Cent minutes de silence : Le livre de Christophe Wojcik

Les obsèques de Léon Léger. Le village, réuni autour du cercueil. A l'abri des crânes, les souvenirs vont bon train. Le cheminement des pensées commence à dessiner une personnalité au défunt. C'est drôle, sarcastique, émaillé de mille petites histoires racontées par une savoureuse galerie de personnages. Très très sympa et lu en deux heures. On en voudrait davantage ! A découvrir !

« Et je vous invite maintenant à respecter une minute de silence à la mémoire de notre cher disparu… » #9679; Ce sont les funérailles de Léon Léger, séducteur bien connu d’un petit village, propriétaire d’une fabrique de papiers de luxe, qui prétendait rencontrer des extraterrestres. Son corps a été retrouvé par un cueilleur de champignons, atrocement écrasé et dispersé en de nombreux morceaux : « quel choc quand j’ai découvert les restes de M. Léger encore chaud, M. Léger réduit en purée, écrabouillé, gluant presque […] » #9679; L’originalité de ce roman très réussi, c’est de nous faire entrer dans la conscience de tous ceux qui assistent à la cérémonie, pendant la minute de silence qui leur est demandée. #9679; Le puzzle du mystère de la mort de Léon est ainsi reconstitué peu à peu en fonction du point de vue de chacun des cent participants. Son portrait, également, est diffracté en de multiples témoignages et on n’en saisit l’image globale qu’à la fin. #9679; C’est très agréable, très divertissant ; merci à @guillaumelebiblio d’avoir appelé mon attention sur ce livre par son billet ; à mon tour de recommander ce roman original !

Quand on a la chance d'avoir un écrivain à domicile, il faut en profiter! C'est ce que j'ai fait il y a quelques jours, semaines, lorsque Christophe Wojcik est venu présenter son nouveau roman "Cent minutes de silence" à ma librairie L'oiseau siffleur. Comme les deux premières publications de celui qui est aussi très sérieusement directeur de cabinet du maire de Valence, ces "Cent minutes de silence" est aussi paru aux éditions Héloïse d'Ormesson. Il termine ainsi un triptyque sur le thème de la mort, traité avec beaucoup d'ironie et de malice. Nous sommes donc à l'enterrement de Léon Léger. Juste avant l'inhumation, une minute de silence est observée pour offrir un dernier recueillement à cet homme que d'aucuns qualifient de jovial, de bon vivant et de boute en train, tandis que d'autres relèvent en lui son côté m'as-tu vu, arrogant et un brin prétentieux. Et c'est justement cela qui fait le charme de ce roman. Car pendant cette minute de communion, Christophe Wojcik se glisse dans la tête de tous ceux qui assistent à ces funérailles et nous fait partager leurs pensées. Ce qui nous permet alors de nous faire peu à peu notre propre opinion sur la personnalité complexe de Léon Léger et d'apprendre enfin la cause de son décès. J'ai lu ce roman en l'espace de quelques heures. Tantôt émue par les sentiments exprimés par les proches du défunt (sa femme, ses enfants, sa mère...), tantôt (et le plus souvent) amusée et curieuse des opinions et avis des uns et des autres. Le moins que je puisse vous dire, c'est que cette lecture est vraiment très agréable, plaisante, portée par un humour noir et une ironie mordante certes mais toujours bienveillante. Une lecture dépaysante et rafraichissante.

Léon Léger, 42 ans, a été retrouvé mort totalement démantibulé dans une carrière. Lors de la minute de silence à son enterrement, les 100 personnes présentes (famille, amis, habitants du village ou simples curieux) ont tous un avis sur cet homme et sur les raisons de sa mort. Alors accident, suicide ou meurtre ? En tout cas ces #centminutesdesilence vont faire beaucoup de bruit ! Mais qui était vraiment Léon Léger ? Avec son 3ème roman, Christophe Wojcik continue de se délecter à nous faire rire en mettant la mort au centre de ces livres. Dans une construction subtile et habile, passant de la tête d’un personnage à l’autre, l’auteur transforme cet enterrement en un jeu de piste sous forme de puzzle où chaque pièce, chaque information données permet de comprendre qui était ce fameux Léon Léger et ce qu’il lui est vraiment arrivé. Cette succession des points de vue portée par l’humour corrosif de Christophe Wojcik que j’affectionne depuis ces débuts dépeint aussi notre société dans un florilège de personnalités des plus hétéroclites où toute la perversion de l’âme humaine est décrite dans sa simple normalité. Un poil d’irrévérence, un soupçon d’immoralité et une grosse dose d’humour noir pour cette comédie funèbre hilarante.