Journal d'un exilé : Le livre de Amadou Barry
À son arrivée dans le pays des droits de l'homme, Dramé, un exilé en situation irrégulière, espère trouver un îlot de tranquillité et de répit, mais c'est la précarité, la pénurie de logements, l'impuissance des associations et l'indifférence de l'administration qui l'attendent. Il échoue en périphérie de la capitale, au milieu d'une foule d'exilés de toutes nationalités qui vivent retranchés dans un tunnel. Parmi eux, Fodié, un Ivoirien féru de livres, philosophe à ses heures, accepte de l'accueillir dans sa tente. C'est le début d'une complicité fraternelle, dans un quotidien de violence et de dénuement, que la disparition de Fodié va interrompre brutalement. Livré au tunnel et à lui-même, Dramé décide alors d'écrire l'histoire de son ami.
Amadou Barry scrute sans fard la condition de celles et ceux qu'on ne cesse de stigmatiser, et d'invisibiliser, en les qualifiant de " migrants ". À travers les tribulations de Dramé et de son frère d'infortune Fodié, il leur restitue leur pleine humanité d'exilés, en même temps qu'il interpelle le lecteur.
De (auteur) : Amadou Barry
Expérience de lecture
Avis Babelio
LilyaRose
• Il y a 1 mois
Dans Journal d’un exilé, Amadou Barry nous livre un témoignage bouleversant, empreint d’humanité, de lucidité et de dignité. À travers ses mots, simples mais puissants, il raconte son parcours d’exil : quitter son pays, traverser des frontières, affronter les dangers, la précarité, la solitude, le regard parfois dur des autres, et surtout, garder l’espoir malgré tout. Ce récit nous plonge dans le quotidien de ceux qu’on appelle trop vite « migrants », comme si ce terme suffisait à résumer toute une vie. Amadou Barry redonne une voix, une histoire, une personnalité à ceux que l’on réduit bien souvent à des chiffres ou à des clichés. Il nous parle de sa terre natale, des raisons de son départ, des épreuves traversées sur les routes de l’exil, de l’accueil en Europe, de la difficulté à trouver sa place, à reconstruire une vie. Ce livre m’a beaucoup touchée. Il met en lumière des réalités que l’on ignore ou que l’on choisit parfois d’ignorer. Il remet les idées en place, notamment face aux discours simplistes et stigmatisants sur l’immigration. Le ton est juste, jamais larmoyant, mais empreint d’une émotion sincère et pudique. On sent à chaque page la force intérieure de l’auteur, son envie de vivre, de comprendre, et de faire comprendre. Ce n’est pas un texte moralisateur, mais un partage d’expérience, un cri calme et digne, une tentative de se faire entendre dans le vacarme des préjugés. J’ai apprécié cette lecture pour son authenticité, son humilité et sa puissance. Journal d’un exilé est une lecture nécessaire, pour ne pas oublier que derrière chaque parcours d’exil, il y a un être humain. À lire, à faire lire, et à méditer.
LadyDusty
• Il y a 2 mois
Un texte engagé, coup de poing, qui dénonce la façon dont on traite les personnes exilées en France, en même temps qu'un hommage à un homme mort alors qu'il venait d'avoir ses papiers, l'ami du narrateur. L'amour de la France, pourtant, de la littérature, l'espoir en un avenir meilleur, irriguent tout le livre, le rendant d'autant plus touchant. On ne peut pas rester indifférent à l'histoire de ces deux hommes qui donne à voir ce qu'on veut si souvent occulter. Une lecture qui donne envie de s'engager.
unlivreunreve
• Il y a 5 mois
Grâce à la Masse Critique de Babelio, j’ai eu la chance de recevoir Le Journal d’un exilé d’Amadou Barry, publié chez Julliard. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir pu découvrir ce premier roman de l'auteur puisque j'ai beaucoup aimé ma lecture. Comme beaucoup d’entre vous le savent, la question des réfugiés et des exilés est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, aussi bien personnellement que professionnellement. Ce livre résonne donc profondément en moi. On y suit Dramé, un exilé fraîchement arrivé en France, en situation irrégulière, sans titre de séjour ni reconnaissance administrative. Il trouve un fragile refuge en périphérie de Paris, où il vit sous une tente dans un tunnel, aux côtés de Fodié, un Ivoirien passionné de littérature. Ce roman, à la fois philosophique et poignant, explore avec une grande intelligence la condition des exilés, leur invisibilité aux yeux de la société et la stigmatisation qu’ils subissent. Il offre aussi une belle réflexion sur les connaissances académiques et la place du savoir dans des vies marquées par l’errance. C’est un livre magnifique, écrit avec justesse et profondeur. Je l’ai adoré et je ne peux que vous le recommander ! #x1f4d6#x2764
Mhfasquel
• Il y a 5 mois
Un texte coup de poing, un cri du cœur, une urgence d’écrire pour ne pas sombrer dans l’oubli, pour que Fodié et ses idées ne tombent pas dans l’oubli. «#8201;Je pensais à ces exilés au bord de la folie, ces corps anéantis, ces zombies dévorés par la dépression, pourtant jugés, parfois sauvés, souvent bannis.#8201;» Journal d’un exilé d’Amadou Barry est écrit comme un témoignage à la première personne, un roman qui dépasse la simple chronique sociale, qui est une plongée brutale et nécessaire dans la condition des exilés en France. Dramé, le narrateur, espérait trouver en France un refuge, il y trouve un tunnel, lieu de survie et de désillusion, dans lequel se côtoient déracinement, violence et solidarité de fortune. «#8201;Personne ne voulait parler de son parcours ni revenir sur les agressions racistes au Maghreb ni sur les humiliations subies dans le sud de l’Europe. Était-ce par pudeur, par peur d’être jugé et condamné par les autres#8201;? Je n’ai jamais compris la raison de nos silences partagés, des silences rouillés, des non-dits corrosifs. Ici, dans ce pays qui se veut civilisé, qui le revendique, les exilés dorment dehors. Ici, les exilés vivent dans une peur permanente.#8201;» Son amitié avec Fodié, un Ivoirien érudit et philosophe, est un fil ténu d’humanité dans un univers qui broie les existences. Sa disparition brutale pousse Dramé à écrire pour lui rendre hommage et pour contrer l’invisibilisation des exilés. Dans ce texte, la littérature est une lueur vacillante dans l’obscurité. Fodié cite Kafka, Kourouma et Monénembo pour penser la condition des exilés, comme si seule la littérature pouvait «#8201;dire#8201;» l’indicible. L’ombre de L’Homme révolté de Camus plane sur ces pages : le refus du silence devient un acte de survie. «#8201;Ce matin, j’ai aussi décidé de parler#8201;», déclare Dramé, inversant l’injonction à la discrétion imposée aux sans-papiers. Amadou Barry évite le misérabilisme#8201;; il ne cherche ni à apitoyer ni à accuser, mais à montrer. Comme Joseph K. dans Le Procès, Dramé se débat dans un labyrinthe administratif absurde. Il oscille entre révolte et fatalisme dans un monde où l’exilé n’est qu’un fantôme que l’on ne veut pas voir. «#8201;Vous devez entendre nos cris, vous allez voir nos gueules. Ces gueules que vous fuyez en signant un chèque pour une association, ou une pétition. Je n’ai plus envie de me taire, et je sais que je ne suis pas le seul. Nous ne voulons plus servir de défouloir à vos politiciens en mal de popularité ni être votre souffre-douleur ni des boucs émissaires.#8201;» Un premier roman qui donne voix à ceux qu’on refuse d’entendre. #Journaldunexilé #NetGalleyFrance
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056812
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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