Camera obscura : Le livre de Gwenaëlle Lenoir
Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n'a jamais remis en cause l'ordre établi se pose des questions. Mais se poser des questions, ce n'est pas prudent.
Avec une justesse troublante, ce roman raconte le cheminement saisissant d'un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, à sa colère et à son courage insensé, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et à se dresser contre la barbarie.
Prix Relay des voyageurs lecteurs 2024
De (auteur) : Gwenaëlle Lenoir
Les libraires et les médias en parlent
Avis Babelio
fflo
• Il y a 2 jours
Gwenaëlle Lenoir, journaliste, habituée du Moyen-Orient, nous livre avec Camera obscura un premier roman choc sur un pays jamais nommé qu'il semble évident d'identifier à la Syrie de Bachar al-Assad. Le narrateur est photographe à la morgue d'un hôpital militaire. Il doit prendre des clichés de chacun des cadavres amenés dans son service, des morts par accident ou suicide. Le nombre de morts suspectes ne cesse de croître. Maintenant on lui dit que ce sont des terroristes, beaucoup de très jeunes, des adolescents. Avec ses photos, il veut faire œuvre de mémoire pour dire, un jour, aux familles ce qui est arrivé à leur proche. Nous suivons la lente prise de conscience de la barbarie quotidienne par le jeune père de famille. Il a toujours su qu'il ne fallait pas faire de vague, être discret, ne pas montrer le fond de sa pensée. Il répète, comme un leitmotiv, "Ce n'est pas prudent". Il a peur pour sa femme, ses enfants qui sont endoctrinés à l'école et apprennent des chants à la gloire du dictateur. Néanmoins, il ne peut plus rester silencieux. Il pense que son devoir est de rendre hommage aux morts en faisant connaître ses photos et s'engage de plus en plus dans une lutte pour la liberté. Ce récit m'a d'autant bouleversée qu'il est inspiré d'un photographe, exfiltré on ne sait où, qui a fait le même travail. Il a permis de montrer au monde la dictature syrienne et d'apprendre aux familles ce qui était arrivé à leur proche. Sélection 2025 des 68 Premières Fois
ANNIE94
• Il y a 5 jours
COUP DE COEUR Gwenaëlle Lenoir explore le parcours d'un homme ordinaire confronté à l'inhumanité d'un régime totalitaire. Photographe militaire, il est témoin des atrocités commises sur des corps torturés et décide de garder et partager les preuves, mettant sa vie et celle de sa famille en danger. Ce premier roman bien que fictionnel s'appuie sur des faits réels. L'écriture est sobre, concise, précise, évitant les descriptions superflues. Ecrit à la première personne, j'ai partagé les dilemmes moraux et les peurs du photographe,. Roman saisissant sur le courage face à l'horreur
psambou
• Il y a 2 semaines
Ce qui m’a attiré, c’est l’objectif, l’appareil photo sur la première de couverture de l’édition poche. Mais à y regarder de plus près, ce sont des ruines qui se reflètent dans la lentille. Les photographes ne choisissent pas toujours ce qu’ils retiennent avec l’œil de leur caméra. Surtout quand on est photographe dans la morgue d’un pays qui pratique la torture et l’assassinat des opposants, l’expression la plus minime, la parole la plus banale peut éveiller les soupçons, si - face aux suppliciés arrivés en nombre – l’on n’appuie pas juste sur le déclencheur sans sourciller, pour répondre à la demande de documentation de son hiérarchie. Gwenaëlle Lenoir se glisse dans la peau de ce photographe, qui aujourd’hui vit caché quelque part, sous une fausse identité, car ce sont ses clichés copiés et transmis quotidiennement qui ont permis de révéler les crimes commis contre la population civile par le président et ses acolytes. L’auteure nous fait partager cette terreur ressentie par l’homme face à une surveillance généralisée, face à l’absence de confiance en l’autre. C’est un portrait d’une grande humanité d’un homme et de sa famille , qui comme d’innombrables autres victimes de dictateurs, ont une vie bouleversée. Si Gwenaëlle Lenoir ne nomme jamais Bachar el-Assad, l’on devine qu’il s’agit de lui. Luc Delahaye, photographe auquel le Jeu de Paume consacre jusqu’au 4 janvier 2026 une exposition, a réuni dans une vidéo des photographies disponibles sur Internet des victimes du régime syrien, la vidéo est visible dans une petite salle en retrait, avec avertissement pour contenu violent. Les quelques vues entre-aperçues sont tellement entrées en résonance avec ce roman que je venais de lire, que je ne suis pas restée.
Scriba
• Il y a 2 semaines
Plus on lit, plus c'est glaçant et on est totalement dans l'esprit de ce photographe qui ne peut échapper à la culpabilité (alors qu'il n'y est pour rien) ni à la compassion face à ces corps torturés. C'est encore plus horrible quand on sait que c'est vraiment arrivé en Syrie et que ce photographe est un personnage réel.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782260056249
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 224
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- Dimensions
- 206 x 143 mm
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20,00 € Grand format 224 pages