Mousseline la Sérieuse : Le livre de Sylvie Yvert
Née en 1778, Marie-Thérèse Charlotte de France, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, avait un destin tout tracé, à commencer par une enfance heureuse et dorée au Château de Versailles, régie par une éducation stricte et raffinée. Mais les tourments et tumultes de la Révolution couvent...jusqu'à la fatidique prise de la Bastille. Dès lors la vie de Mousseline la Sérieuse – surnom affectueux de sa mère – sera une tragédie racinienne faite d'errance et de malheurs. Son père, sa mère, sa tante et ses amis : guillotinés. Ses frères et sa sœur : morts. Elle-même est emprisonnée trois ans et demi, dont un an d'isolement total durant lequel elle ignore la mort de ses proches. Elle est par la suite condamnée deux fois à l'exil. Fille, sœur, nièce et belle-fille des trois derniers rois de France, elle traversera trois révolutions, deux restaurations et sera l'espace de quelques minutes Reine de France. Pourtant, elle n'aura de cesse de rêver jusqu'à son dernier souffle de son pays, la France, et de la reconquête du trône.
Personnage méconnu et fascinant de l'Histoire de France,
Mousseline la Sérieuse est le journal imaginaire d'une femme fière et digne marquée par le sceaux de l'opprobre, mais qui jamais ne renonça à faire éclater sa vérité. Une nouvelle lecture passionnante de ce pan pourtant bien connu – croit-on ? – de notre histoire.
De (auteur) : Sylvie Yvert
Expérience de lecture
Avis Babelio
DETHYREPatricia
• Il y a 4 semaines
J'ai bien aimé cette histoire-là, excellemment bien écrite, évoquant le vécu (1778-1851) de Marie-Thérèse-Charlotte de France (fille du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette), qui deviendra par la suite la duchesse d’Angoulême. J’ai bien aimé le parti-pris choisi par l’auteure d’utiliser une narration conduite par le pronom personnel « je », donnant ainsi plus de véracité au récit et nous permettant, à nous lecteurs, d’avoir le sentiment d’entrer dans l’intimité de cette histoire personnelle (comme on le serait par exemple en lisant un journal intime). Attention, toutefois de ne pas tout prendre pour argent comptant, car il reste aussi une large part de fiction. Comme l’indique l’auteure dans un « avertissement » ouvrant l’ouvrage, celui-ci s’inspire de « dix-huit feuillets qu’elle a rédigés en prison à l’âge de seize ans ». Ces feuillets ayant été par la suite, corrigés et augmentés par Louis XVIII. L’auteure a pu, par ailleurs, s’inspirer des correspondances conservées et de certains témoignages de personnes l’ayant côtoyée, mais aussi de ceux d’auteurs célèbres (Chateaubriand, Balzac ou Hugo) qui ont pu évoquer le contexte de l’époque ou sa vie. De même, elle a eu recours à la documentation historique officielle pour compléter son propos. Il n’en reste pas moins que l’illusion est parfaite. On plonge corps et âme dans ce récit douloureux et, sans y prendre garde, on entend parfaitement bien la voix de l’enfant de douze/treize ans admirative de ses parents et de sa vie, puis celle de l’adolescente emmurée vivante, puis celle de la femme mariée qui s’intéresse à la politique et qui milite en faveur de la restauration au trône de France, puis celle de la personne vieillissante qui fait le bilan a posteriori de sa vie. Bien sûr, Marie-Thérèse Charlotte « parle » de son point de vue, c’est-à-dire celui d’une enfant de la famille royale (on l’appelait aussi « Madame Royale ») vivant dans un environnement doré, choyée par les siens, et influencée largement par la façon dont elle a été éduquée. Lorsqu’on est la fille d’un roi puissant, on ne peut que défendre le point de vue royaliste (qui est largement défendu aussi par l’auteure elle-même, me semble-t-il). En cela, elle a une vision totalement faussée de la réalité (ex : mode de vie de ses parents, personnalité de sa mère, revendications du peuple etc.), même si – de fait – la Révolution française basculant dans la Terreur a conduit à des excès innommables et totalement disproportionnés. Donc, s’agissant du fond, si l’on veut vraiment ressentir ce qu’a pu ressentir Marie-Thérèse-Charlotte de France, dans sa tête, son cœur et son corps, et s’approprier la façon dont elle a pu vivre les événements qu’elle a traversés, il ne faut surtout pas vouloir aborder cette lecture de façon critique et politique. Sinon, vous lâcherez prise rapidement tant on peut voir combien les puissants (et plus largement la noblesse) sont « hors sol » par rapport à la réalité vécue par le peuple français. Le fond est également intéressant dès lors qu’il permet aux lecteurs ayant oublié leurs leçons d’Histoire de France de se rafraîchir la mémoire. La vie de l’intéressée a traversé de nombreux épisodes : trois révolutions, l’Empire, la Restauration, la monarchie de Juillet, puis la seconde République. A la réserve près du point de vue, toujours quelque peu biaisé, on y apprend plein de choses. S’agissant de la forme, j’ai particulièrement apprécié la déclinaison chronologique de la narration, le style d’écriture et le registre de langue employé (qu’il est bon de retrouver de temps en temps des formules ampoulées, des verbes inusités et une grande richesse de vocabulaire). Et cette façon si caractéristique de nous donner à voir et à vivre les choses narrées au plus près du regard de l’intéressée. C’est très vivant, le discours « intime » est très réaliste et vraiment, on ne ressent pas de disparités dans le style, y compris lorsqu’on comprend que certaines informations ont été piochées dans de la documentation extérieure. Bravo donc à Sylvie YVERT pour ce faux journal intime et roman biographique qui m’a donné envie de m’intéresser de plus près à ses autres œuvres.
Promenonsnsdansleslivres
• Il y a 5 mois
Ce livre, je l'attendais depuis le jour de sa sortie, et heureusement sa sortie n'a pas tardé. Aussi vite arrivé, aussi vite lu, il m'aura fallu quelques jours seulement pour le dévorer parce que ce livre, plus qu'un coup de cœur est une véritable révélation... Au travers des yeux de Marie-Thérèse de France alias Mousseline la sérieuse alors qu'elle n'était qu'une enfant, nous assistons à l'effondrement de la monarchie Française et à la barbarie sans limite des révolutionnaires assoiffés de sang et de vengeance. Violences, fuites, emprisonnement, mort, exil, voici en quelques mots comment nous pourrions qualifier l'épouvantable destin de la fille de Marie-Antoinette et de Louis 16 qui a vu sa famille se faire décimée petit à petit. Totalement horrifiant comme si le malheur qui s'était abattu sur sa famille n'avait pas suffit, après être sortie de sa prison au Temple en décembre 1795 alors âgée de 17 ans Mousseline la sérieuse a dû partir loin de ses racines, hors du pays qui l'avait vu naître pour passer le reste de sa vie en exil. Un bijou, voilà ce qu'est vraiment ce roman historique, un bijou parce qu'il est précieux et contient une mine d'informations comme on en trouve rarement dans d'autres romans de cet acabit. Précieux parce que ce récit nous dévoile ce que nous ne savons pas, ce que l'on ne nous apprend pas à l'école ou alors ce que l'on nous a appris c'est à dire des idées reçues non fondées. Sylvie Yvert a choisi de faire parler Mousseline la Sérieuse à travers ce récit à la 1 ère personne du singulier, choix intelligent puisque le lecteur se retrouve imprégné par ce pan de l'Histoire, j'ai eu personnellement l'impression d'être en immersion avec cet enfant puis jeune fille et enfin adulte, ce fût une impression extraordinaire bien que particulièrement percutante au vu de l'enfer vécu. C'est grâce à ce genre de livre que l'on devient passionné par l'histoire, parce que c'est bien raconté, et que l'auteur a su faire les bons choix.
amadejeanne
• Il y a 5 mois
Sylvie Hivert se fait la voix de Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, seule survivante de sa famille et ayant traversé trois Révolutions et de multiples régimes. Méconnue du grand public, elle a pourtant suivi ses parents, son frère (éphémère Louis XVII) et sa tante Madame Elisabeth à la prison du Temple, où elle a été enfermée plus de trois ans dans de sinistres conditions, perdant les siens les uns après les autres ; une expérience qui a forgé son caractère, elle qu'on a accusé par la suite d'être trop froide et trop peu émotive (ne lui aurait-on pas reproché le contraire si elle avait été enjouée ?!). Aujourd'hui on parlerait pourtant de syndrome post-traumatique... La majeure partie du roman (très bien documenté), raconte à la première personne la période noire de la Révolution et de la Terreur, et comporte de nombreuses scènes poignantes (comment ne pas être émue par les émotions que peuvent ressentir des enfants en voyant leurs parents aimés villipendés et menacés de mort ?). En lui prêtant ses mots, l'autrice donne à voir une autre Histoire de la Révolution, bien moins glorieuse que ce que l'héritage des vainqueurs nous a laissé croire. Louis XVI et Marie-Antoinette, bien mal jugés par leurs adversaires, n'avaient pas mérité une telle haine, et se révèlent très dignes dans l'épreuve. La suite de la vie de Marie-Thérèse, succession d'exils, de retours au pays et de désillusions, est ensuite plus condensée, et moins émouvante du fait de cette distance avec les faits. Mais c'est aussi intéressant car on connaît moins bien cette période de l'Histoire, et Sylvie Hivert, qui parvient à se mettre dans la tête de son personnage de façon stupéfiante, révèle également une femme d'esprit qui, si elle n'a jamais été destinée à régner, avait un regard lucide sur le pouvoir, pressentant le danger à vouloir rétablir l'ancien régime comme l'a fait Louis XVIII, à sa perte, tout en critiquant les faiblesses de la République, régime instable par essence. Intéressante réflexion.
pioucorinne
• Il y a 9 mois
Ca fait très longtemps que je dois lire ce livre mais d'autres se sont ajoutés au fil des ans au dessus de celui-ci pourtant très intéressée par cette lecture après avoir lu Marie Antoinette l'insoumise de Simone Bertière que j'avais adoré. Ici, une autre autrice raconte la vie de la fille de Marie-Antoinette et de Louis XVI, Marie-Thérèse Charlotte de France surnommée "Mousseline" par sa mère, prend la parole pour nous raconter la révolution. Elle nous parle de ses parents, de son frère, des épreuves qu'ils ont eu à vivre, la prison du temple, l'isolement, les brimades, les injures. On ressent bien l'horreur de cette époque et on ne peut après cette lecture qu'avoir de la tendresse pour cette famille et beaucoup d'admiration pour cette enfant d'abord puis femme qu'a été Marie-Thérèse Charlotte de France. Une histoire de vie captivante et bouleversante
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782350873466
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 332
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- Dimensions
- 206 x 142 mm
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18,00 € Grand format 332 pages