Les Assassins de l'aube : Le livre de Michel Bussi

J’ai beaucoup aimé cet ouvrage : direction la Guadeloupe où plusieurs meurtres sont commis à l’aube sous fond de révélations mystiques d’un vieux sans domicile fixe qui semble pouvoir prédire les meurtres avant qu’ils ne se produisent. On est plongé dans l’enquête en même temps que les policiers, on patauge avec eux et on se surprend à se demander où l’auteur veut en venir et quand l’enquête va s’accélérer. Et pour s’accélérer, elle va le faire : rebondissements sur rebondissements et des plot twist à la chaîne dans les derniers chapitres !

Livre intéressant qui mêle culture de la Guadeloupe/France à un scénario plutôt bien ficelé. La petite carte au démarrage du livre est plutôt bien sympa pour ceux qui n’ont pas eu la chance de si rendre. Le lien avec l’esclavage permet de se poser des questions et de se renseigner sur des points peu connus.

C’est le deuxième livre de Michel Bussi que je lis, et il confirme ce que je pressentais : j’aime franchement son style. L’auteur manie l’art de l’intrigue avec brio, sans trop en faire, tout en gardant un rythme fluide et efficace. Les retournements sont bien dosés, et même si certaines ficelles sont un peu classiques, on se laisse prendre au jeu sans difficulté. Mais ce qui m’a particulièrement marquée dans Les Assassins de l’aube, c’est le décor : la Guadeloupe. En tant qu’Antillaise, j’ai lu ce roman avec un œil attentif… et j’ai été agréablement surprise. Les descriptions sont justes, les dialogues crédibles, l’ambiance locale bien rendue. Michel Bussi évite le piège de l’exotisme de carte postale, et ça, c’est suffisamment rare pour être souligné. Un vrai plaisir de lecture, à la fois pour l’histoire et pour cette représentation fidèle de notre territoire. Je le recommande chaudement à celles et ceux qui aiment les thrillers accessibles, bien construits, et ancrés dans une réalité locale.

Les Assassins de l'aube de Michel Bussi Chronique de Bruno Delaroque Il y a bien longtemps que je n'avais pas mis mon nez dans un « Michel Bussi ». Pourquoi ? Je n'en sais rien. Une envie de butiner d'autres styles, d'autres auteurs … Vrai, je m'étais un peu éloigné de l’auteur de « Nymphéas noirs ». « Les Assassins de l'Aube », dont la sortie remonte à 2024, est l'occasion de revenir à un Bussi qui prend lieu dans un magnifique cadre, celui de la Guadeloupe que je connais particulièrement bien. Dès le premier chapitre je me retrouve au cœur de cette île, grand cul de sac marin, cet endroit préservé où la mangrove s'étend en bordure d'eaux cristallines peuplées de poissons tropicaux, d'îlets de sables fins, protégés par la barrière de corail au loin. Un havre de paix et de beauté, et un cimetière pour Jacob Santamaria , une des plus grandes fortunes des Petites Antilles qui se fait harponner à 6h30 du matin lors de sa baignade. Rideau pour lui, c'est brutal de mourir au paradis ! On retrouve son corps sur les marches des esclaves de Petit Canal, guidé par la transe d'un étrange vieillard, un quimboiseur (sorcier antillais) qui semble avoir vue la scène. Ce lieu emblématique est chargé d'histoire. Entre croyance locale et vérité historique sur l'exploitation des esclaves noirs, le décor est planté. Valéric Kancel, le commandant et ses deux adjoints les capitaines Jolène Dos Santos et Amiel Ouassou vont avoir du boulot. La Guadeloupe est sous les feux des projecteurs avec les morts qui se multiplient et toujours les visions du vieil Evariste Pigeon qui oriente les enquêteurs. Michel Bussi nous dévoile une Guadeloupe touristique comme la plage de La Perle à Deshaies où se niche pour info la cabane de l'inspecteur de la fameuse série « Meurtres au Paradis », mais aussi une Guadeloupe au lourd passé colonialiste. On y parle de rhum, d'esclavage, de chabin, de généalogie, de gwoka ; et cela parle vraiment à ceux qui comme moi ont pu passer du temps en Guadeloupe. Cette île baignée par le soleil est mystérieuse et envoûtante, ses plages sont des paysages de cartes postales, mais la Guadeloupe profonde est aussi une cocotte-minute prête à exploser. Surtout quand un assassin malin joue avec les nerfs des policiers en ayant toujours une longueur d'avance. Ce scénario est étouffant comme le soleil des Tropiques et questions et interrogations fusent dans tous les sens, au grand dam de Valéric Kancel notre commandant et de son équipe qui pataugent toujours comme si l'enquête n'avait pas encore commencée. Ils n'ont pas l'ombre d'une piste, d'un indice, et les meurtres rituels s'accumulent pendant que le sous-préfet s'agite ! C'est à la toute fin du roman que le voile se lève doucement après quelques retournements surprenants. Michel Bussi nous offre une belle intrigue au cœur d'une île paradisiaque, mais nettement plus sombre lorsque l'on gratte un peu le vernis. « Les Assassins de l'aube » est une copie honnête rendue par l'écrivain pour s'évader du quotidien, voyager par procuration et se faire mener par le bout du nez, mais ce n'est pas un coup de cœur. Je suis heureux de l'avoir lu et d'être retourné en Guadeloupe.