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Par Presses de la Cité, publié le 06/02/2024

Eléonore Dervieux est finaliste du Prix Jean Anglade 2024

Découvrez Eléonore Dervieux, notre finaliste 2024 :

Je suis née en février 1992 à Paris. J’y vis et j’y ai grandi. Mais j’ai également grandi en Franche-Comté, dans le Var et en Normandie où je passe, en famille, toutes mes vacances, depuis toujours.
Mon rapport à l’écriture vient d’abord de la lecture. Parmi mes plus grands moments de bonheur, enfant comme adulte, je compte des moments de lecture, hors du temps, dans le soleil du matin ou de l’après-midi.
Je goûte les mots des autres et découvre des histoires et des paysages que je ne connais pas. C’est d’abord les Malheurs de Sophie et Tintin.
C’est ensuite Italo Calvino, Jean Giono, Georges Perec, Cormac McCarthy, Marguerite Yourcenar ou Julien Gracq.
Je me souviens de l’endroit où j’étais pour chaque livre que j’ai découvert, le tout fait partie de ma mémoire.
J’ai commencé à écrire pour pouvoir, moi aussi, décrire des paysages, des visages, des mémoires et surtout raconter des histoires.

Le roman que j’ai écrit, le Rayon Vert, se situe en Normandie, au bord de la mer, à la fin des années 1990, dans une ville qui n’existe pas et suit la semaine de vacances d’Esther.
Esther est une enfant qui, doucement, se dirige vers l’adolescence et regrette – voire refuse – de grandir. Elle termine son été dans la maison de ses grands-parents, avec ses cousines.
Elle y a toujours passé tous ses étés. Les activités ont toujours été les mêmes.
Cependant, Esther sait que cet été-là sera différent de tous les autres. D’abord, les corps changent.
Ses os à elle poussent, elle le sent et cela l’encombre. Elle ne se faufile plus avec autant de facilité dans les talus, quelques poils encombrants apparaissent, les seins poussent. Ensuite les préoccupations évoluent.
Et à Paris, le père d’Esther, atteint d’une grave maladie, est sur le point de mourir. Sa mère passe chaque jour un coup de téléphone à la maison pour en avertir sa fille.
Mais Esther, qui souhaite que rien ne change et que tout reste comme cela a toujours été, refuse, chaque jour, de répondre à cet appel, bien consciente qu’il lui fera à jamais quitter la terre de l’enfance.
À l’issue de la semaine et des événements relatés dans le texte, Esther acceptera de voir ses os pousser et d’avoir le bras assez long pour décrocher le téléphone et faire face à la perte à venir.

Le Rayon Vert est, à plusieurs égards, un roman sur la perte. La perte de l’enfance, déjà. Je voulais ainsi traiter, avec légèreté, à travers le prisme et l’intériorité d’un personnage enfant, de ce moment de transition.
J’ai voulu un cadre naturel et estival pour parler d’un début d’adolescence, de l’indolence, des histoires de premières fois.
J’ai voulu dépeindre un dernier été d’inconscience avant la mort d’un père.
Il s’agit d’un faux roman d’apprentissage, d’un roman adolescent au fond duquel se cache un roman de désapprentissage.
Le Rayon Vert est l’histoire d’Esther, enfant qui pense tout savoir sur tout, qui comprend que la vie sera toujours plus complexe qu’elle ne le pense, plus dure et plus belle aussi.

 

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