand on ne s’y perd pas. Car il faut le dire : ce roman est aussi exigeant que dans la réflexion. On avance dans le flou, puis tout s’éclaire (presque), puis on doute à nouveau. Certains choix narratifs, comme la description très stigmatisante de l’un des hôtes, m’ont paru assez sombre et brutaux, mais je pense que c’était totalement voulu par l’auteur. D’autres, comme les rebondissements finaux, m’ont retournée le cerveau. C’est dense, parfois frustrant, mais l’expérience reste marquante. Si l’on accepte de lâcher prise et de se laisser manipuler, le manoir de Blackheath devient un terrain de jeu sombre et fascinant, où la morale joue avec le pardon, et où chaque personnage, même le plus effacé, peut avoir quelque chose à cacher…

Une lecture surprenante ! Je ne m'attendais honnêtement pas à tout ça en commençant ce livre et j'ai été captivée par ma lecture du début à la fin, malgré ses 600 pages. Il y a tellement de mystères et d'énigmes que l'on se pose des questions tout le long. D'ailleurs, mieux vaut ne pas laisser traîner sa lecture, sans quoi avec tous les personnages présents et leurs actions, vous oublierez qui est qui et qui fait ou a fait quoi. C'est un livre qui est délicat à décrire et à résumer au risque de spoiler dès le début ce qu'il va se passer. J'ai commencé le livre sans comprendre le rapport avec la quatrième de couverture. Je me suis réellement demandé s'ils ne s'étaient pas trompés... Et tout le plaisir, au final, a été de découvrir au fur et à mesure cette intrigue de fou. Ce livre navigue entre le policier (son enquête, ses énigmes, son huis clos), le fantastique et même la science-fiction. Tous les personnages sont bien construits et exploités. On découvre les secrets et les différentes facettes des uns et des autres grâce à un entrelacs d'actions et d'événements. Le personnage du valet de pied ajoute une note angoissante comme s'il y avait un fou caché dans les murs sans qu'on sache qui il est et surtout quand il surgira. En bref, un livre captivant plein de rebondissements dont j'ai apprécié la petite moralité finale. Je suis épatée par le fait que ce soit le premier livre de cet auteur et comment il a pu créer tout ça !

Huis clos chez les aristocrates anglais, un homme dont la mémoire a été effacée se retrouve à devoir élucider un meurtre pour pouvoir se sauver de Blackhearth, manoir appartenant à la famille Hardcastle. La fille Evelyne va mourir à 23h, pile 19 ans après le meurtre de son frère aîné Thomas. Le personnage principal n'a qu'une semaine pour résoudre ce mystère... Le problème c'est la boucle : à chaque fois qu'il s'endort avant minuit, il se réveille dans la peau d'un autre invité, ayant ainsi des personnalités différentes mais aussi la possibilité d'avoir des témoignages différents. J'avais beaucoup vu passer ce livre dans des groupes de lecteurs de thriller, et j'ai été attiré par la couverture et le titre, qui m'ont fait penser à Agatha Christie. Cependant j'ai eu du mal au début à lire cette enquête, le côté surnaturel me dérangeant sur le début de l'œuvre, la première personnalité de notre enquêteur. Puis j'ai trouvé ces changements intéressants et je me suis prise au jeu, ayant des tas d'hypothèses sur les identités et manigances de chacun. Ce fut finalement une lecture plus agréable que ce que je pensais au départ, et cela me donne envie de découvrir les autres œuvres de cet auteur.