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Par Lisez, publié le 07/07/2023

Découvrez le portrait d'Inès Paulin : attachée de presse chez Robert Laffont

Apprenez-en plus sur le métier d'attachée de presse en parcourant le portrait d'Inès Paulin : attachée de presse chez Robert Laffont depuis plus d'un an !

 

Elle a 30 ans et déjà un long parcours derrière elle. Attachée de presse chez Robert Laffont depuis un peu plus d’un an, Inès Paulin aura mis du temps à trouver sa voie. Un master et un MBA de communication en poche, elle entre chez Guerlain puis chez Chaumet, mais comprend vite qu’elle n’est pas à sa place. Son univers n’est pas celui du luxe, elle la grande lectrice, la passionnée de littérature. Quand elle entend parler d’un poste d’assistante au service de presse des Éditions Grasset, elle tente sa chance. Elle a bien fait : c’est dans ce monde-là et nulle part ailleurs qu’Inès se sent enfin chez elle.

Son métier est un défi qu’elle doit relever tous les jours : faire connaître les livres dont elle a la charge aux médias n’est pas une tâche facile. Il va falloir créer son propre carnet d’adresses de journalistes et c’est une gageure quand on débute. Inès a dû persévérer même lorsqu’on ne répondait ni à ses appels, ni à ses mails. « On ne doit pas lâcher. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut toujours être force de proposition… et ne jamais se dire qu’on n’y arrivera pas ! » Tout cela demande du temps, de l’énergie mais aussi de la subtilité. Inès a sa propre stratégie : « Quand je prépare un déjeuner avec un journaliste, j’essaye toujours de lire ses papiers pour connaître ses goûts. Mon métier ce n’est pas de vendre tout mon catalogue mais d’essayer de présenter les ouvrages qu’il pourrait aimer. Si je vise juste, il me fera confiance pour les prochaines fois. Il est essentiel de savoir qui traite quoi dans un journal, quel roman, quel essai, pourraient s’insérer dans leurs pages. Une attachée de presse doit impérativement lire la presse, c’est au moins aussi important que de lire les livres. »

Et puis, il y a les auteurs dont il faut s’occuper et parfois protéger. Pour Inès, il y a autant de façons de faire que d’attachées de presse, mais ce qui est important c’est la transparence, le lien de confiance qu’on doit tisser : « C’est très inquiétant pour un auteur de ne pas avoir de nouvelles. Quand j’ai des éléments concrets à lui communiquer, un article à venir, je veux qu’il le sache au plus vite. Quand, au contraire, j’ai plus de mal à faire parler de son texte, je préfère le lui dire. Lui expliquer mes difficultés : le contexte (une guerre, une situation sociale tendue qui, on le sait, joue un grand rôle dans le traitement des livres), le manque de place dans les journaux… Il ne faut jamais le laisser dans le flou. » Parfois, l’enjeu est si important pour l’auteur qu’il lui est difficile de canaliser ses émotions. C’est aussi à l’attachée de presse d’essayer de l’apaiser. « Il est toujours difficile de lui faire admettre la vérité, même si elle est dure : on peut déplacer des montagnes, si le livre ne prend pas, on ne peut rien. »

Inès aime aussi son métier parce que les journées ne se ressemblent pas : « Chez Robert Laffont, on défend tout type d’ouvrages, personne n’a « son » secteur. Et ils sont répartis avec les autres attachées de presse en fonction de leurs goûts. On travaille toujours mieux quand on aime les œuvres qu’on défend ! Je peux aussi bien m’occuper d’un texte de développement personnel, de littérature française, étrangère, d’essai que de document. Ainsi, j’arrive à faire la connaissance des journalistes de télévision, de radio, de presse écrite. C’est un métier qu’on ne peut pas faire si on aime rester derrière son bureau, il faut accepter de se lever très tôt pour les matinales ou de se coucher très tard pour les talk shows du soir ! » Elle est là, toujours, pour soutenir ses auteurs mais aussi pour leur faire un retour sur leur prestation. Les féliciter ou leur expliquer pourquoi ça ne s’est pas bien passé… et leur glisser quelques recommandations pour la prochaine fois.

Si elle devait donner des conseils à un apprenti attaché de presse, elle lui dirait d’abord de préserver des moments rien qu’à lui, il faut parfois se déconnecter. Et puis accepter d’être très souvent dans l’attente d’une réponse d’un journaliste. « Ce sentiment-là, il faut pouvoir le maitriser et ne pas s’en inquiéter. Si on n’a pas de nouvelles, ce n’est pas forcément parce qu’on ne nous aime pas, qu’on a dit une bêtise ou mal écrit un mail ! Mais plutôt que nous sommes nombreuses à faire ce métier et que beaucoup de livres paraissent en même temps. » Et, quand Inès sent le découragement la gagner, elle a toujours en tête qu’il n’y a pas beaucoup de métiers comme le sien : « on peut rencontrer tant de personnalités différentes, tant d’inconnus formidables, tant de célébrités inaccessibles ». Sans parler de tous ceux qu’elle n’aurait jamais imaginé croiser un jour !  

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