Ceci n'est pas un fait divers : Le livre de Philippe Besson, Loïc Renard

Il est nécessaire de lire ce livre même s’il fait très mal. C’est l’histoire d’un féminicide vu et raconté par les deux enfants de la femme tuée par son mari. La vie de ses enfants basculent tout d’un coup même si on comprend que plein de signes avant coureur pouvaient prévoir le geste fatal.

Non ce n’est pas un fait divers, c’est un coup de tonnerre. Je n’avais lu Philippe Besson qu’une seule fois avant ce roman, c’était il y a quelques mois avec son dernier roman Vous parler de mon fils, qui aborde le sujet du harcèlement scolaire. Ce roman m’avait frappé en plein cœur et profondément émue. Et malgré cette lecture coup de poing, je n’étais pas préparée à ce qui allait se passer dans Ceci n’est pas un fait divers. Pas préparée à ce coup de fil déchirant, pas à ce « Papa vient de tuer maman ». Pas à ce basculement brutal dans l’innommable. L’intrigue frappe dès les premières lignes : un frère de 19 ans, une sœur de 13, un féminicide. Et puis le silence, le choc, les gendarmes, le corps au sol. Une mère assassinée de 17 coups de couteau. Un père en fuite. Et deux enfants dont la vie vient de voler en éclats. Ce que j’ai lu ensuite, c’est l’après. Le deuil. Le procès. L’attente. La culpabilité. Les souvenirs qui grattent, les signes qu’on n’a pas vus, ou qu’on n’a pas voulu voir. La lente noyade d’une famille dans la violence conjugale. J’ai suivi la dérive, impuissante, bouleversée. Ce n’est pas un roman sur un meurtre. C’est un roman sur tout ce que ça détruit autour. Ce frère narrateur, que l’on accompagne de bout en bout, m’a remuée. J’ai ressenti sa colère, sa honte. J’ai été happée par la douleur muette de Léa, la petite sœur brisée, murée dans le silence. J’ai eu tant de peine pour ces enfants brisés, tant de colère pour cet homme qui ôte la vie et pulvérise sa famille. Comme dans ma première lecture, j’ai trouvé la plume de Philippe Besson sobre, directe et jamais larmoyante. Il ne fait pas de littérature du pathos : il donne voix à l’indicible. Il met en lumière ce que les faits divers résument trop vite. Il parle des enfants orphelins de mères assassinées, de la lenteur des institutions, du silence complice de l’entourage. Il parle aussi, et surtout, d’un crime qui n’a rien de passionnel : un crime de propriété. J’ai refermé ce livre le cœur lourd, les nerfs à vif. Ce n’est pas un fait divers. C’est un cri. Et il mérite d’être entendu. A lire de toute urgence, comme Vous parler de mon fils !

Le thème abordé ici est difficile "Papa vient de tuer maman", inspiré de faits réels, l'auteur nous plonge directement dans les faits. La narration est percutante et pleine de sens, c'est l'histoire d'un frère de 19 ans et de sa sœur de 13 ans, qui vont apprendre à vivre avec et qui vont devoir avancer. Coute que coute. Quelque soit leur niveau d'affection, d'implication, avancer, se reconstruire ! Cette histoire fait partie des faits divers, oui, je vous l'accorde, mais quand ça nous touche, nous, que nous sommes témoins et acteurs, là c'est différents !!! Et c'est là toute l'histoire de se roman. J'ai beaucoup aimé découvrir cet auteur, d'autres sont à venir en chronique...

je suis en adoration sur ce livre qui m'a marqué a un tel point que je n'ai pu l'enlever de ma liseuse, à lire de toute urgence. Que Mr Besson sait manier les sentiments des adolescents lors de situations critiques, c'est un grand monsieur