Camera obscura : Le livre de Gwenaëlle Lenoir
Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n'a jamais remis en cause l'ordre établi se pose des questions. Mais se poser des questions, ce n'est pas prudent.
Avec une justesse troublante, ce roman raconte le cheminement saisissant d'un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, à sa colère et à son courage insensé, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et à se dresser contre la barbarie.
Prix Relay des voyageurs lecteurs 2024
De (auteur) : Gwenaëlle Lenoir
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
zoepuy
• Il y a 2 mois
Une histoire d’utilité publique. Ce livre se lit facilement et rapidement, on veut en savoir plus sur cette histoire : un photographe dans un hôpital militaire voit son pays sombré dans la guerre violente et brutale mais est passée sous silence. Il est un des témoins clés des atrocités commises par son gouvernement. Cette histoire est inspirée de faits réels, de celle de « César » qui a dû fuir sa Syrie après qu’elle soit entrée en guerre civile en 2011. Et surtout après avoir divulgué des informations.
FslC
• Il y a 2 mois
Rêveur et amoureux du silence, le personnage central est un mari et un père de famille aimant en même temps qu’un citoyen docile à la limite de la lâcheté. Son métier ? Il est chargé de photographier les cadavres à l’hôpital de sa petite ville en Syrie. Après avoir vu trop d’horreurs arriver dans sa morgue, le photographe va rejoindre un réseau qui, au péril de la vie de ses membres et de leur parenté, fait connaître au monde entier les exactions du régime dans l’espoir qu’un tribunal s’en saisisse. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce livre ; absolument rien n’est épargné au lecteur/à la lectrice, les dépouilles sanguinolentes d’hommes, de femmes, d’adolescent.e.s sont crûment décrites, abîmées par les coups et les tortures (quand bien même les décès sont officiellement expliqués par une chute du 6e étage ou un accident de voiture…). Ce n’est certes pas un miracle de style mais l'ouvrage est captivant à la fois par sa description d’un régime tyrannique et de ses méfaits et le récit d'un courage insensé qui pousse à braver les interdits et à espérer, quoi qu’il en coûte. Il se tient à mi-chemin du documentaire et du roman, avec des faits rapportés avérés et documentés et un personnage principal bien réel mais qui parle avec les mots de l’autrice.
Maelou01
• Il y a 3 mois
Avec "Camera obscura", Gwenaëlle Lenoir rend hommage à un photographe qui a documenté les massacres du régime de Bachar al-Assad Elle explique dans une interview sur France info culture : "J'ai été d'autant plus bouleversée que j'avais suivi la révolution syrienne avec enthousiasme. Cette force, cet espoir immense de la population, cette joie... et cette répression brutale, sans la moindre hésitation. J'avais beau connaître le régime des Assad, j'étais horrifiée. Je le suis toujours d'ailleurs" Dans ce roman percutant, la journaliste a choisi la littérature pour narrer l’indicible. Elle ajoute "c'est un hommage. Au courage, à la folie de l'audace et de la ténacité. À tous ceux qui se battent pour la liberté." Comment fait-on pour tenir deux ans, en sachant ce que l'on risque puisqu'on le photographie tous les jours ? C'est une histoire saisissante. Un monologue hanté par la mort et le silence, le courage et la lâcheté. Un témoignage essentiel. Un vibrant appel à la désobéissance. "Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. Ils ont commencé par faire taire nos parents, nos parents nous ont fait taire et nous faisons taire nos enfants."
Yvan_T
• Il y a 3 mois
Gwenaëlle Lenoir, journaliste indépendante spécialiste de l’Afrique orientale et du Proche et Moyen-Orient, s’inspire de l’histoire vraie d’un photographe ayant documenté les massacres du régime de Bachar al-Assad avant d’être exfiltré de son pays pour témoigner. Ce témoignage qui rend hommage au courage de cet homme ordinaire qui a vu défiler toutes les horreurs de son pays dans la morgue de l’hôpital dans laquelle il travaillait. Photographe légiste de la police militaire syrienne, il voit progressivement le nombre de corps à photographier augmenter, tout en constatant les exactions abominables dont ils ont été victimes. Au fur et à mesure que la répression du régime s’intensifie, le débit des corps torturés augmente… jusqu’au jour où il ne peut plus fermer les yeux et invite le monde entier à partager ses visions d’horreur. En invitant à suivre les pas et le regard de ce père de famille qui décide de rejoindre un réseau de patriotes au péril de sa vie et de celles de sa femme et de ses deux enfants, Gwenaëlle Lenoir lève progressivement le voile sur les conditions de vie atroces sous le régime de Bachar al-Assad. Plongé au cœur de cette dictature qui cherche à endoctriner les enfants dès leur plus jeune âge tout en opprimant une population obligée de vivre dans l’angoisse d’une dénonciation ou d’une arrestation aléatoire, le lecteur ressent constamment cette peur omniprésente et terriblement angoissante entretenue par le régime. En choisissant de ne pas situer son récit dans le temps, ni de nommer le pays où se déroulent ces atrocités, Gwenaëlle Lenoir insuffle une dimension universelle à ce roman qui restitue à merveille le quotidien de gens enfermés dans des régimes totalitaires, me faisant d’ailleurs par moments penser à « 1984 » de George Orwell. Je n’étais pas vraiment attiré par le titre ou la couverture de ce roman qui a méritoirement remporté le Prix Relay des Voyageurs Lecteurs 2024, mais il fera certainement partie de mon Top de l’année. Lisez également « Mahmoud ou la montée des eaux » d’Antoine Wauters et « Tant que fleuriront les citronniers » de Zoulfa Katouh.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056249
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 224
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- Dimensions
- 206 x 143 mm
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20,00 € Grand format 224 pages