Ceci n'est pas un fait divers : Le livre de Philippe Besson, Loïc Renard

Un livre d’une grande richesse émotionnelle mais tout en pudeur. Un livre que l’on chuchote, que l’on murmure alors que ce qui est écrit dedans est tellement bouleversant, incompréhensible et révoltant. Voir Lea sombrer, voir son frère abandonner son rêve, voir le grand père soutenir ses petits enfants, ça touche, ça bouleverse. Ce livre est tellement bien écrit, sans chichis, sans en faire trop mais sans taire les faits et la réalité non plus, il me laisse le cœur gros, les yeux embués et l’âme meurtri. Combien de femmes devront mourir encore sous les coups de leur conjoints ou ex ?

Ici, on parle de violences conjugales, du point de vue des enfants. Et j’ai trouvé cela très interessants bien que j’ai eu le cœur brisé plusieurs fois.. C’est une histoire absolument triste, qui porte très bien son nom. Non, les violences conjugales et ce que cela entraîne ne doivent pas être considérés comme un fait divers. Encore une fois un roman essentiel !

Il y a quelques semaines j'ai eu l'immense chance de recevoir un exemplaire dédicacé par l'auteur. Je découvre ici une oeuvre difficile par sa thématique. Un drame familiale relatant un féminicide par la voix narratif du fils qui doit faire face avec sa soeur de la mort de leur mère. Philippe Besson à une plume intime, pudique, délicate et sensible, il ne fait aucun effet de style, les mots sont justes et humain. Un travail psychologique autant sur le père violent, pervers, jaloux et narcissique que pour les victimes visible et invisible. Comment se reconstruire après de telle événements ? Comment ce drame aurez pu être éviter ? Sommes nous responsable ? Peut on retrouver un sens à notre existence ? Un roman sociétale à ne pas manquer, vibrant, percutant, bouleversant dont on ne ressort pas indemne qui parfois hante.

Il reçoit ce coup de fil de sa sœur qui annonce le bouleversement de leur(s) vie(s) : leur père a tué leur mère. Ce récit se situe du côté des enfants, narré par le fils ainé, à peine adulte. A l'annonce d'un féminicide, on évoque rarement le traumatisme subi par les enfants et les proches. Au fil des pages, on découvre les sentiments par lesquels passent ces victimes collatérales. On ne peut imaginer les dégâts engendrés par un tel acte. Comment survivre ? Se reconstruire (ou se construire pour les plus jeunes) ? Comment gérer l'ambivalence de ses sentiments ? Peut-on encore aimé un père qui a sauvagement assassiné une mère ? Ce livre n'est pas une réponse à toutes ces questions, mais il donne des pistes. L'auteur a pris le parti d'aborder quelques thématiques, mais le sujet est loin d'être épuisé...