Cent minutes de silence : Le livre de Christophe Wojcik

Numérique

Héloïse d'Ormesson

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Léon Léger est rentré au village. Il y mène une vie heureuse, avec
sa femme et ses deux enfants. Jusqu'au jour où son corps est retrouvé dans une carrière désaffectée. Meurtre ? Suicide ? Accident ? Qui était cet homme, et que lui est-il arrivé ? Parmi les cent personnes rassemblées lors des obsèques autour du cercueil, chacun, famille, collègue ou voisin, proche ou moins proche, détient un fragment de réponse, une part de vérité. Ces cent minutes de silence sont autant de pièces d'un puzzle qui s'emboîtent peu à peu pour former
le tableau final. Avec sa plume enlevée, Christophe Wojcik flirte avec la fossoyeuse, s'en moque et s'en inspire, composant un conte noir jubilatoire, qui s'amuse à briser les tabous pour mieux se rire de la mort.

De (auteur) : Christophe Wojcik

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Mareteint

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

La mort joyeuse. Avec Christophe Wojcik il ne vaut mieux pas attraper la mort. Vous pourriez vous retrouver au cimetière à partager les pensées plus ou moins fantasques d'une multitude d'hurluberlus qui s'interrogent sur les circonstances de votre décès. Demandez à Léon Léger ce qu'il en pense. Pas grand chose ? Un peu normal me direz-vous. Léon a la tête au fond du trou. Parmi les cent personnes présentes à son enterrement, certaines pensent que des extra-terrestres sont derrière tout cela, d'autres qu'il s'agit d'une vengeance. Léon a le cœur léger, une amante refoulée ou un mari trahi aurait très bien pu réduire le corps de ce dragueur invétéré en charpie. Pendant ces 100 minutes de silence, chacun y va de sa réflexion et on découvre au fil de ces pensées pas toujours catholiques un homme dont l'image s'écaille peu à peu. Mais vous vous doutez bien que dans une telle intimité les ragots ont la vie dure.. Un récit puzzle de 100 pièces qui ne laisse pas de marbre. Christophe Wojcik a la plume facétieuse et caustique et ne s'en prive pas. Il nous sert ici une histoire pétrie d'humour noir avec une chute plutôt originale. La morbidité est la grande absente de ce recueillement où on passe son temps à ricaner ad libitum de la mort, le tout avec finesse. Un conte moderne décalé à consommer cent..heu..pardon... sans modération.

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benoitr

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Cent minutes, il en faudra peut-être un peu plus pour lire le nouveau roman de Christophe Wojcik, qui nous raconte l’enterrement d’un homme, dans un village. Son nom, c’est Léo Léger, et il est mort dans les conditions assez étranges. Le jour de son enterrement sont rassemblés autour de son cercueil cent personnes. Des hommes, des femmes, des enfants, des animaux, des fonctionnaires de police ou des PTT, des voisins, des amis, des connaissances, des médecins, etc… Tout ce petit monde défile, à la queue leuleu, devant le cercueil pour évoquer le souvenir du Léon, imaginer ce qui a pu le conduire là où il est, et au passage, peut-être aussi laisser quelques indices sur le meurtrier de ce père de famille sans histoire, marié, deux enfants, et pourtant retrouvé dans une forêt, la face toute écrabouillée. Avec une façon de croquer la vie campagnarde qui pourra rappeler les bandes dessinées de Bruno Heitz, (si vous ne connaissez pas, foncez, c’est un régal !), Christophe Wojcik, signe un court roman aussi drôle que léger, qui se lira d’une traite ou presque, et qui vient conclure un triptyque sur la thématique de la mort.

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ODP31

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Des gueules d’enterrement. Tous au cimetière. Dans les villages, rares sont les moments de convivialité. À part le troquet, le marché, le loto annuel de l’école, les repas de chasse ou les élections, il n’y a que les obsèques pour réunir toute la population. Il faut croquer la mort par les deux bouts. Cela tombe bien, à part pour l’intéressé, Leon Leger est mort et cent personnes sont regroupées au cimetière. Les mines sont défaites, les tenues endimanchées (oui, laissez les ensembles Desigual tendance perroquet dans le dressing). Rien de bien original, si ce n’est les circonstances mystérieuses du trépas, pas très clair. Comme le moment est au recueillement, chacun s’occupe l’esprit à sa manière pour éviter de trop penser à sa prochaine finitude ou à deviner qui sera le prochain sur la liste de la fossoyeuse. Même les bestioles nécrophages patientent, s’aiguisant l’appétit. Les plus vieux se pressent au premier rang, peut-être pour une répétition. Les plus angoissés de la vie se tiennent éloignés, craignant la contagion. Les enfants sont tenus en laisse, les commères morbides sortent les jumelles pour épier les larmes, les indifférents font un petit détour par les tombes de la famille pour une visite surprise hors floraison des chrysanthèmes. Les enterrements sont tellement codifiés, que les cimetières sont devenus des lieux communs. Par contre, tout ce petit monde pense détenir sa part de vérité sur le pourquoi du comment du décès de ce père de famille, marié, deux enfants, retrouvé écrabouillé dans un coin à champignon qui n’est plus secret. Cèpes à bien. Chacun y va de son témoignage rétrospectif et peu à peu, l’image du bon père de famille s’écaille. Les absents ont toujours tort. S’il n’était cané, le mort aurait les oreilles qui sifflent. Et que penser de ses récentes allusions à des petits hommes verts ? La police assiste à l’enterrement, scrute les silences, surveille les mines plus ou moins déconfites. Pas un mot ne vient troubler la cérémonie. À peine quelques chuchotements. Pourquoi un tel silence ? Peur de réveiller le défunt ? Ce n’est pas la première fois que Christophe Wojcik croque la mort avec son humour noir. Je conseille notamment « Service après mort » que j’avais joyeusement billeté l’année dernière. Ici encore, ce thanatopracteur de bons mots se moque avec finesse de la mort et des apparences contemporaines. La construction de ce roman, dans lequel la narration est portée comme un relais par tous les protagonistes, permet de révéler l’intrigue de façon originale. Malgré le sujet, le récit n’a rien de morbide. Il est au contraire très vivant même si le ton grince comme les grilles rouillées d’un vieux caveau. Une lecture bien plus gaie que les pages nécrologiques de votre journal, activité ludique de petit-déjeuner qui consiste à détecter un nom familier promis au compost et de s’assurer de sa propre existence. Pas un enterrement de première classe.

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LaPlumeHeureuse

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Un super roman ! Et encore, peut-on l'appeler tel quel ? Pas d' "intrigue", pas d'interaction entre les personnages, pas d'évolution des personnages, pas de description. Un seul point de départ : Léon Léger est retrouvé mort. Accident, meurtre ou suicide ? Pour répondre à cette question, comme il n'y a pas d'intrigue et donc d'enquête, le lecteur est plongé dans les pensées des personnes venues à l'enterrement. Durant la minute de silence, tour à tour, le lecteur entre dans leurs pensées. Des parents de Léon, de ses beaux-parents, de ses meilleurs amis, de son partenaire de tennis, de la commère du village, du marchand de journaux, du passant, de l'employé des pompes funèbres, de la secrétaire, de l'accro au téléphone, du chat, etc., le lecteur reconstitue lui-même le puzzle, imagine une piste, s'en éloigne, revient. Cent minutes de silence est une très belle découverte !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782350879901
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Christophe Wojcik

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