Camera obscura : Le livre de Gwenaëlle Lenoir
Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n'a jamais remis en cause l'ordre établi se pose des questions. Mais se poser des questions, ce n'est pas prudent.
Avec une justesse troublante, ce roman raconte le cheminement saisissant d'un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, à sa colère et à son courage insensé, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et à se dresser contre la barbarie.
Prix Relay des voyageurs lecteurs 2024
De (auteur) : Gwenaëlle Lenoir
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
VeroKzo
• Il y a 2 mois
Lu dans le cadre des 68 premières fois Un roman, ou devrait on dire un récit car on reconnaît la Syrie et le personnage principal, dont le nom de code est César, photographe de la morgue de l’hôpital existe et vit caché en Europe. Les atrocités commises par le régime syrien, l’escalade de violence, la terreur et la méfiance ressenties par les habitants, l’impunité pour les bourreaux qui permet toutes les exactions, sont très sobrement relatées et m’ont glacée. Cependant, l’humanité de César, l’amour qu’il porte à sa femme et à ses enfants, le fait qu’il n’est pas présenté comme un héros, mais comme un homme terrifié qui se retrouve impliqué dans la résistance sans réellement l’avoir cherché, rendent ce livre profondément humain et attachant. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour César. La fin (que je ne divulgâcherai pas), m’a laissée très triste. Et j’espère que la nouvelle situation en Syrie lui permettra de retrouver une vie plus sereine, entouré des siens.
zoepuy
• Il y a 3 mois
Une histoire d’utilité publique. Ce livre se lit facilement et rapidement, on veut en savoir plus sur cette histoire : un photographe dans un hôpital militaire voit son pays sombré dans la guerre violente et brutale mais est passée sous silence. Il est un des témoins clés des atrocités commises par son gouvernement. Cette histoire est inspirée de faits réels, de celle de « César » qui a dû fuir sa Syrie après qu’elle soit entrée en guerre civile en 2011. Et surtout après avoir divulgué des informations.
FslC
• Il y a 3 mois
Rêveur et amoureux du silence, le personnage central est un mari et un père de famille aimant en même temps qu’un citoyen docile à la limite de la lâcheté. Son métier ? Il est chargé de photographier les cadavres à l’hôpital de sa petite ville en Syrie. Après avoir vu trop d’horreurs arriver dans sa morgue, le photographe va rejoindre un réseau qui, au péril de la vie de ses membres et de leur parenté, fait connaître au monde entier les exactions du régime dans l’espoir qu’un tribunal s’en saisisse. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce livre ; absolument rien n’est épargné au lecteur/à la lectrice, les dépouilles sanguinolentes d’hommes, de femmes, d’adolescent.e.s sont crûment décrites, abîmées par les coups et les tortures (quand bien même les décès sont officiellement expliqués par une chute du 6e étage ou un accident de voiture…). Ce n’est certes pas un miracle de style mais l'ouvrage est captivant à la fois par sa description d’un régime tyrannique et de ses méfaits et le récit d'un courage insensé qui pousse à braver les interdits et à espérer, quoi qu’il en coûte. Il se tient à mi-chemin du documentaire et du roman, avec des faits rapportés avérés et documentés et un personnage principal bien réel mais qui parle avec les mots de l’autrice.
Maelou01
• Il y a 4 mois
Avec "Camera obscura", Gwenaëlle Lenoir rend hommage à un photographe qui a documenté les massacres du régime de Bachar al-Assad Elle explique dans une interview sur France info culture : "J'ai été d'autant plus bouleversée que j'avais suivi la révolution syrienne avec enthousiasme. Cette force, cet espoir immense de la population, cette joie... et cette répression brutale, sans la moindre hésitation. J'avais beau connaître le régime des Assad, j'étais horrifiée. Je le suis toujours d'ailleurs" Dans ce roman percutant, la journaliste a choisi la littérature pour narrer l’indicible. Elle ajoute "c'est un hommage. Au courage, à la folie de l'audace et de la ténacité. À tous ceux qui se battent pour la liberté." Comment fait-on pour tenir deux ans, en sachant ce que l'on risque puisqu'on le photographie tous les jours ? C'est une histoire saisissante. Un monologue hanté par la mort et le silence, le courage et la lâcheté. Un témoignage essentiel. Un vibrant appel à la désobéissance. "Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. Ils ont commencé par faire taire nos parents, nos parents nous ont fait taire et nous faisons taire nos enfants."
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056256
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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